Amants mais amis avant tout

L'amitié est plus douce et plus agréable que l'amour, elle est comme ces vins vieux qui flattent plus délicieusement le goût.  

J’étais curieux, je ne pouvais pas le nier. Cette relation qu’elle entretenait avec Vasilis me laissait perplexe. Joan était une femme qui méritait beaucoup mieux qu’un homme aussi froid et égoïste mais peut-être avais-je raté quelque chose avec le grec. Après tout, nous avions également un ami commun : Neal. Ce dernier ne tarissait pas d’éloges concernant le brun alors qu’est-ce qui me manquait pour comprendre ce crétin ? « Tu parles. A ce niveau, ce n’est plus de la patience, c’est pire que ça » répondis-je en secouant la tête. Joan semblait me cacher quelque chose au sujet de Leo, la fameuse clé qui me permettrait de le comprendre mais je n’allais pas insister. Si elle était amoureuse de lui, je n’avais qu’une seule chose à lui souhaiter : c’était que ses sentiments lui soient payés de retour. Il n’y avait rien de pire que de devoir dire adieu à un amour. J’avais connu cela avec mon divorce. Tani et moi nous nous étions écharpés durant des mois avant de prendre la décision de nous quitter mais même cette décision n’avait pas été facile à prendre ni même à vivre. A l’époque, nous étions toujours amoureux l’un de l’autre. La vie avait simplement fait que nous n’avions plus les mêmes attentes, les mêmes plans. Au final, nous étions devenus de très bons amis mais cette relation ne s’était pas crée en un seul jour. J’avais dû faire le deuil à la fois de mon mariage mais également de Tani. De temps en temps, il nous arrivait encore de tomber dans les bras au détour d’une rencontre mais c’était de plus en plus rare. Chacun avait poursuivi sa route, trouvé son chemin. Je souhaitais que Joan n’ait pas à vivre ce genre de chose mais en même temps, ne serait-il pas mieux pour elle qu’elle reste éloignée d’un homme pareil ?! Paris me dirait sûrement que ce n’était pas à moi de juger Leonidas mais bien Joan. Mon meilleur ami avait fini par trouver une forme de sagesse et par moment, l’homme qui frappait avant de causer me manquait pensais-je non sans une pointe d’humour.

« Non je suis un grand garçon et je crois que ça ne ferait qu’empirer les choses mais c’est gentil de te proposer au sacrifice » la taquinais-je avec un petit clin d’œil. Je lui apprenais au passage que Leonidas s’était déjà plus ou moins vengé en s’attaquant à Octavia. Comment avait-il su que j’avais des intentions vis-à-vis d’elle ? Bonne question. Octavia lui avait peut-être parlé de moi. « Oui enfin j’espère qu’il ne s’amusera pas à nous mettre des bâtons dans les roues car je risque d’aller lui réclamer des comptes. J’ai horreur qu’on joue aux marionnettistes avec moi alors il ira se chercher un autre pantin » haussais-je les épaules. J’ignorais que la vengeance de Leonidas ne faisait que commencer et qu’il finirait par me pousser dans les bras d’une autre femme. Un petit rire secoua mes épaules à la dernière question de Joan. « On va dire ça oui. Je ne suis pas du genre à faire des plans sur la comète. Je vis au jour le jour et pour le moment, les choses sont parfaites » répondis-je en entourant ses épaules de mon bras. « Bon, c’est pas tout ça mais on a ton poisson a acheté en attendant que je devienne ton fournisseur officiel. »

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L'amitié est plus douce et plus agréable que l'amour, elle est comme ces vins vieux qui flattent plus délicieusement le goût.  

Si Leonidas se tenait à carreau alors sûrement nous n’aurions plus à nous foutre sur la gueule. « Je t’assure, ce n’est pas dans mes habitudes de me battre contre le premier venu mais je n’allais quand même pas rester de glace. J’ai été gentil avec lui parce que je sais que tu l’apprécies » répondis-je. C’était la vérité : le grec n’avait eu qu’un faible aperçu de mes compétences au corps à corps uniquement parce que je savais que Joan n’apprécierait pas que je lui casse la gueule. Et puis, je me sentais un peu coupable de lui avoir balancé de but en blanc pour elle et moi. Je n’aimais pas jouer au gamin, j’avais passé l’âge de ce genre de bassesse mais ce type avait le dont de vous pousser dans vos derniers retranchements et de réussir à faire ressortir le pire en vous. A chaque fois que je sentais la culpabilité revenir, il me suffisait de repenser à ses propos pour me dire que c’était tout de même bien qu’il ait morflé. « La prochaine fois, nous serons des grands garçons » ajoutais-je après coup avec un léger sourire en coin. Joan pouvait me faire confiance mais le tout était de savoir si ce crétin allait pouvoir se tenir ?! Là était la réelle inquiétude à avoir. Enfin, ce n’était pas vraiment mon souci premier. Mon amie venait de rebondir sur le cas Octavia et me souhaiter le meilleur. « Merci. Je ne sais pas vraiment où tout cela va aller mais cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas matché avec quelqu’un. Octavia a perdu l’homme qu’elle aimait sur le champ de bataille. Je sais que ce n’est pas facile pour elle de faire à nouveau confiance ou de se lancer dans quelque chose. J’espère juste être la personne qui arrivera à la rendre heureuse. Si ce n’est pas le cas et bien j’espère qu’un autre y parviendra car elle est vraiment spéciale » avouais-je avant de faire une petite pause. « Toi aussi, tu l’es. J’espère que tu trouveras la bonne personne et si c’est Vasilis, qu’il enlève ses œillères et t’accorde une chance. Tu mérites d’être heureuse Joan » repris-je donc tout en entourant ses épaules de mon bras. J’avais bien l’intention de l’aider à trouver ce fameux poisson. Je souriais plus largement à ses propos. « Oh tu sais, tant que tu me mets pas de corvée de patates, ça me va. Je veux bien te laisser abuser de mes muscles »

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