Un quiproquo très gênant. ( Bonaventure)

   OCTAVIA & BONAVENTURE

   Un quiproquo très gênant

Je ne sais pas pourquoi mais je n'avais pas peur de lui, bien au contraire j'aimais beaucoup son sens de l'humour. "Eh bien tu ne me fais même pas peur, je prends le risque de faire la cuisine avec un homme dangereux. " Je faisais un petit sourire en coin, il avait un visage si innocent que je n'arrivais même pas à le croire, je ne le voyais pas faire du mal auquel ce soit. Mais parfois blesser une personne pouvait se faire autrement que par un geste, parfois ça se faisait par les mots et ça pouvait faire beaucoup plus de dégât. Et c'est pour cette raison que je ne savais pas si j'allais lui dire toute la véritée ou pas, je n'avais pas envie de gâcher sa vie, rien que la mienne était à moitié perturbée à cause de cette nouvelle. J'avais peur qu'il me rejet, le prenne mal, je ne le supporterais surement pas alors que ce contact avec lui me faisait beaucoup de bien, j'avais envie d'apprendre à le connaitre un peu plus. Je venais même lui proposer de venir manger avec moi, je n'avais pas envie de me retrouver toute seule dans un restaurant, voilà pourquoi je n'y allais pas souvent. Je faisais un grand sourire quand il venait accepter. Je venais prendre le papier en le rangeant dans mon sac pour ne pas le perdre. " Je suis contente que tu aies acceptée, ça sera un plaisir déjeuner avec toi, je te dirais quand je serais libre. "

En tout cas je ne m'attendais pas à apprendre autant de chose en un court de cuisine, il était médecin légiste, alors là je ne m'y attendais pas du tout, une nouvelle assez surprenante et ça me rendait encore plus curieux. " Au moins tes patients ne t'embêtent pas. " Je faisais un petit sourire. J'étais encore plus surprise en venant apprendre qu'il connaissait Leonidas, non c'était une blague. " Non tu plaisantes... C'est toi son pote du poker. " Alors là j'hallucinais totalement. Je me mettais à rire. " Qui le torture, tu plaisantes c'est moi la torture dans l'histoire, il exagère. Je le respect aussi beaucoup, Leonidas est important pour moi, heureusement qu'il a été là. " Cette soirée était vraiment pleine de surprise, mais je venais surement poser la question de trop. " Ce n'est pas ce que j'ai dit, je veux juste connaitre tes origines voilà tout. Mais euh... Tu dois bien avoir des origines non? " J'avais l'impression de m'enfoncer encore plus, cette discussion prenait une tout autre tournure assez délicate et pourtant je ne voulais pas le blesser.

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Son sourire ne cessait de s’étirer et Bonaventure appréciait la répartie de la jeune femme. Ce cours de pâtisserie allait être plus intéressant que prévu. Le métis appréciait ces soirées car cela le changeait de sa routine mais il ne se liait que rarement avec les participants, sûrement parce que pour beaucoup, il s’agissait d’une occasion en or pour faire des rencontres. Or, son fauteuil avait tendance à faire fuir les gens. A une époque, cela l’aurait un peu agacé mais à présent ce n’était plus le cas. Andrea était de retour dans sa vie et il était tout simplement heureux. « Mademoiselle aime jouer avec le danger ? » se moquait-il. Tu parles d’un danger songeait-il non sans amusement. Elle ne craignait vraiment rien. Lui, peut-être ? Octavia était réellement sympathique mais elle avait une façon de le regarder qui pouvait le mettre mal à l’aise. C’était comme si elle attendait quelque chose de lui, comme si elle espérait quelque chose. Troublant. Voilà le mot qu’il cherchait. « Pas de souci. Par contre, avec mon métier, je dois parfois interrompre brusquement mes déjeuners donc il ne faudra pas en prendre ombrage » la prévint-il.

Bonaventure lui avoua donc être médecin légiste et sa réaction l’amusa grandement. « Non, ils sont très silencieux même si j’aime leur parler » répliquait-il avec un petit clin d’œil. Cette rencontre lui apportait son lot de surprise car Octavia n’était autre que l’assistante de Leonidas. « Je ne plaisante pas. Nous le connaissons depuis quelques années. Il est arrivé peu après mon départ pour Washington quand j’ai demandé mon transfert d’Harvard. Je veux bien te croire quand tu dis que c’est toi la torturée de cette histoire. Tu as bien du courage même si je dois avouer que quand on apprend à le connaitre, on se vexe moins vite de ses remarques et de son humour ironique » lui dit-il. Un humour noir qu’il appréciait puisqu’il avait le même. Néanmoins, son humeur se renfrogna à sa question. Pourquoi insistait-elle donc. « Je suis namibien de naissance. Est-ce que cela te dérange ? » lui demandait-il en essayant de ne pas être trop froid.

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J'étais vraiment en bonne compagnie et ça faisait beaucoup de bien de passer une bonne soirée et en plus en bonne compagnie. J'aimais bien apprendre à connaitre Bonaventure, au moins on était fait pour s'entendre et ça annonçait que du bien. Si cette soirée continuait de se dérouler d la sorte, peut-être que dans les jours à venir je viendrais lui annoncer que je lui sa soeur. Mais je devais finir d'abord cette soirée en sa compagnie. Je faisais un petit sourire alors qu'il me disait que j'aimais jouer avec le danger. " Jouer avec le danger, on va dire que oui mais je sais bien me défendre attention à toi. " En fait je n'aimais pas jouer avec le danger mais je sais que je risquais rien avec Bonaventure, il ne me ferait pas de mal. En tout cas je regardais chacune de ses réactions et je faisais attention à ses faits et gestes, oui j'étais quelqu'un de très observatrice et je ne me rendais même pas compte que cela pouvait mettre mal à l'aise. "Ne t'en fais pas, je peux totalement comprendre, je mangerais ton dessert pour la peine." Je faisais un sourire, oui j'étais vraiment une fan de dessert il allait s'en rendre compte, par gourmandise je venais prendre une fraise que je mangeais, la gourmandise était un vilain défaut chez moi.

Il était donc médecin, je comprenais donc pourquoi il risquait de quitter le repas, un métier qui n'était surement pas facile. " Au moins ils ne te contredisent pas. Cela doit être dur comme métier quand même. Tu as toujours voulu faire ça? "Et voilà que j'apprenais que c'était l'ami de Leonidas, alors là c'était vraiment une surprise, je ne m'attendais pas du tout à apprendre cette nouvelle en venant le voir. "Au début c'était un peu la guerre entre nous, mais on a appris à faire connaissance et depuis on est devenu inséparable. Mais il faut être très calme pour apprendre à le connaitre, heureusement que je suis quelqu'un de patiente mais je ne me vois pas faire un autre métier et avoir un autre ami que lui. Quand on apprend à le connaite on s'attache vite à lui. Je suis contente de te rencontrer en tout cas. Mais dit moi, toi qui connais bien Leonidas, comment il faut faire pour le convaincre de s'ouvrir un peu plus à Joan. " S'il connaissait bien Leonidas il devait comprendre que Leonidas et l'amour ça faisait deux. Mais voilà que je venais poser la question de trop et je ne comprenais pas sa réaction. "Namibie c'est vrai? Je suis allé dans ce pays quand j'étais jeune pour des vacances. J'ai visité le parc national d'Estosha, magnifique. Donc non, cela ne me dérange pas et pourquoi cela me dérangerait? "

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« Hors de question que tu manges mon dessert ! Les doggy bag sont faits pour ça » protestait-il en rigolant. Il aimait la spontanéité d’Octavia même si sa façon de l’observer et de noter toutes ses réactions avait quelque chose de troublant. Bonaventure ne savait pas pourquoi mais il avait cette impression que leur rencontre n’était pas fortuite. Son instinct ne l’avait jamais trompé jusqu’à présent mais pourquoi une personne comme elle, pourrait s’intéresser à lui ? Il n’avait rien de particuliers à moins qu’elle ne soit de ces femmes qui font des handicapés, un fantasme. Le métis en avait été le premier étonné en apprenant qu’il existait de réels fétichistes. Il ne se rappelait plus de comment cela s’appelait mais il espérait tout de même qu’Octavia n’en faisait pas partie. Sa compagnie lui était vraiment agréable et il n’avait rien contre de se faire de nouveaux amis. Bonaventure donna une très légère tape sur sa main. « Et arrête de manger nos fraises ou nous n’aurons plus rien pour faire notre gâteau tout à l’heure » lui dit-il en faisant mine de jouer les chefs réprobateurs.

« Au départ non. Je voulais être journaliste, percer les mystères de ce monde, crier la vérité mais ma vie a pris un autre tournant et je me suis retrouvé à faire médecine. A présent, je veux que la vérité éclate au grand jour mais uniquement pour mes patients. Le médecin légiste est la dernière personne à qui les victimes, peuvent « parler ». Il est important pour moi, de leur offrir une certaine forme de justice tout en accompagnant leurs proches dans leurs deuils » répondit-il avant que la conversation n’embraille sur Leonidas et la fameuse Joan. Bonaventure prit le temps de la réflexion. « Oh je pense que ce n’est qu’une question de jours avant qu’il ne craque. Il a appris dernièrement qu’il risquait de perdre Joan s’il ne faisait rien. Leonidas est un homme qui a besoin d’avancer dans le contrôle et là, il n’en a plus justement. Il est perdu dans ce qu’il ressent mais je ne doute pas qu’il finira par faire ce pas vis-à-vis de Joan. Le tout, c’est de le laisser cogiter tranquillement car plus on va le forcer ou lui faire la morale et plus, il va se renfermer sur lui-même. Il faut lui laisser croire que la décision vient uniquement de lui » donnait-il sa vision des choses avant qu’Octavia ne refroidisse sa bonne humeur. Enfin, il ne savait pas trop quoi penser de ses questions sur ses origines. « J’ai souvent été confronté au racisme dans ma jeunesse. J’ai été adopté par un couple de blancs, appartenant à une classe sociale aisée. Cela m’a toujours un peu desservi bien que je sois très heureux dans ma famille »

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Je me mettais à rire quand il venait me dire que je ne mangeais pas son dessert et ensuite une petite moue triste pour rentrer dans son jeu. "Pffff tu n'es même pas marrant quoi. " Je continuais de bouder mais pas pour longtemps car je me mettais à sourire ensuite, impossible de lui faire la tête. Quand je le regardais et faisais de même pour moi, je voyais plusieurs différences, il avait ce visage doux et son caractère avait l'air d'être pareil alors que de mon côté j'avais un fort caractère et plutôt têtu surtout, on devait être différent mais pour le moment j'aimais bien apprendre à le connaitre et découvrir qui était mon frère, je ne me rendais même pas compte que mon regard observateur comme ça pouvait mettre mal à l'aise. En tout cas pour le moment c'était un vrai plaisir de pouvoir parler avec lui, je me posais tellement de questions depuis que j'avais découvert que j'avais un frère, déjà maintenant je savais à quoi il ressemblait, je commençais à avoir des réponses et en plus j'aimais beaucoup ce petit caractère, il en avait quand même et ça me faisait sourire. " Oui chef. "

Le temps passait et je découvrais petit à petit mon frère, son métier était vraiment surprenant, je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il fasse ça et j'étais intrigué maintenant, comment on pouvait vouloir faire ça, mais c'est parce que j'avais besoin du contact avec les gens. Je venais en savoir plus, journaliste, alors là il devait lire la surprise sur mon visage vu que j'avais fait ça quelques années avant d'être l'assistante de Leonidas. C'était quelqu'un qui aimait montrer la vérité sur le monde et sur ce qui se passait. En fin de compte tout reposait sur ses épaules lors des enquêtes. " Tu vas rire, mais j'étais journaliste dans le passé aussi. Mais j'aime beaucoup ton esprit, rétablir la véritée, ça ne doit pas être facile tous les jours, un peu trop stressant car tout repose sur tes épaules non? " Je me rendais compte qu'on avait plus de points communs que je l'aurais imaginé, il connaissait Leonidas et dire que j'en avais parlé avec lui, heureusement que je n'avais pas dit le prénom. Je faisais un petit sourire alors qu'il pensait comme moi en ce qui concerne Leonidas et Joan. " Leonidas et l'amour une vraie histoire plus que compliquée. Quand il m'en a parlé je n'ai pas hésité à lui montrer qu'il avait fait une connerie et il s'en rend compte aussi vu qu'attention, il a demandé mon aide pour récupérer Joan. En tout cas je sais qu'ils vont finir ensemble, il a tout mon soutient, il mérite d'être heureux en amour ce grand ours bourru. " Je faisais un petit sourire jusqu'à lui poser cette question et j'étais encore plus curieuse par rapport à sa réaction. Je comprenais mieux maintenant, le racisme était quelque chose que je ne supportais pas. " Je n'ai pas connut le racisme mais je n'ai jamais connu mon père et donc pour une petite fille ce ne suis pas facile, ma mère travaillait beaucoup trop. Puis j'ai eu un beau-père qui vivait dans un mon aisée ce qui a changé ma vie. on ne peut pas changer le monde, il y aura toujours du racisme mais sache que je ne suis pas comme ça. Puis je suis jalouse, tu as cette couleur de peau, même pas besoin de bronzer des heures au soleil quoi. " Je faisais un léger sourire en essayant de faire de l'humour pour détendre l'atmosphère, on avait quelques points communs. Enfin ma question n'était pas innocente, en même temps je cherchais à en savoir plus sur notre paternelle, celui qui nous avait abandonné tous les deux vus ce que j'apprenais, un vrai lâche en fin de compte.

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Bonaventure était tout aussi surpris qu’Octavia. « Tu as été journaliste ? Quelle coïncidence ! Qu’est-ce qui a fait que tu aies décidé de devenir l’assistante du grand méchant loup ? » lui demandait-il avec un sourire amusé. Il aimait le fait de pouvoir taquiner le grand Leonidas Vasilis en présence de son employée et amie. Bonaventure éprouvait beaucoup de respect pour l’homme d’affaires mais il reconnaissait que lui-même, ne pourrait pas travailler pour lui sur le long terme. Octavia était bien courageuse. Leonidas devait certainement être un autre homme en sa présence. Summer le lui avait dit au début, quand il avait fait la rencontre du grec pour la première fois. Elle lui avait assuré qu’il fallait voir au travers de ses sarcasmes et de son arrogance. Le métis y était parvenu mais de temps à autre, lui-même avait envie de l’étrangler. « Sinon ce n’est pas stressant mais il arrive que certaines victimes me hantent quand le crime est trop sordide. Il faut savoir faire la part des choses et bien séparer la vie professionnelle et personnelle mais de temps en temps, il arrive que cela ne soit pas possible, surtout quand cela concerne des enfants » lui révélait-il. Bonaventure détestait autopsier les enfants mais cela faisait partie de son travail. Le pire était sans nul doute d’entendre les sanglots des parents quand ils venaient identifier le corps de leur enfant. « Je ne doute pas qu’ils finiront ensemble mais je souhaite un bon courage à Joan » rigolait-il de bon cœur.

Le médecin légiste fut cependant, rapidement sur la réserve, face à ses questions sur ses origines. Il n’aimait pas en parler, préférant passer pour un américain pure souche. Finalement le sourire revint assez rapidement sur ses lèvres. « C’est bien la première fois qu’on me dit être jaloux de ma carnation » dit-il avant de secouer la tête. « Je n’ai pas connu mes parents biologiques. Je sais juste que ma mère biologique est morte parce qu’elle avait perdu sa virginité avec un homme extérieur à sa tribu. Quant à mon père biologique, je ne sais pas grand-chose de lui. J’ai essayé de le retrouver mais pour le moment mes recherches sont restées vaines. Je dois avouer que je n’ai pas mis grand effort dans mes recherches car ma famille adoptive me suffit et que j’ai toujours été heureux auprès d’eux. Tu as des frères et sœurs ? »

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En venant rencontrer mon frère je ne m'attendais pas du tout à ce qu'on ait tant de points communs. Je me mettais à rire alors qu'il appelait Leonidas le grand méchant loup, Leonidas n'était pas là donc autant en profiter pour le charrier, les absents avaient toujours tort de toute façon. " Ma mère est tombée gravement malade, je n'avais plus envie de partir aux quatre coins du monde, j'ai préféré rester près d'elle. Et ensuite j'ai voulu tout faire pour aider dans les recherches et là j'ai vu ce grand méchant loup se rapprocher de moi et il a réussi à me convaincre de le suivre dans ses projets. Maintenant que j'y pense, j'aurais dû y réfléchir à deux fois avant d'accepter. " Je me mettais à rire, j'étais vraiment méchante avec Leonidas et pourtant je sais que si j'en étais là aujourd'hui c'était grâce à lui, heureusement qu'il avait su être présent dans ma vie et au contraire, je ne voulais surtout pas revenir en arrière pour réfléchir sur mon choix car j'avais eu raison même si parfois les voyages me manquaient un peu. "Il y a souvent des situations dans notre travail qui nous met mal à l'aise, mais le tient ça doit être encore plus compliqué et encore plus quand ce sont des enfants. Je ne sais pas comment tu fais, mais moi je serais vraiment en colère quant au coupable de ses atrocités. Les enfants sont si innocents et faibles pourquoi leur faire du mal. "Je ne comprenais pas ces personnes qui pouvait faire du mal à des enfants, j'aurais envie de les tuer sur place et les faire souffrir surtout. Je venais rejoindre ses rires alors qu'on continuait de se moquer un peu de Leonidas. " Je n'ai pas peur pour Joan, elle a un sacré caractère. "

Enfin je venais lui poser des questions sur ses origines, une question plutôt simple pour moi et sans arrière-pensée, je ne me rendais même pas compte que mes propos pouvaient être mal interprété. Je venais tout de suite me reprendre pour m'excuser auprès de lui. "Et bien moi j'en suis jalouse, tous les étés j'essaye de bronzer, mais je n'arriverais jamais à avoir une peau comme la tienne. " Je venais comprendre un peu mieux, le racisme était horrible. " Je suis désolé pour ta mère, je trouve ça dommage pour elle alors que l'amour ne se contrôle pas. On ne maitrise pas ses sentiments, certains pays devrait le savoir. " Je ne sais pas si je devais répondre à sa réponse à propos de frère et soeur. " Ma mère s'est mariée à nouveau et j'ai eu une petite soeur et un petit frère. Mais depuis peu j'ai découvert que mon père biologique avait eu un fils que je ne connais pas, une situation un peu délicate. " Et pourtant il était bien là en face de moi et je n'arrivais pas à lui dire que c'était lui mon frère, j'avais peur de sa réaction.

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« Leonidas a l’art de savoir embobiner les autres. Ce n’est pas pour rien qu’il est devenu un brillant homme d’affaires » rétorquait-il à la jeune femme. Bonaventure avait toujours éprouvé une sorte d’admiration pour le grec. Il n’était pas naïf au point de croire que Leonidas était un ange. Au contraire, à l’instar de Tomas Winchester, quand le grec était en train de négocier, il s’avérait être plus redoutable qu’un grand requin blanc. Le pouvoir des mots était quelque chose d’impressionnant. En tant que fils d’un sénateur, il était bien placé pour le savoir. Son père, Gideon, pouvait faire croire n’importe quoi à quelqu’un tout en insinuant le contraire. Avec les années, il avait également appris à les utiliser mais le métis avait mis ce pouvoir pour les victimes d’injustice même s’il avait conscience que c’était très peu. « En réalité, tu apprends à te détacher de tout cela sinon cela te ronge. Excuse-moi de revenir là-dessus mais est-ce que ta mère s’est remise de sa maladie ? » s’enquit-il sincèrement touché par la maladie de cette dernière, sûrement des restes de ses années de médecine. Leonidas était tout de même rapidement revenu sur le devant de la scène, les deux compères apprentis pâtissiers, se faisant une joie de se moquer de lui. « Effectivement, c’est le cas de le dire » allait-il dans son sens au sujet du caractère de Joan. Bonaventure ne doutait pas que ces deux-là finiraient ensemble. Tout était une question de timing, un peu comme Andrea et lui.

« Je ne suis pas certain qu’il s’agissait vraiment d’amour dans le cas de ma mère. Elle était trop jeune. Je pense surtout qu’elle a dû croire les mensonges d’un homme. Après, chaque culture a ses qualités et défauts. Malheureusement, la culture africaine ne fait pas exception. Je n’accepte pas le sort de ma mère mais on ne peut pas le juger entièrement selon notre façon de voir les choses. Tout est différent sur ce continent et certaines fois, comme pour ma mère biologique, je le regrette. J’essaie de me dire que sans ça, je ne serais certainement pas devenu l’homme que je suis actuellement. Rien n’arrive par hasard dans la vie » lui répondit-il avec philosophie avant de la questionner sur sa propre famille. « Vraiment ? Effectivement, cela ne doit pas être évident pour toi. Est-ce que tu comptes faire des recherches sur lui ? »

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Je rigolais à propos de Leonidas car il avait raison, il savait très bien se servir de son charme et surtout de sa tête pour embobiner les hommes c'est pour cela qu'il était à ce poste-là. " Oui et tu te rends comptes, je me suis laissé embobiner, il a été trop fort. " Mais j'étais heureuse de pouvoir travailler pour lui et pour rien au monde je ne voulais que cela change. Il était plus qu'un simple patron, c'était comme un grand frère, ses paroles étaient réfléchis, enfin la plupart du temps. Il y avait cette confiance entre nous que personne ne pouvait briser. En tout cas maintenant j'étais contente de pouvoir faire connaissance avec Bonaventure, il ne se rendait pas compte à quel point le fait qu'il connaisse Leonidas soit si important pour moi car cela me permettait de pouvoir lui faire confiance, j'avais comme cette impression qu'il ne soit plus un simple inconnu. Je venais me concentrer d'un coup sur le travail que le tapisseur nous avait demandé, et pour cause, il venait me poser des questions sur ma mère. " Malheureusement non... Leonidas est la seule famille qui me reste. " Enfin en fait je mentais car Bonaventure était mon frère et ce n'était pas simple de pouvoir lui dire tout de suite, je voulais attendre un peu. Heureusement que Leo avait été là lors de cette épreuve aussi plus que douloureuse. En tout cas j'espérais tout comme lui que Leo et Joan se mettent ensemble car ils étaient fait l'un pour l'autre.

Je venais en apprendre encore plus sur lui, sa mère, ses origines et je comprenais mieux, ce n'était vraiment pas facile à vivre. J'étais triste pour sa mère, son père l'avait abandonné. Les origines de chaque pays n'étaient différents et jamais simple à comprendre. " L'Afrique est totalement différente comme tu dis et de toute façon tu ne peux pas revenir en arrière. Mais cet homme a enfin été surement un pro du mensonge, se jouer des femmes est un jeu pour certains hommes." J'espérais qu'il n'avait pas compris le fait que j'avais failli lui dire clairement que je connaissais cet homme. " Disons que j'en ai déjà fait. Mais je ne sais pas comment lui dire. " Je venais fuir son regard en continuant de me concentrer sur la pâtisserie. Je ne sais pas du tout comment il allait réagir et pourtant j'avais envie de lui dire ce soir, autant ne pas tourner autour du pot. " Tu ne t'es jamais demandé si ton père avait eu une autre famille? "

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Bonaventure nageait en pleine confusion avec Octavia. La jeune femme lui lançait tellement de signaux contradictoires qu’il ne savait plus sur quel pied danser. D’un côté, il avait eu l’impression au départ qu’elle cherchait à le séduire mais plus la conversation avançait et plus il doutait. IL y avait son insistance également concernant ses origines, concernant ce père qu’il n’avait jamais connu. Sa question anodine semblait réellement lui tenir à cœur. Le métis était complètement perdu ou plutôt il refusait d’écouter son intuition. Pourtant, celle-ci, ne lui avait jamais fait défaut. Il lui lança un long regard, gardant le silence. Ce n’était pas possible. Elle devait se tromper. Il devait également se tromper et s’imaginer des choses. Bonaventure était peut-être tout simplement fatigué psychologiquement. Il avait retrouvé il y a peu Andrea, cela jouait peut-être sur sa façon d’appréhender la vie. Seulement, il n’arrivait pas à garder la tête froide. « J’ai besoin de prendre l’air » dit-il tout d’un coup avant de reculer son fauteuil et de quitter la salle. Il n’allait pas bien. Octavia devait certainement le prendre pour un fou mais il n’allait tout de même pas lui demander : est-ce que tu es une sœur sortie de nulle part et tu essaies de me le faire comprendre ? Elle allait le traiter de fou. Finalement, c’était peut-être mieux quand il pensait qu’elle essayait de le draguer. Au bout de quelques minutes, il retourna dans la salle pour mieux se saisir de son poignet. « Viens. Je dois te parler en privé » lui dit-il. Tant pis si elle le prenait pour un fou mais le métis savait qu’il ne pourrait pas continuer son existence comme si de rien était. Ses questions étaient bien trop urgentes et il avait besoin d’en obtenir les réponses. « Tu vas me prendre pour un fou mais je suis quelqu’un de plutôt intuitif dans la vie et quand je refais le fil de notre conversation… tes questions… ta façon que tu as eu d’insister pour connaitre mes origines ou même ta façon de décrire mon géniteur… Octavia, pourquoi est-ce que tu as pris ce cours de pâtisserie. Je veux la vérité s’il te plait »