[PV] Soirée mondaine

Soirée mondaine

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Habillé d’un costume sombre, je marchais dans l’imposante salle que le casino avait mis à disposition des organisateurs de ce dîner mondain. Je me sentais réellement dans la peau d’un pingouin attifé de la sorte mais j’avais promis à mon père d’y participer en échange d’une petite somme d’argent. Mon agence de détective commençait à peine à se faire un nom dans la ville mais j’avais des frais que je ne pouvais ignorer et surtout un tas de papiers administratifs qui s’entassaient sur un coin du bureau de l’accueil. Il me fallait réellement quelqu’un pour m’aider car je ne pouvais pas m’impliquer dans mes affaires comme je le faisais actuellement et jouer les assistants administratifs. De ce fait, je m’étais résolu à me tourner vers mon père pour qu’il m’aide à financer un poste d’assistante et maintenant, je me retrouvais à jouer les potiches dans ce dîner mondain où ma seule mission consistait à donner un superbe chèque à l’œuvre de charité au nom des entreprises Thompson. Mon regard se porta sur la foule et je sursautais en voyant une tête connue. Enfin connue, surtout du fan de cinéma que j’étais car cette personne ne me connaissait absolument pas. Pourtant, j’étais sûr à cent pour cent d’avoir en face de moi, à quelques mètres, un acteur. Je me demandais d’ailleurs ce qu’il était devenu depuis qu’il avait quitté Los Angeles. Je n’étais pas un grand fan de la presse people mais il n’y avait que ça à lire ou presque chez mon dentiste. « Bonsoir. Je suis désolé de vous déranger mais je tenais à me présenter à vous. Jeremiah Thompson, je représente mon père et donc nos entreprises Texanes. Vous êtes bien l’acteur Tyler Bryzgalov ? » lui demandais-je après l’avoir approché. Au moins cette soirée me paraissait beaucoup moins ennuyeuse quoique, j’aurais aimé avoir une certaine rouquine à mes côtés.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]J’étais pas vraiment le genre de mec à me transformer en une groupie folle à lier mais je devais reconnaitre que j’appréciais de rencontrer certaines des stars que je suivais. C’était bien un des rares avantages à être le fils de. Je me rappelais quand adolescent, j’avais pu rencontrer Chuck Norris. Je ne partageais pas vraiment ses idées personnelles car l’homme était connu pour ses prises de positions un brin raciste et protectionniste mais il avait incarné durant tellement d’années le héros de mon enfance. En fier Texan, je connaissais les aventures de Walker Texas Ranger sur le bout des doigts. C’était d’ailleurs cette série qui m’avait donné envie d’être flic. Combien de fois, m’étais-je glissé dans sa peau ? Qui ne nourrissait pas du désir pour la procureur Alex Cahill ? Bon sang, même aujourd’hui, j’étais toujours aussi fan de cette série. Je crois que je n’avais pas connu un tel engouement depuis. En même temps, cela faisait des années que je n’avais pas pris le temps de me poser réellement devant un film. Ma vie avait ralenti ces derniers temps mais elle était toujours intense car je devais absolument faire tourner mon agence de détective. Pour en revenir à nos moutons, j’étais donc ravi de pouvoir approcher Tyler bien que je le sentais un peu sur la défensive, une chose que je comprenais. « Si vous êtes d’humeur généreux, je dirais rien contre un autographe mais sinon pas grand-chose. J’ai toujours plaisir à rencontrer les acteurs dont j’apprécie le travail. Je voulais simplement vous dire que j’avais réellement adoré votre dernier film et que je trouvais dommage que vous fassiez rare à l’écran » lui dis-je en enfonçant les mains dans les poches de mon pantalon de costume. Je pouvais sentir le chèque de mon père me brûler les doigts. J’avais hâte de m’en débarrasser. « Alors vous êtes de passage en ville ou la Nouvelle-Orléans a encore fait une victime ? » demandais-je d’un ton badin.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]J’avais réussi à obtenir un autographe, chose qui me faisait vraiment plaisir même si j’avais conscience que cela devait être lourd pour les acteurs et autres célébrités d’aller quelque part et de se faire demander la même chose les trois quarts du temps. Le problème c’est que j’avais beau en avoir conscience, je ne pouvais pas m’en empêcher. Enfin, s’il avait refusé, je n’aurais pas insisté non plus. Je n’étais pas le genre de fans envahissant mais c’était toujours agréable d’avoir quelque chose à montrer à ses proches. La prochaine fois que je tomberai sur l’un de ses films avec ma sœur, j’allais pouvoir lui dire : tiens, je l’ai rencontré lors d’une soirée. Il a été sympa, il m’a signé un autographe. C’était des choses toutes connes de la vie mais au moins, elles faisaient plaisir. Ellie. Cette pensée me ramena à ma petite sœur. Il serait peut-être temps que je quitte son appartement pour regagner ma baraque. Les travaux avaient été réalisés et surtout, j’avais pu enlever le scellé de la police puisque l’enquête n’avait mené à rien. Ça, j’aurais très bien pu le dire mais par respect pour Sofia, j’avais fait profil bas. « Il faut savoir complimenter les acteurs quand ils font du super boulot » lui répondais-je tout en rangeant son autographe précieusement dans la poche intérieure de ma veste de costume. Je ne voulais pas m’imposer davantage, il devait très certainement avoir mieux à faire qu’à discuter avec l’héritier d’un homme d’affaires quand il m’invita à le suivre à l’extérieur. Pourquoi pas me dis-je tout en le suivant. « Excusez-moi, je ne voulais pas me montrer intrusif avec cette question. C’est une vieille déformation professionnelle. J’ai tendance à poser des questions même les plus banales aux gens que je rencontre pour la première fois. Est-ce que ça va aller ? Vous voulez que j’appelle quelqu’un ? » lui demandais-je un peu perplexe car je ne voyais pas vraiment comment ma question avait pu déclencher une telle réaction. Y avait-il quelque chose derrière son emménagement à la Nouvelle-Orléans ? « Quant à trouver la bonne personne comme vous dites, je vous souhaite bien du courage. J’ai longtemps erré avant de trouver celle qu’il me fallait et encore c’est très récent »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je ne comprenais pas vraiment la scène qui se déroulait sous mes yeux et pourtant, ces dernières années, j’avais vécu des choses qui sortaient de l’ordinaire. En réalité, je ne comprenais pas combien ma question somme toute anodine, avait déclenché une telle confession de la part de Tyler. Dans un sens, j’étais touché qu’il puisse me faire confiance aussi facilement alors que nous venions de nous rencontrer et en même temps, je ne pouvais pas empêcher mes vieux instincts de flic se réveiller face à ce mystérieux meurtre. « La police a dit quoi sur ce meurtre ? Je veux dire, il y a du avoir une enquête à l’époque. Ils ont pu attraper le coupable ? » l’interrogeais-je naturellement. Tyler devait bien s’attendre à mes questions car on ne lançait pas de pareilles informations en s’imaginant que la personne en face, allait simplement se contenter d’hocher la tête à ses dires quoiqu’il en soit, je pouvais sentir combien il était triste. Quand on perdait quelqu’un de proche, on n’arrivait jamais à s’en remettre. Je me demandais brièvement qu’elle serait ma réaction si Charlotte devait disparaitre de ma vie. Je crois bien que cette fois-ci, j’aurais beaucoup plus de mal à m’en remettre. Je tenais à elle, réellement et l’amour n’était pas loin derrière cet attachement à moins que cela ne soit déjà le cas. Tyler me sortit de mes pensées en se levant pour se précipiter vers un arbre afin de se soulager. Je détournais le regard pour lui laisser de l’intimité. Décidément, j’allais de surprise en surprise. C’était bien la première fois que je voyais un invité d’une telle soirée, avoir ce genre de comportement. Je le vois revenir vers moi et ses propos me gênent quelque peu. « C’est comment dire, flatteur » commençais-je par lui répondre, ne sachant pas trop quoi dire. C’était bien la première fois qu’un mec me disait ce genre de truc. J’étais bien plus habitué à cela des femmes. « Loin de moi l’idée de croire quoique ce soit. Je dois dire une chose que tes fans te disent régulièrement mais bon, t’es un bel homme » déclarais-je tout en sachant guère si je devais lui rappeler que j’étais en couple ou non. Je n’avais pas envie de me choper la honte en imaginant qu’il me faisait du gringue. Enfin, dans tous les cas, je présume que la diplomatie était de mise vu mon statut d’héritier.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « je ne voulais pas remuer d’anciens souvenirs. C’est juste que je suis un ancien flic et j’ai tendance, quand j’entends parler de ce genre d’histoire, de vouloir en connaitre l’aboutissement » lui expliquais-je un peu maladroitement. Je n’aimais pas forcément blesser les gens et je me disais que ressentir du désarroi face à sa peine, me prouvait quelque part que Jagger n’avait pas emporté mon humanité au passage. C’était l’une de mes grandes craintes : ne plus être capable de discerner le bien du mal, d’être paumé dans un flou artistique. J’étais Jeremiah Thompson, un gars du Texas, pas un criminel recherché comme Jagger. Je devais l’oublier, passer à autre chose mais plus je reprenais mon ancienne vie et plus je ressentais en quelque sorte, un manque. La vie de criminel ne me manquait pas, loin de là. Disons que je m’étais écarté de la réalité pour vivre une existence brute de décoffrage. J’avais du mal à me refaire au luxe ou même au simple confort. Et puis, il y avait cette enquête qui m’avait longtemps tenu de compagne spirituelle. A présent, je n’avais plus rien ou plutôt tout était différent. Charlotte était entrée dans ma vie et j’avais vraiment hâte de découvrir où cette route nous mènerait tous les deux. Il y avait également ma petite sœur Ellie qui fréquentait son premier amour. Un premier amour qui n’était autre que mon meilleur ami. Je crois que tout cela me perturbait bien trop et que la tentation Jagger était là plus pour me faciliter la vie qu’autre chose. Pour en revenir à Tyler, je ne savais pas trop quoi lui dire. Pour moi, il était avant tout un acteur que j’appréciais pour son talent. Je ne connaissais pas vraiment l’homme derrière le jeu d’acteur. Un homme particulièrement torturé. « J’en ai foutrement aucune idée. Je dois déposer le chèque de mon père pour l’œuvre de charité et après, je pensais simplement m’en aller. Et toi, tu avais prévu quelque chose ? » lui demandais-je.