TG ✜ Bal du Nouvel An.

Tomas ne pouvait que s’inquiéter de voir un homme tourner autour de sa fille. Elle n’était pas prête, pas après ce qu’elle avait vécu. En même temps, le doute se glissait sournoisement en lui. Et si ce jeune homme était le responsable de son enlèvement ? Se pourrait-il qu’il veuille tourmenter April incognito ? Non, cette pensée était définitivement trop paranoïaque et le grand blond ne voulait pas verser là-dedans. April n’en finirait plus de s’angoisser si elle avait connaissance de ses pensées. « Tu as raison, gardons simplement un œil sur elle… Mais tu ne trouves pas qu’il a les mains baladeuses ? » l’interrogeait-il en fronçant les sourcils. S’il était réellement objectif, il conclurait de lui-même que cet inconnu agissait en parfait gentleman. Seulement, un père pouvait-il être objectif ? Bonne question. Au moins, Danika lui changeait les idées notamment en poursuivant sur cette histoire de journée shopping. « Quelque chose me dit que tu filtreras tout de même les informations que tu me donneras n’est-ce pas ? » s’amusait-il de sa réponse.

C’est fou comme il était simple de reprendre ses marques avec cette femme, comme si, rien ne s’était passé, comme si Ivy ne s’était pas réveillée de son coma. Tomas l’aimait de tout son cœur et ce qui faisait la force de leur duo, c’était tout simplement que ses sentiments étaient pleinement partagés. « Je te remercie de me faire malgré tout confiance. Je sais que les circonstances ne sont pas idéales mais savoir que tu es là, pas loin, me fait du bien » admit-il. Danika l’avait sorti quelque peu de sa routine. Tomas était moins pris par son travail, elle l’avait en quelque sorte, humanisé. Il ne pouvait et ne voulait donc pas se défaire de sa présence. Il en vint naturellement à lui proposer un week-end. Il avait besoin de la retrouver, de partager toute une nuit à ses côtés comme lors de leur premier week-end en amoureux. April était un prétexte des plus pertinents même s’il comptait bien faire en sorte que sa fille aille mieux. « J’en profiterai mais tu sais, elle n’est pas dupe. Elle a bien remarqué que je n’allais pas très bien ces derniers temps non plus. Sans trop m’avancer, je peux dire qu’elle t’apprécie et qu’elle aimerait faire ta connaissance. Puis, s’éloigner de la ville ne lui ferait pas de mal non plus. Alors, tu es partante ? » demandait-il un peu anxieux tout de même alors qu’il l’entrainait à danser. « Je n’ai aucun mérite. J’ai demandé quelques cours à ton frère mais je ne sais que valser. Une autre danse et je serais catastrophique » plaisantait-il non sans la dévorer du regard.
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« Comment ça les mains aussi baladeuses que moi ? Elles sont très sages mes mains » s’étonnait le grand blond même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait d’explorer ce corps. Danika exerçait sur lui une attraction des plus divines que Tomas peinait à contenir. Il lui suffisait de la voir pour avoir envie de l’embrasser, de la toucher, de lui faire l’amour et plus ils exploraient leur relation et plus cette attraction était forte. Cela lui rappelait cet adage : je t’aime plus qu’hier et moins que demain. Cela ressemblait bien à ce qu’il ressentait pour cette petite brune. Néanmoins, il ne perdait pas le couple de jeunes, un peu plus loin. Dans un sens, il était heureux de voir April aussi souriante et même rire. Il avait bien cru qu’il ne la reverrait jamais aussi détendue. « Et c’est pour ça que je t’aime et que je suis certain que tu ferais une excellente mère le moment venu. Enfin je ne dis pas que je veux un enfant de toi… Ni même le contraire, c’est juste que dans l’éventualité qu’un jour, tu donnes la vie à un enfant, tu seras une bonne mère. Je crois que je m’enfonce » rigole-t-il sur la fin alors qu’il était mal à l’aise. Il était beau l’homme éloquent ! Pour le coup, il avait pas mal bafouillé pour essayer de se faire comprendre.

« Je te promet de ne plus te laisser sans nouvelle aussi longtemps… Quant à nous voir, je suis certain que l’on trouvera. April prend des cours de natation, je l’y amène toujours car je n’ai pas envie de la savoir en ville toute seule. Je pourrais passer te voir à l’hôpital ou alors si tu es libre, nous pourrions aller prendre un verre quelque part » lui proposait-il tout en dissimulant le fait qu’il prendrait bien une chambre d’hotel pour se retrouver en toute intimité avec elle. Tomas était bien trop gentleman pour cela. A la place, il préférait la rassurer quant à ses rapports avec son épouse éveillée et lui parler d’un week-end en « famille ». « Moi aussi, j’aime te regarder dormir, tu as l’air si apaisée dans ces moments-là » murmura-t-il en déposant un baiser sur son front à défaut de pouvoir l’embrasser à nouveau. Un petit rire secoua ses épaules. « Cela faisait surtout pitié à voir mais ton frère est assez bon pédagogue » dit-il en continuant de valser avec elle. « Cette année 2019 sera la notre Danika, j’en suis persuadé » reprit-il la parole avant cette fois-ci, de céder à la tentation de l’embrasser. Ils n’étaient qu’un couple parmi les autres, pourquoi s’inquiéter ?!

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« Je crois que ma mère sera aux anges que je lui ramène une demoiselle dans sa roulotte » avouais-je avec une petite moue légèrement contrariée. Ma mère, je l’aimais comme un dingue mais elle avait deux problèmes : le premier, elle donnait tellement d’affection aux autres membres du cirque, que je devais la partager avec trop de monde. Le deuxième, elle était désespérée que je me trouve une jeune femme à aimer qu’elle en était même venue à me croire homosexuel. Cette pensée me fit frissonner. Je n’étais pas homophobe mais rien que m’imaginer avec un homme me faisait transpirer. Je crois bien que j’étais tout simplement asexué. « Non, il faudra juste éviter que mon oncle te voit sinon ça va barder pour mes fesses et je compte pas nettoyer la cage aux tigres. J’aime pas vraiment les animaux » grommelais-je avant de retrouver toute ma bonne humeur. Il m’en fallait plus pour déprimer, j’étais un véritable clown dans tous les sens du terme. « D’accord ! Mais je resterais habillé pendant que tu me dessineras quoique, ça pourrait être amusant après de faire des photocopies et de les épingler dans le bureau de mon oncle » m’amusais-je rien qu’avec cette idée. April allait rapidement comprendre que j’étais un grand blagueur devant l’éternel. « Allez ne sois pas triste, je ne suis pas encore parti et puis, je ne sais même pas quand est-ce qu’il est prévu qu’on reparte donc tu vas devoir me supporter très chère nouvelle amie »

« J’ai été marié, si tu n’apprends pas l’art de parler aux femmes, tu ne risques pas de rester en vie très longtemps » rigolais-je. Tani avait été une excellente formatrice car je ne comptais plus le nombre de fois où une parole mal interprétée m’avait conduit à dormir sur notre vieux canapé inconfortable. Mon ex-femme avait toujours eu un tempérament assez exploisif si bien que j’avais très vite appris l’art de la diplomatie féminine. « Et j’ai deux petites sœurs. Je crois qu’il n’y a pas mieux comme expérience de terrain » ajoutais-je. Finalement, j’avais passé ma vie à être entouré de femmes. J’espérais qu’elle puisse trouver cette fameuse personne. Octavia méritait d’être heureuse. Elle avait encore tellement d’années de bonheur à vivre. « Si cette personne t’aime vraiment alors elle comprendra que Roan a et aura toujours une place particulière dans ta vie et dans ton cœur. Le tout, c’est que tu puisses lui faire une place également histoire qu’il ne se sente pas à trois dans votre couple » rétorquais-je en donnant mon point de vue sur la question. Un sourire étira par la suite mes lèvres. « Pour ce qui est de mon cas, disons que l’on dit toujours que le plus mal chaussé, c’est bien le cordonnier. Il est plus facile de dire aux autres : faites ce que je dis et non ce que je fais » poursuivais-je avant que notre conversation entame le sujet de sa peur de l’eau. Je lui proposais naturellement de l’aider à la vaincre. J’avais vraiment envie de l’aider même si pour le coup, je sortais des conneries plus grosses que moi pour la faire rire. « Je plaide coupable ! » rigolais-je avant de l’inviter à danser. Octavia accepta et nous voilà sur la piste de danse. « Je vais faire de mon mieux sinon je ne suis pas mauvais pour les massages » répondis-je tout en me traitant mentalement d’idiot. Il fallait que je garde à l’esprit qu’Octavia m’était inaccessible.

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« Comment aurais-je pu oublier notre première danse ? Je me souviens parfaitement de combien tu étais belle, assise à cette table un peu à l’écart » répondit-il alors que son regard, lui, exprimait tout les souvenirs de la nuit qu’ils avaient partagé par la suite. Leur première fois restait dans ses souvenirs comme si cela s’était passé hier. Tomas n’avait jamais été aussi heureux d’avoir joué le jeu même si au départ, ses intentions étaient parfaitement nobles. Il faut croire que Danika avait le don de pervertir son esprit cartésien. Néanmoins, la simple idée que ce garçon ne passe la nuit avec April, l’emplissait d’effroi. Il ignorait même si sa fille avait déjà eu des rapports sexuels. Il devrait peut-être demandé à Danika d’aborder le sujet pour être certain qu’elle connaisse bien les moyens de contraception à sa disposition. Tomas était même prêt à lui acheter des préservatifs. Définitivement, ce n’était pas évident pour lui d’être père ni même de dire ce qu’il pensait à Danika au sujet d’une possible famille avec elle. « Tu m’as grandement aidé » avouait-il en douceur non sans lui jeter un regard amoureux.

« Oui, j’ai toujours eu un sommeil léger ni même était un gros dormeur alors te regarder dormir était une vision très agréable dès le matin. Tu sais que tu pousses des petits couinements quand tu dors ? C’est vraiment mignon » la taquinait-il gentiment avant de l’embrasser sur le front, totalement inconscient que la colère montait chez ses beaux-parents. « A cette époque, nous nous connaissions pas toi et moi. Cela remonte à quelques années déjà » lui apprit-il au sujet de ces fameux cours de danse. « Je le remercierai même si je doute qu’il soit très heureux que je lui parle de toi et moi. J’ai beau essayer de le comprendre, de temps en temps, j’ai bien envie de rappeler à ton frère qu’il a été marié à ma sœur et donc, qu’il n’a aucune leçon à me donner » soupirait-il. Tomas appréciait beaucoup Paris, il le considérait comme un ami mais pour une fois, il rejoignait l’avis de Malone à savoir qu’il se montrait bien trop protecteur avec les membres de son clan.  

Tomas l’embrassa alors, se fichant bien des conséquences. Ils étaient dans leur bulle, indifférent aux autres danseurs mais à peine Danika le remerciait d’etre là, qu’il sentit une main lourde se poser sur son épaule. « Tomas, j’exige une explication. Qui diable est cette gourgandine et qu’est-ce que c’est que ce comportement. N’as-tu pas honte ? Où est Ivy ?? » lui demanda son beau-père tandis que lui et sa femme jetèrent un regard méprisant à Danika.