Mon père, ce héros

   ADAM & KATHERINE

   Mon père, ce héros

L’amour pouvait être une chose merveilleuse se rendait-elle compte en écoutant son père parler. Il aimait tellement sa mère qu’elle se surprit à espérer connaître un tel bonheur un jour. Katherine en doutait, elle avait le chic pour tomber sur des hommes qui n’étaient pas faits pour elle. Oh ils n’étaient pas tous crétins et bon à jeter. Quelquefois, c’était tout simplement la faute de « pas de chance ». Elle s’amourachait d’un homme mais n’arrivait pas à lui faire complétement confiance et donc à se donner. La question ne se posait plus aujourd’hui : elle s’était donnée au plus mauvais parti. Pourquoi ? Parce que la mort de son petit frère l’avait chamboulé, qu’elle avait cru que c’était mieux d’arrêter de vivre dans la peur et qu’il fallait au contraire, qu’elle profite de la vie à fond. Elle s’était trompée.

_ « Eh bien si je suis toute à fait honnête, je dirais que oui mais tu restes mon bon vieux papa que j’aime et que j’adore » se moquât-elle gentiment. « Et puis plains toi, tu as une gentille et adorable fille à tes petits soins »

Son rire résonnait encore dans la cuisine alors qu’elle allait chercher de quoi attendre la pizza. Son père avait beaucoup de courage, il tenait les femmes de sa famille à bout de bras.

_ « Justement, tu dois également penser à toi papa. Tu dois prendre soin de toi, te ménager sinon tu vas finir par t’écrouler et tu ne seras pas d’une grande aide à maman. Alors déjà, tu ne vas pas t’inquiéter pour moi. J’irais voir un spécialiste histoire d’évacuer tout cela très vite et je m’inscrirais même à des cours de self-defense » décidât-elle tout en leur servant les verres de vin.

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Les compliments de son père la touchaient même si elle n’avait pas l’impression de les mériter. Ses pensées étaient tellement chaotiques ces derniers temps qu’elle doutait même d’être encore la même Katherine. Après tout, la vraie Katy ne serait jamais jetée dans les bras du premier venu et n’aurait jamais joué les amazones face à un homme d’affaires. Le pire, elle ne se serait pas amourachée d’un coureur de jupon. Sa vie était en travaux mais son père n’avait pas besoin de le savoir. Elle lui avait déjà avoué avoir été enlevée, c’était suffisant.

_ « Toi aussi papa. N’hésite pas à m’appeler. Je viendrais aussitôt. Ce n’est pas bon pour toi de rester seul et puis comme tu dis : tu risques de sombrer. Finalement, je me demande si ce n’est pas nous qui avons besoin de nous évader, de prendre le large. Nous pourrions partir et louer un petit chalet quelque part ? Ou même simplement se faire un week-end dans le bayou. De temps en temps, cela fait du bien d’être égoïste. Tu dois reprendre des forces pour soutenir maman »

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Katherine avait proposé à son père de partir en week-end tous les deux. Elle sentait bien que son parent était au bout du rouleau et elle admettait que cela lui ferait le plus grand bien à elle aussi de s’éloigner de la ville quelques jours. Adam n’était pas contre mais il préférât attendre une amélioration du côté de la santé mentale de sa femme, chose qu’elle comprenait aisément.

_ « Pas de souci. Je vais commencer à me renseigner sur des idées de petits week-end durant mes pauses déjeuners et nous aurons qu’à regarder tout cela ensemble le soir » répondit-elle dans un premier temps avant de boire une gorgée. « Quoiqu’il en soit, tu peux compter sur moi pour t’épauler avec maman »

La famille était une notion très importante chez la jolie brune car d’aussi loin que remontent ses souvenirs, elle avait toujours pu compter sur les siens pour surmonter la moindre épreuve.

_ « Tu me couperas pas de mon indépendance et puis, je veux être certaine que tu manges correctement donc ça me gène pas de venir squatter mon ancienne chambre le temps que maman se remette » dit-elle avec un grand sourire.

Katherine déposât un baiser sur sa joue avant de se lever. Les pizzas étaient arrivées. Elle se hâtât d’aller régler la note (en prenant le portefeuille de son cher père) et de revenir avec leur dîner.

_ « On va pouvoir se régaler ! »

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_ « J’en dis que c’est une superbe idée ! » s’exclamât Katherine.

Elle perdit toutefois rapidement le sourire car son père lui affirmât que sa mère n’allait vraiment pas bien et qu’il craignait que les médicaments n’en soient responsables.

_ « Est-ce que tu veux que je me renseigne ? Je connais un médecin qui pourrait très certainement me dire de quoi il en retourne. Peut-être que maman a besoin d’autre chose que d’être enfermée dans cette clinique » réfléchissait-elle.

Elle-même ne le supporterait pas. Ëtre enfermée et droguée à longueur de journée n’était à ses yeux, pas la meilleure des thérapies. Il existait des alternatives intéressantes comme des sortes de centre de remise en forme un peu originaux.

_ « Je sens que je vais adorer revenir vivre dans mon ancienne chambre. Au moins, on pourra se soutenir et se serrer les coudes. Je ne dors pas super bien ces derniers temps entre mon inquiétude pour m’man, Nicholas, mon enlèvement. Cela fait beaucoup pour la même personne ! Et si le week-end prochain, on allait voir m’man tous les deux ? On pourrait peut-être aller se promener ? Ils autorisent les sorties journalières ? »

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_ « Oui quelque chose de tranquille, cela ne peut nous faire que du bien » avouât-elle sans aucune honte.

Pourquoi serait-elle honteuse de ressentir le besoin de souffler ? Katherine avait affronté trop de drames et d’épreuves sur un laps de temps assez court. Elle avait besoin, tout comme son père, de souffler un peu afin de pouvoir aider au mieux sa mère. Sarah-Lou ne lui en voudrait pas de prendre une soirée pour se ressourcer n’est-ce pas ? Ce n’était pas comme si, elle oubliait sa mère ou même son frère. Ils étaient humains et comme tout humains, ils avaient besoin de se raccrocher à quelque chose de positif pour ne pas sombrer. A vrai dire, Katherine ne pouvait pas laisser son père dans cet état. Adam souffrait également et même s’il n’était pas en dépression comme sa femme, il n’empêche que sa douleur était bien réelle et vive. Comme la sienne.

_ « D’accord, je me renseignerai auprès de mon ami. Ce n’est pas évident de perdre un enfant. Je n’ose pas imaginer ce que vous ressentez maman et toi. Il s’agissait de mon petit frère et j’en suis dévastée. On ne pourra jamais l’oublier mais si elle pouvait commencer le processus de deuil, ce serait déjà un grand pas » répondit-elle en baissant la tête.

Katherine retrouvât bien vite le sourire. Elle n’avait pas le droit de s’appesantir sur sa douleur. Ce soir, elle s’occupait de son père. Les pizzas étaient livrées et embaumées la pièce d’une agréable odeur de nourriture.

_ « Oh oui ! Bon appétit ! » s’exclamât-elle en entamant sa propre pizza avec entrain.