Rattraper son erreur

   Leonidas & Katherine

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Katherine avait blêmi quand cet homme s’était permis de l’analyser. Elle avait envie de lui coller une nouvelle baffe car il venait ni plus ni moins que de l’humilier. Décidément, les hommes qu’elle approchait avait cette sale manie de l’enfoncer plus bas que terre. Dans le cas de Leonidas, elle voulait bien avouer qu’elle l’avait cherché mais il l’énervait et surtout, elle avait l’impression d’être utile pour Joan. Son amie ne méritait pas un homme comme lui, elle valait tous les princes charmants de cette planète. Qu’est-ce qui avait pu la pousser à trouver l’homme d’affaire digne de son amour ? Il était bien fait de sa personne et elle devait reconnaitre qu’il était aussi séduisant que sexy mais la froideur qu’elle lisait dans son regard la terrifiait.

_ « Bien sûr que j’ai peur de vous, vous êtes une arme de destruction massive à vous tout seul mais je préfère avoir peur que de rien ressentir. Au moins, je sais que je suis vivante, est-ce que vous pouvez en dire autant de votre côté ? J’ignore ce qui vous a rendu ainsi mais sachez que je suis triste pour vous » osât-elle exprimer le fond de sa pensée.

La jeune vétérinaire fermât les yeux un bref instant, essayant de retrouver le contrôle sur les battements effrénés de son cœur. Sa tête lui tournait un peu mais elle était décidée à ne rien laisser. Katherine était peut-être une biche apeurée mais pour ses amis, elle était capable de se transformer en véritable tigresse sans foi ni loi.

_ « Belle vision du mariage ! » ironisât-elle. « Vous pensez sincèrement que Joan en a quelque chose à faire de votre argent ? Vous êtes amis depuis combien de temps ? Vous la croyez si manipulatrice pour s’être imaginée qu’elle allait vous servir de maîtresse en calculant les jours et le nombre de rapport sexuel qu’il faudrait pour endormir votre méfiance ? Elle m’a dit que vous la considériez comme votre meilleure amie mais quand je vois l’opinion que vous avez d’elle, je ne suis pas certaine que vous sachiez ce qu’est être réellement l’ami de quelqu’un. Vous l’avez condamné pour je ne sais quelle raison. Je ne doute pas que vous avez du croiser des femmes vénales dans votre vie mais Joan, sincèrement ? Pas un seul instant, vous ne vous êtes dit qu’elle souhaitait simplement être encore plus spéciale à vos yeux et non juste qu’un plan Q ? Si elle avait souhaité vous la mettre à l’envers, elle aurait agi autrement plutôt que de se dévoiler à vous. Elle n’est pas idiote »

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« Gardez donc votre tristesse pour les autres. Je n’ai pas besoin que l’on pleure sur mon sort. Je suis loin d’être un cas social dont il faut s’occuper mademoiselle » cracha-t-il avec hargne. Elle commençait vraiment à lui taper sur le système avec ses bons sentiments mais Leonidas refusait de se remettre en question et surtout de prendre en compte les paroles de la brune. Il était vivant, il n’avait pas besoin de ressentir quoique ce soit pour être vivant. Il n’avait simplement qu’à respirer et point final. « Je note toutefois que malgré votre peur, vous continuez à me casser les couilles » grommelait-il en allant se glisser dans son large fauteuil en cuir, la toisant du regard. Le mariage était une belle foutaise mais Leonidas savait qu’il devra en passer par là. Son grand-père ne lui laisserait guère le choix quant à la candidate au poste de Mme Vasilis. La demoiselle Wheeler le ramena sur terre, lui posant des questions sur Joan et ses intentions. Une part de lui, n’arrivait pas à lui donner tort. Pourquoi Joan aurait-elle tout foutu en l’air ? Elle le connaissait, elle savait parfaitement qu’en agissant ainsi, elle se le mettrait à dos. « Alors pourquoi ?! Pourquoi a-t-elle tout gâché ? Ne pouvait-elle simplement pas se contenter de ce que nous avions ? Non, elle a tout foutu en l’air » soupira-t-il pour la première fois depuis le début de cette entrevue. Le grec était perdu, il ne comprenait pas sa meilleure amie alors que d’ordinaire, il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Il se leva à nouveau pour s’approcher du meuble où se trouvait son whisky et ses verres. « Vous avez soif ? » proposa-t-il soudainement. C’était surement la première fois qu’il s’adressait à elle de manière presque civilisée. Qui sait, peut-être pourrait-il se servir de cette Katherine pour obtenir les réponses à ses questions.

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Katherine essuyât rapidement ses joues. Elle ne souhaitait plus pleurer et encore moins devant cet homme exaspérant. Une pensée idiote la prit. Elle se trouvait à l’hôtel Hilton face au grand patron. Pourquoi est-ce que ce détail la tracassait ? Soudainement, elle comprit. Leo, le meilleur ami de Malone, c’était tout simplement cet homme sinistre. Comment le petit lionceau pouvait être l’ami d’un tel individu ? Encore un mystère. La jeune femme était tellement perturbée par cette révélation qu’elle ne songeât même pas à rétorquer aux premières remarques désagréables de l’homme d’affaires. Elle n’aimait pas penser à Malone car elle refusait de réfléchir à ce qu’elle ressentait pour lui. Il était et resterait uniquement l’amant de quelques heures point final.

_ « Vous êtes idiot ma parole ou alors incroyablement aveugle » soupirât la vétérinaire. « Oui, je veux un bien un verre. J’en ai besoin »

Elle s’approchât de l’homme, n’osant pas trop être proche de lui. Elle avait encore le souvenir cuisant de sa tête percutant sans douceur le mur.

_ « Vous ne comprenez pas que Joan est amoureuse de vous ? Qu’elle en a marre d’être simplement qu’une maîtresse ? Le sexe était peut-être suffisant au départ mais à force, cela a du être douloureux pour elle de vous toucher, de vous embrasser tout en sachant que pour vous, ce n’était rien d’autre que du sexe. J’imagine qu’elle avait atteint sa limite. Tout ce que je sais, c’est qu’elle ne voulait pas vous faire souffrir ou même se moquer de vous. Joan a très certainement des défauts mais pas ceux-là et vous le savez au fond de vous. La question qui est à se poser est : en quoi est-ce mal de vous lancer dans une relation avec elle ? A moins que vous ne ressentiez absolument rien pour elle »

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Leonidas grimaça alors qu’elle le traitait d’idiot. Avait-elle seulement si peu foi en la vie pour qu’elle l’insulte de cette manière ? A aucun moment, il ne lui ait venu en tête qu’il méritait ce traitement. Il était bien trop enfermé dans son moule d’héritier pour s’apercevoir qu’il traitait les autres comme de la merde. Son père lui arracherait l’oreille en lui rappelant qu’il ne l’avait pas éduqué ainsi. Seulement voilà, son grand-père était passé par là, transformant le serviable garçon, ce fils à papa, en machine froide et calculatrice. Il servit un verre à Katherine avant de lui tendre. « Je vous écoute ô puit de science. Qu’est-ce qui m’échappe alors dans toute cette histoire ? » lui demanda-t-il. La demoiselle ne se fit pas prier pour reprendre la parole, partant dans un monologue qui le perturba. L’idée que Joan soit amoureuse de lui était plaisant tout en étant dérangeant. Il n’avait pas envie de faire souffrir sa meilleure amie. Cela n’avait jamais été son attention mais il lui était impossible de répondre à ses sentiments. Vraiment ? lui demanda une petite voix dans un coin de sa tête. Il ne pouvait nier qu’il ressentait un certain inconfort à l’idée de ne plus pouvoir serrer son corps contre le sien, de ne pas pouvoir se réfugier chez elle après une longue journée de travail. Il aimait la répartie de Joan, sa façon qu’elle avait de lui permettre de redescendre en pression et ce qui était effrayant, c’est qu’il ne prenait pas en compte le sexe dans ce constat. Joan lui manquait. L’amie, l’amante, la compagne ? Le grec but son verre cul sec avant de s’en servir un autre. « Je ne peux pas. Je ne vis pas dans un monde où l’amour a sa place. J’ai des responsabilités, j’ai des engagements à tenir. Joan ne ferait que souffrir si elle restait près de moi de cette façon » dit-il en mettant de côté son interrogation concernant ses propres sentiments.

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Katherine se retint une nouvelle fois de le traiter de crétin mais elle commençait à se dire que jouer avec le feu n’était pas une brillante idée. Aussi préférait-elle boire quelques gorgées de ce verre qu’il venait de lui tendre, grimaçant en sentant la chaleur de l’alcool se répandre dans son œsophage. Elle n’était pas habituée à boire ce genre de liquide mais elle en appréciait les vertus relaxantes. Cette conversation devenait surréaliste. Elle n’allait tout de même pas devoir lui apprendre ce qu’était que l’amour ? D’une, elle n’était pas vraiment la mieux placée. De deux, elle craignait qu’il ne tue le messager au bout du compte. Cependant, elle souhaitait vraiment aider Joan à être heureuse et si son bonheur était avec ce macho, ce rustre, qui était-elle pour juger ? Il allait tout de même falloir que son amie lui dise comment, elle avait pu tomber sous le charme de cet homme qui la tétanisait d’un regard. Elle se décidât tout de même à lui dire ce qu’elle avait sur le cœur, lui confiant que Joan n’aurait certainement jamais pu lui jouer un mauvais tour et que seul l’amour pouvait la motiver.

_ « La vie est trop courte monsieur Vasilis pour dire que l’amour n’a pas sa place. Vous savez ce que je pense ? Vos responsabilités, vos engagements ne sont que des prétextes pour ne pas assumer ce que vous ressentez. Je sais pas ce que vous avez contre l’amour ou même les femmes mais Joan a le droit de choisir si oui ou non, elle veut prendre le risque de souffrir à vos côtés. D’emblée, vous la rejetez en disant ne pas vouloir la faire souffrir mais je sais que l’absence est bien la plus cruelle de toutes les souffrances. Joan souffrira certainement beaucoup moins si vous lui permettez simplement d’être à vos côtés. Après, si vous, de votre côté, vous ne l’aimez pas alors oui, il est plus intelligent de ne pas l’encourager dans ses sentiments » s’exprimât-elle son opinion sur la question.

La jeune femme terminât son verre avant de se diriger vers l’immense vitre d’où cet homme pouvait jouir d’une vue imprenable sur une partie de la ville.

_ « La richesse, le pouvoir tout cela est peut-être important dans votre vie mais est-ce que Joan ne mérite pas une petite entorse à votre cynisme ? Si elle venait à disparaitre demain ou dans un an ? Vous regretterez certainement de ne pas avoir baissé votre garde. J’ai perdu mon frère récemment, je sais ce que c’est d’être privée d’une personne que l’on aime. J’espère simplement pour vous que votre absence de cœur est une réalité et non un mensonge que vous aimez vous répéter pour ne pas prendre le risque de vivre vos sentiments car sinon, dans votre tour d’ivoire, vous serez bien seul »

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Les propos de cette femme l’agaçaient autant qu’ils le frappaient de plein fouet. La dernière personne à lui avoir parlé ainsi, était son meilleur ami Parker. Ce dernier n’avait jamais caché son aversion pour l’héritier Vasilis. Il connaissait le garçon qui se cachait derrière cette muraille de froideur et de cynisme. Il l’avait aimé malgré que ses sentiments étaient destinés à être sens unique. Parker était resté auprès de lui jusqu’au bout, jusqu’à ce que la mort l’arrache à l’homme qu’il aimait. Il se rappelait encore la promesse qu’il lui avait demandé. La promesse de ne pas se fermer à l’amour, de vivre réellement et non pas de rester seul dans sa tour d’ivoire. Son regard se perdit quelques secondes dans le vide, plongé dans un passé qu’il s’évertuait à ne plus évoquer. La perte de Parker avait été douloureuse, injuste. Leonidas n’avait plus repensé à cette promesse. Il avait volontairement oublié car il ne voulait pas songer au fait qu’il n’avait pas respecté les dernières volontés de son ami. A la place, il avait fondé une fondation à but non lucratif. Il luttait pour que la maladie qui avait emporté Parker, ne soit plus qu’un mauvais souvenir. « Je ne sais pas » commençait-il par dire en allant s’asseoir dans l’imposant canapé en cuir qui se trouvait dans son bureau. « Je ne sais pas aimer ni même être un animal domestique pour bonne femme. Je ne ferais que la faire souffrir en essayant d’être à elle. Joan mérite mieux qu’un homme comme moi » dit-il en faisant tourner son whisky dans son verre. « Si jamais vous parlez de cette conversation à qui que ce soit, je vous détruirais. On est bien clair ? »

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_ « Un animal domestique ?? Pour bonne femme ?? Déjà si vous partez du principe qu’aimer Joan, s’est vous transformer en animal domestique, il est vrai que vous ne savez rien de l’amour. Je ne connais pas Joan depuis très longtemps mais je peux vous assurer qu’elle n’a nullement l’intention de vous transformer en carpette » débutât-elle son argumentaire.

Katherine commençait à voir apparaitre le fond du problème chez cet homme d’affaires. Il était totalement ignorant des choses de l’amour. N’avait-il jamais été aimé ? Ou avait-il subi un traumatisme ? Elle ne savait pas mais quelque chose chez lui, paraissait « fragile ». La jolie brune n’était pas assez suicidaire pour prononcer le fond de sa pensée à cet homme mais plus elle l’écoutait et plus, elle percevait quelque chose de terriblement enfantin dans sa manière d’agir. Un peu comme un enfant qui aurait été blessé et qui agirait comme un « crétin » pour se faire remarquer.

_ « Inutile de me menacer ! Je pense avoir compris le principe d’une discussion avec vous monsieur Vasilis. Pour en revenir à notre sujet : vous ne pensez pas que Joan est suffisamment grande pour savoir ce qu’elle mérite ou non ? Et si elle avait envie de prendre le risque de souffrir ? Et si elle préférait ça à vivre une vie de regret ? Vous n’avez pas le droit de décider à sa place si ses sentiments sont partagés. Ce n’est pas juste »

Spoiler:

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Effectivement, Leonidas ne connaissait rien à l’amour et avait même une vision plutôt négative du couple. On ne changeait pas du jour au lendemain sous prétexte que votre meilleure amie vous faisait comprendre qu’elle était amoureuse de vous. Il fallait un certain temps d’adaptation surtout que le grec n’était pas connu pour faire les choses à moitié. Et puis, il y avait sa peur de l’abandon. Il avait vu les dégâts que le départ de sa mère avait occasionné dans la vie de son père. Il était hors de question qu’il prenne le risque de tomber plus bas que terre pour une chose aussi grotesque qu’une histoire d’amour. Le problème, c’est que son cerveau n’arrêtait pas de lui répéter : mais c’est Joan. Notre Joan. « La vie est injuste ! Une fois que l’on a comprit ça et qu’on l’a accepté, ça devient rapidement plus agréable à supporter » marmonnait-il dans sa barbe avant de rejeter la tête en arrière. « Et si ça fonctionne pas entre nous deux ? Qu’est-ce qu’on fera ? Joan est ma meilleure amie, j’ai pas envie de foutre cette amitié en l’air pour une… connerie » soupira-t-il tout en méditant les propos de la brunette. Pouvait-il réellement prendre ce risque ? Bonne question. A nouveau son esprit lui amena l’image de Joan et il sentit sa raison vaciller. Elle lui manquait tellement qu’il en devenait pathétique au point de se confier et de prendre conseil auprès d’une parfaite inconnue.

Spoiler:

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Elle ne voulait pas croire que la vie était injuste mais Katherine devait se faire une raison : Leonidas avait raison. Si la vie était juste alors son petit frère ne serait pas mort. Elle n’aurait pas été enlevée non plus. La vie était réellement injuste mais sa personnalité l’empêchait réellement de voir que le côté négatif de cette dernière. Katherine avait besoin d’espoir pour vivre. Sans cela, elle perdrait pied comme ces derniers temps.

_ « Il n’y a rien de mal à se dire que la vie est injuste mais qu’elle peut apporter tout de même son lot de bonheur. A trop voir les choses négativement, on ne fait que façonner notre propre malheur. Du moins, c’est ainsi que je pense : quand on est persuadé que les choses tourneront mal, inconsciemment, on fera tout pour » répondit-elle.

Leonidas et elle ne seraient certainement jamais d’accord sur la question ni même sur un tas de sujet. Il était la nuit quand elle était le jour. Elle était l’espoir quand lui, clamait être le désespoir. On ne pouvait pas faire aussi différent que ces deux-là.

_ « Une connerie ? Essayez déjà de l’appeler pour ce que c’est réellement, de l’amour. Après, le risque zéro n’existe pas. Vous êtes bien placé pour le savoir non ? Voyez les choses comme un placement financier à haut risque. Vous pouvez jouer la raison et ne pas miser un copek là-dessus ou alors, faire preuve de folie et peut-être rafler la mise. Joan vous aime et je suis presque certaine en disant que ses sentiments sont réciproques. Vous avez juste peur, pas d’elle ou de ses sentiments mais simplement de vous-même. Avant que vous osiez me tuer pour avoir oser proférer de tels propos, dites-vous que dans cette relation, vous ne serez pas seul. Joan sera là pour vous guider ! Arrêtez de la voir comme la coupable de l’histoire. Vous êtes simplement les victimes de l’amour »

La messe avait été dite. Katherine aurait du partir et ne pas se retourner pour le laisser digérer l’information mais elle aussi avait une question à poser.

_ « Vous connaissez un certain Malone ? »

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Des victimes de l’amour ? Décidément cette femme regardait beaucoup trop de films sentimentaux. Elle avait encore d’autres conneries Freudiennes à lui sortir ? Leonidas se retenait à grande peine de la mettre à la porte de son bureau. Ce n’était définitivement pas possible pour lui de tenir une conversation sérieuse avec une femme qui ose lui tenir de pareils propos. Dans le fond, elle avait raison, il aimait Joan mais le grec était bien trop têtu pour se l’admettre à lui-même alors, il faisait l’autruche comme d’habitude. Néanmoins, elle marquait un point en parlant de placements financiers. Vu sous cet angle, Leonidas pouvait presque se laisser convaincre. De toute manière, il avait besoin d’un temps de réflexion, seul. Il ne connaissait pas cette Katherine pour se permettre de dévoiler son jeu. Il avait encore sa dignité. « Malone ? C’est mon meilleur ami. Qu’est-ce que vous lui voulez ? » demanda-t-il en fronçant les sourcils, prêt à défendre son meilleur ami. On pouvait l’attaquer, il s’en foutait mais hors de question que de rester de marbre quand cela touchait un de ses proches. Cependant, vu le ton de la question de la demoiselle, il y avait anguille sous roche. Pour le coup, il avait pitié d’elle. « Pour parler de lui, j’ai juste un conseil à vous donner : oubliez le. Malone n’est pas le genre d’homme à se poser avec une femme. Vous ne ferez qu’en souffrir et le faire souffrir par la même occasion alors oubliez-le et passez à autre chose » lui dit-il. On pourrait croire qu’il jouait contre Malone mais ce n’était pas le cas. Il connaissait son meilleur ami et s’encombrer d’une femme, ce n’était pas son genre surtout qu’il songeait à quitter la ville. « Et avant que vous me sortiez une connerie du genre : avec vous, pas besoin d’ennemis… je parle en toute connaissance de cause. Malone et moi, nous ne sommes pas des romantiques, des hommes capables de jurer fidélité à une femme ou de lui parler sentiments. Si vous pensez le contraire, vous ne ferez que souffrir »