Un quiproquo très gênant. ( Bonaventure)

   OCTAVIA & BONAVENTURE

   Un quiproquo très gênant

Je ne savais pas mentir et à chaque fois je me noyais dans mes phrases, pouvait être contradictoire et c'était clairement ce qui était en train de se passer en ce moment même. Normalement je devais juste faire connaissance avec lui, apprendre à le connaitre, voir quel homme il était. Si je devais faire rentrer quelqu'un dans ma vie, je devais surtout savoir si c'était quelqu'un de bien et plus le temps avançait et plus j'étais convaincu que oui, c'était quelqu'un de bien, il connaissait en plus Leonidas, il avait donc tous les points pour l'intégrer à ma vie. Mais maintenant je devais trouver un moyen pour lui dire que j'étais sa soeur et c'était le plus compliqué et d'un coup il me disait qu'il avait besoin d'air, je ne comprenais pas. Est-ce que j'avais dit quelque chose de travers. Je le laissais partir en m'excusant auprès du prof alors que je continuais de pâtisser, mais je me posais encore plus de questions, pourquoi est-ce qu'il était partis d'un coup? Peut-être que je venais faire mauvaise impression auprès de lui et j'avais surement tout gâché. Je m'en voulais vraiment, je n'arrivais même pas à me concentrer sur ce que j'étais en train de faire. Tellement que je me coupais en coupant les fraises, je mettais un pansement sur le doigt en soupirant. Jusqu'à sentir sa main se poser sur mon poignet, je faisais un sursaut en tournant le visage vers lui. " Qu'est...Qu'est-ce qui se passe. " Bon là j'étais encore plus nerveuse alors que je le suivais, adieu le cours de pâtisserie, pour aujourd'hui il était terminé. On se rendait à l'extérieur alors que je croisais les bras sur ma poitrine en le regardant très attentive. Bon je ne pouvais pas faire marche arrière, c'était le moment de lui dire et pourtant les mots avaient beaucoup de mal à passer mes lèvres car cela voulait officialiser le fait que j'avais un frère. Je passais une main dans mes cheveux nerveux, car j'allais lui dire, mais comment est-ce qu'il allait réagir. "Je n'ai pas pris ce cours de pâtisserie au hasard je dois l'avouer... J'étais là pour te voir, mais je te jure, je ne suis pas là pour te chercher des ennuis ou autres. " Comment lui dire, je soupirais en me mettant à jour avec le médaillon de mon collier signe de nervosité. " Je suis ta soeur..." Voilà la bombe était lancée et mon coeur battait encore plus vite, tellement vite que j'avais l'impression d'avoir le souffle coupé.

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Tout s’enchainait dans son esprit qui d’ordinaire était calme, compartimenté. Bonaventure avait appris très jeune à séparer les informations pour les analyser avec le plus de recul possible mais cette fois-ci, il n’y parvenait pas. L’annonce d’Octavia, bien qu’il l’avait comprise, venait de créer un véritable chaos chez lui. Il s’était toujours figuré être seul. Bien sur il aimait sa famille adoptive, les Weasley. Il adorait même plus que tout sa petite sœur Hope mais il ne partageait aucun sang avec eux. Octavia était sa demi-sœur du côté de son père. Elle partageait avec lui, une partie de son ADN. C’était troublant et il ne savait surtout pas comment réagir. « Je crois que pour la première fois depuis des années, je prendrais bien un verre d’alcool » fut sa seule et unique réaction. Etant musulman de confession, il ne buvait pas d’ordinaire, c’était interdit par le Coran mais là, pour le coup, il s’en fichait comme de sa première chaussette. Ce n’était pas tous les jours qu’on venait lui annoncer qu’il avait une sœur. « Est-ce que tu en es certaine ? Je veux dire, d’un point de vue biologique. Comment peux-tu être certaine que c’est moi ton frère ? » lui demandait-il sans brusquerie mais plutôt avec fragilité. Bonaventure ne savait pas quoi ressentir face à cette nouvelle alors il s’appuyait sur quelque chose qu’il savait, ne pouvait mentir : la science. Il aimait les sciences car elles donnaient des faits et non des choses abstraites. « Je suis désolé, ce n’est certainement pas la réaction que tu attendais mais pour le moment, j’ai besoin de me faire à cette idée. Il y a encore cinq minutes, j’étais simplement moi : Bonaventure Weasley, fils adoptif sans aucune famille biologique en vie mis à part un géniteur perdu dans la nature. Tu débarques et d’un coup, je me retrouve avec une demi-sœur. Je dois avouer que j’ai pensé au départ que tu tentais de me séduire donc imagine le choc » tentait-il une pauvre marque d’humour histoire de se détendre et qu’elle ne s’imagine pas qu’il la rejetait d’emblée. « Depuis quand me cherches-tu ? »

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J'étais vraiment une mauvaise menteuse, la preuve je venais de mettre mal à l'aise Bonaventure et en plus il avait clairement compris de quoi j'étais en train de parler et ma raison de ce cours de pâtisserie. Je ne pouvais pas garder ça sur le coeur surtout qu'il n'était pas un inconnu dans ma vie, c'était l'ami de Leonidas donc j'allais le recroiser encore et encore, mais ça me mettait tellement mal à l'aise, j'avais peur de sa réaction, déjà le fait qu'il m'avait fui quelques minutes m'avait serré le coeur. Je finissais par lui dire clairement que j'étais sa soeur alors que je n'osais même pas le regarder dans les yeux. Normalement j'étais une femme qui avait confiance en soi, qui n'avait peur de personne, mais là c'était tout le contraire, encore plus mal à l'aise surtout quand il me disait qu'il pourrait boire de l'alcool. " Je... Je suis désolé. " Je ne pouvais lui dire que ça, en quelques minutes je venais de changer toute sa vie, je n'avais pas le droit de lui faire ça. " J'ai fait des recherches ... J'en suis sûr mais si tu veux on peut faire un test ADN. " Je venais m'adosser contre le mur derrière en passant une main dans mes cheveux en soupirant, cette situation était pire que tout. " Te séduire... Euh non-pardon... Je ne suis vraiment pas doué quand j'ai un secret. Mais pour être franche avec toi, je me suis imaginé plus d'une situation dans ma tête, et celle qui est en train de se produire n'est pas la pire tu peux me croire. " Je pourrais comprendre qu'il ne veuille pas me connaitre, je faisais une intrusion dans sa vie et pas petite en plus. " Depuis que je suis revenu ici, quelques mois. Après avoir découvert qui était mon...Enfin géniteur. Je suis tombé sur d'autres informations. Mais je comprendrais si tu ne me veux pas dans ta vie, je suis désolé. " Je soupirais en me détachant du mur. " Je ne vais pas te déranger plus longtemps. " Oui quand quelque chose me prenait la tête je fuyais.

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Bonaventure n’arrivait pas à le croire. Une sœur. Il avait une sœur qui avait sensiblement le même âge que lui. Était-il l’ainé ou le cadet ? Il n’osait presque pas lui demander de renseignement et pourtant, mille et une questions fourmillaient dans sa tête. Était-elle sûre de ses informations ? Octavia lui proposa de faire un test ADN et il allait hocher la tête quand son regard plongea dans le sien. Cette femme ne lui donnait pas l’impression d’agir en toute précipitation, de ne pas vérifier ses informations. « Non. Je veux dire, pas besoin d’un test ADN. Je veux bien te croire finalement quand tu dis que nous sommes apparentés » lui répondit-il en se passant une main sur la nuque. Ils étaient tous les deux, mal à l’aise mais en même temps, la situation n’était pas évidente. Une sœur. Bonaventure avait une sœur sortie de nulle part qui lui faisait face à cet instant précis. Dans un sens, même s’il se sentait perdu, il ressentait comme de la joie. Toute sa vie, il s’était figuré être seul. L’enfant unique d’une femme qui en avait payé le prix pour le mettre au monde. Aujourd’hui, Octavia lui apportait la preuve que son ADN n’était pas unique, qu’une personne partageait certaines branches avec lui. Cette sensation de ne plus être seul, c’était quelque chose de nouveau pour lui. Il était complétement plongé dans ses pensées quand le mouvement de sa sœur pour s’écarter du mur, le fit sursauter. « Non attends. Désolé j’étais plongé dans mes pensées. C’est si nouveau pour moi. Je ne pensais pas un jour, avec une sœur qui partagerait des liens de sang avec moi. C’est surprenant » lui dit-il avant de s’approcher d’elle pour lui attraper délicatement son poignet. « Je vais avoir besoin d’un peu de temps pour m’y faire mais je sais une chose : je suis ravi d’avoir fait ta connaissance et je n’ai pas non plus dans l’intention de te laisser t’éloigner. Nous sommes frère et sœur Octavia alors qu’on le veuille ou non, nous partageons déjà un lien important à mes yeux. Je serais ravi d’apprendre à te connaitre » termine-t-il par lui dire avec un sourire encourageant. « J’ai tellement de questions à te poser, tu n’imagines même pas » plaisante-t-il.

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Je sais bien qu'il avait beaucoup de mal à me croire, j'étais une inconnue qui venait clairement de lui dire qu'il avait une soeur et donc ça ne me dérangeait pas du tout de faire un test ADN même si avec toutes les recherches que j'avais faite, je savais très bien que c'était lui mon frère. Cela me rassurait de l'entendre me dire qu'il n'avait pas besoin de test ADN mais quand même. C'était vraiment une mauvaise idée d'être venu le voir et encore plus de lui avoir dit qu'il avait une soeur. Il avait l'air d'avoir une vie posée, un métier, donc pourquoi moi une inconnue j'osais venir lui perturber cette vie. J'étais vraiment mal à l'aise maintenant qu'on se retrouvais tous les deux dehors, rien que nous et j'avais cette impression de ne pas du tout être à ma place, je n'aimais pas me sentir ainsi, ça ne me ressemblait vraiment pas. Je me rendais bien compte dont lui aussi n'était pas à l'aise, je ne pouvais pas rester, autant le laissé tranquille, il avait surement besoin de penser à tout ça. J'allais pour partir quand il venait me rattraper la main, j'étais surprise de ce geste. Je venais m'arrêter en me retournant vers lui. " Je peux comprendre, ça a été le choc pour moi aussi quand je l'ai découvert..." Je passais une main dans mes cheveux, j'étais vraiment nerveuse, j'avais cette boule dans mon ventre ne sachant pas du tout quoi lui dire, en tout cas ça faisait comme un poids en moins, je lui avais dit la vérité, il avait les cartes en mains. " Tu peux prendre tout le temps dont tu as besoin, je peux tout à fait comprendre. j'ai moi aussi eu beaucoup de mal à l'accepter. Je... Je suis contente que tu acceptes de faire ma connaissance, j'avais tellement peur de ta réaction. " Et son sourire venait m'aider à reprendre confiance en moi, je respirais doucement en venant répondre à son sourire même si j'avoue que maintenant c'était moi qui étais mal à l'aise. " Ah bon tu as quoi comme questions? Tu veux qu'on aille boire un verre? " Autant allé se mettre au chaud, en tout cas j'étais contente qu'il ait lui aussi envie de faire connaissance avec moi. " Je suis vraiment désolé pour tout cet interrogatoire, je ne savais pas du tout comment te le dire. "

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Bonaventure allait avoir besoin de temps mais également d’en parler autour de lui. La personne qui lui vint tout de suite en tête, fut Summer. Elle savait ce que c’était de voir débarquer un frère dans sa vie même si elle, cela avait été tout le contraire. Il se rappelait encore toutes les recherches qu’il avait fait pour elle afin de trouver ce grand-frère. Aujourd’hui, il était dans la position de Tomas à savoir qu’une sœur débarquait de nulle part. Il avait envie de connaitre Octavia, sincèrement mais il avait également besoin de se faire à l’idée qu’il n’était plus « seul ». Et puis, il devait en parler à sa famille adoptive. Il ne voulait rien leur cacher. La dernière fois, cela avait amené tellement de drames qu’il s’était promis de ne plus recommencer. « Je ne suis pas un mauvais garçon, tu n’avais rien à craindre. Je pars même du principe que rien n’arrive pas hasard dans la vie » lui répondit-il avec un sourire. Bonaventure lâcha son poignet pour mieux hocher la tête. « Allons prendre un verre. Je te poserais sûrement quelques-unes de mes questions » lui dit-il non sans amusement. Si Octavia lui avait fait passer un véritable interrogatoire, elle n’était pas au bout de ses peines avec lui. Le métis avait complétement occulté leur cours de pâtisserie. Il préférait de loin, découvrir cette sœur tombée du ciel, en toute intimité même si, il se connaissait : cette première rencontre allait être assez difficile à vivre car il avait beau être accessible d’apparence, il peinait bien souvent à parler de lui et à s’ouvrir aux autres.

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