Une loyauté à toute épreuve

   Summer & Bonaventure

   Une loyauté à toute épreuve

« La pauvre Kaleigh. Elle a quoi ? 20/21 ans ? Grace devrait la laisser tranquille. Elle est encore jeune pour entendre parler de bébé. La pauvre, elle était si gênée quand sa mère nous a planté en plein déjeuner pour qu’on fasse connaissance. Je crois qu’elle avait envie de se retrouver à cent lieues » répondit un Bonaventure plus enclin à plaindre l’ex-belle sœur de Summer qu’autre chose. Il avait toutefois remarqué dans son comportement qu’elle semblait dissimuler quelque chose, comme un vilain secret. Il avait mis cela sur sa gêne mais avec le recul, Kaleigh semblait avoir évité de regarder sa mère dans les yeux tout le temps où elles étaient en présence l’une de l’autre. Le métis ne cherchait pas plus loin, cela ne le concernait pas. Les histoires de la famille Maconahey, il valait mieux les suivre de très loin voire de ne pas s’en mêler. Cela vous évitera entre autre, de voir débarquer un Paris amoché, chez vous, en pleine nuit parce que monsieur ne veut pas aller aux urgences. C’était à l’époque où les deux hommes étaient en froid à cause du divorce et Bonaventure ne s’était pas montré très précautionneux dans ses soins. Le pompier n’avait pourtant pas râlé un seul instant, comme assumant pleinement cette punition. Le trentenaire avait compris ce soir-là combien Paris regrettait le cours des événements mais il avait bel et bien cru que le pompier se réveillait trop tard. L’histoire lui avait donné tort, tant mieux. « Ce n’est pas évident d’être noir ou métis dans une famille de blancs mais au moins, elle avait ses frères et sœurs pour la protéger. Je sais que Grace a envie de bien faire mais si elle voulait vraiment caser sa fille, elle devrait élargir son champ de recherche et pas uniquement aux métis ou aux noirs. Je pense que Kaleigh serait plus à l’aise quoique » rétorquait-il en se demandant si les histoires arrangées avaient une réelle durée sur le long terme. « Des fois, il oublie comment il était à 21 ans ! » rigola Bonaventure.

Bonaventure fut toutefois très surpris d’apprendre les projets de Summer mais comme elle venait de lui dire : la crainte n’empêchait pas de rêver. « Je comprends ton point de vue. Il se tient ! » lui dit-il avant de la regarder sérieusement. « Tu m’en veux encore pour mon départ de Boston ? » lui demandait-il car il n’était pas idiot. Il se rappelait le sermon qu’il avait reçu de la part de Paris à l’époque. Ce dernier lui avait-même envoyé Summer le temps d’un week-end pour que les deux amis reprennent définitivement contact. « Mais tu as raison, cette fois-ci, je pourrais réellement jouer mon rôle de témoin. Dois-je d’ores et déjà commander la stripteaseuse ? » plaisantait-il avant d’hocher la tête. « Je ne vois pas qui pourrait être mon témoin ma puce. Tu es ma meilleure amie »

   Summer & Bonaventure

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« Je suis d’accord avec toi sur le fait que Kaleigh est jeune et que Grace peut lui mettre la pression sans s’en rendre compte…mais que veux-tu : tu ne peux pas lui reprocher de vouloir le meilleur pour sa fille ?! Pour Grace, TU es le gendre idéal ! » je ponctuais ces derniers mots en pointant mon doigt sur Bonaventure, un sourire amusé sur les lèvres, avant d’expliquer à mon meilleur ami comment Paris avait toujours tâché de protéger sa petite sœur. Kaleigh avait de plus tellement de potentielle qu’il était dur dans le fond de ne pas vouloir 1000 fois plus de choses pour elle. D’ailleurs, quand la miss avait fini par exprimer sa volonté de continuer des études poussées en Ingénierie – et que Paris et Grace s’était inquiéter à l’idée de ne pas pouvoir lui financer ces études car celles de Danika coûtait déjà beaucoup et ce malgré une petite bourse – je n’avais réfléchis longtemps pour proposer de financer moi-même les études de Kaleigh, parce qu’il était évident pour moi qu’elle ne devait pas faire autre chose que suivre sa passion et continuer dans sa voie. D’abord un peu hésitante, Grace a bien vite compris que c’était aussi ma façon de participer au bien-être de la famille et prouver mon intégration sans Borne à la lignée Maconahey. De toute façon, quand il s’agissait des Maconahey, Grace à toujours su qu’elle et moi, ont avais les mêmes désirs pour eux : leur bonheur, quoiqu’il en coûte… Kaleigh a donc pu suivre ses études, sans qu’on lui dise au départ que le financement venait de moi ; et aujourd’hui, Paris souhaite que Kaleigh ne se détourne pas de ses études parce qu’il sait que cette une chance pour sa sœur. Une chance que lui n’a pas eu… « Oh Paris, à 21 ans, il était fougueux certes, mais je crois que si on avait pu lui montrer un certain intérêt et qu’on lui avait laissé sa chance, il aurait cherché à étudier avec rigueur…ne serait-ce que pour pouvoir offrir le meilleur à ses frères et sœurs, et à ses enfants par la suite. » osais-je dire à mon meilleur ami, bien qu’il avait raison sur certains aspect « Mais tu sais, je crois qu’en fait, c’est surtout parce que justement, il se souvient de comment il était quand il avait 21 ans, et qu’il veut SURTOUT PAS que sa sœur tombe sur un énergumène comme lui !... » Surtout que Kaleigh, de ce côté-là, ne donnait pas de quoi rassurer son frère : Elle était belle, adorable, parfois un peu fofolle, ce qui faisait d’elle une proie parfaite pour la gente masculine…Kaleigh elle-même osait parfois déclarer à qui voulait bien l’entendre qu’elle ne manquait pas de prétendant au statut de « petit-copain ». « Tu le verrais des fois, c’est à mourir de rire de le regarder tenter de ne pas réagir, de rester stoïque quand Kaleigh parle d’un des nombreux étudiants qui lui tourne autour » je riais même maintenant à me remémorer sa tête. « Je ne devrais pas me moquer, mais je te jure ! il est trop mignon quand il boue sur place et qu’il a qu’une envie c’est de s’arracher les cheveux à défaut d’arracher les tripes du gars qui rode autour de sa sœur. Je plains Ashlynn dans quelques années »

Et c’est au travers de la conversation que j’osais révéler à Bonaventure que l’idée de demander Paris à nouveau en mariage me taraudais l’esprit. Il semblait étonner, mais appréciait tout de même l’idée : de quoi lui rappeler de mon côté que sa présence avait manqué à beaucoup des précédents événements qui ont précédé mon premier mariage. « Je ne t’en ai jamais VOULU…ce n’est pas le mot que j’emploiera en tout cas pour exprimer ce que j’ai ressenti à ce moment-là. Disons que tu m’as manqué. Cruellement…Demande à Joan ! J’ai fini par la rendre chèvre à cette époque. Tu te souviens de l’enveloppe qu’elle t’a envoyé avec les nombreuses photos de moi, pas du tout à mon avantage d’ailleurs ? toutes ces photos prise pendant qu’on choisissait le gâteau, puis la robe, et la couleur des faire-part…Tu t’es marré en disant que ça t’avait fait rire de voir que sur chaque photo, je faisais la gueule alors que ça devait être le moment le plus heureux de ma vie… » Je me souviens encore de comment Joan s’était arrangée pour me faire forcer le trait dans ces moments où j’avais été agacé par les suggestions qu’on m’avait faite ou simplement parce que j’en avais marre…Elle avait fini par faire développer ses photos et sans me le dire, avait envoyé le tout à Bonaventure en lui précisant que s’il ne venait pas, elle devoir m’achever avant même que je me marie…et que ce n’était pas joli joli de la part de Bonaventure de pousser Joan au crime ! « En attendant, même si elle avait un peu exagéré sur la prise de certaines photos, elle avait très bien su cerner la mesure du problème. Mais le principal, c’est que tu sois venu le JOUR-J ! Au moins, je ne suis pas morte grâce à toi » plaisantais-je de bon cœur.

C’est quelques secondes plus tard que Bonaventure évoquait la possibilité d’une strip-teaseuse pour mon enterrement de vie de célibataire. Je me mordis la lèvre en rougissant quelques peu en pensant à ce que j’allais dire : « Hmmm comment dire euh…pour la strip-teaseuse, tu ne vas pas avoir besoin de chercher en fait. J’ai déjà ce qu’il faut sous la main, je te filerais son numéro et tu lui dirais que tu l’appelles pour moi. Je suis sûre qu’elle acceptera… »

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Bonaventure esquissa un sourire à la fois à cause des propos que sa meilleure amie tenait sur Paris mais également de la manière dont ses yeux pétillaient à nouveau de vie. Il l’avait vu sombrer profondément tout comme il l’avait vu se raccrocher aux branches pour le bien de ses enfants. Cette histoire avec Paul n’avait été qu’une tentative pour aller mieux, pour ne pas être seule. Dans le fond, le métis se serait bien proposé pour être sa branche mais cela faisait longtemps à présent qu’il ne courrait plus après cette femme. Summer était devenue une part de lui mais son affection pour elle s’était petit à petit transformée en quelque chose de pur, d’innocent. Il la considérait comme une amie, une sœur. Cela lui avait vraiment brisé le cœur de la voir ainsi et à présent, il était rassuré. L’avenir n’était peut-être pas certain mais le métis restait persuadé que Summer et Paris étaient sur la bonne voie. Ces deux-là étaient faits pour s’aimer. Le médecin légiste aurait aimé avoir la même certitude concernant Andrea. Elle était l’amour de sa vie mais tous les amours n’étaient pas destinés à se concrétiser. Il voulait y croire, sincèrement car elle lui manquait atrocement. Sa vie sans Andrea lui paraissait fade mais contrairement à Summer, il n’avait pas sombré. Au contraire, il s’était réalisé, il avait mûri jusqu’à s’affranchir de son passé douloureux. Aujourd’hui, il n’était plus le même homme. Il avait des projets, des ambitions. L’amour tenait toujours une place importante dans son cœur mais cela ne le caractérisait plus en tant qu’individu. Un jour ou l’autre, il était persuadé que l’amour frapperait à sa porte et que ce serait avec la bonne personne. « Disons que j’espère pour elle que ses prétendants ne finiront pas allongés sur une de mes tables d’autopsie » plaisantait-il.

Sa meilleure amie lui donnait vraiment l’impression de revoir la lumière. Son sourire était revenu, son rire également n’était plus forcé. Bonaventure la retrouvait et il priait pour que Paris ne fasse pas de connerie même s’il en doutait. Le pompier avait souffert de leur divorce et même lui pouvait le reconnaitre malgré la rancœur. Cela le ramena à quelques années en arrière quand c’était lui qui était parti, qui l’avait quitté. « Je me souviens des photos. A chaque fois que j’en recevais une, je n’avais qu’une idée en tête : revenir vers toi mais j’y arrivais pas. Ce fauteuil m’en empêchait et j’avais vraiment besoin de m’en sortir seul, cette fois-ci. Par contre, je n’aurais jamais pu rater ton mariage ! Impossible. Seulement tu as raison, cette fois-ci, nous ferons les choses en grand et tous les deux » lui dit-il. En tant que témoin, il se devait de prendre les choses en main et il n’avait plus aucune excuse. Aussi plaisantait-il sur l’éventualité d’une stripteaseuse mais la réponse de Summer, le laissa perplexe genre quelques secondes. « Summer Wingfield ex et future Maconahey… Qu’est-ce que tu as encore fait ?! Je t’écoute ! »

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Le départ de mon meilleur mai à l’époque avait été un véritable crève-cœur, mais malgré tout, j’avais toujours tenté de comprendre son acte. Après avoir pleuré dans les bras de Paris, puis de Joan, ou encore Léo ( qui n’avait pas trop aimé ça, soit dit en passant), j’avais pris le temps d’écouter chacun d’eux et de prendre conscience de la situation. qu’aurais-je fait, moi, à la place de Bonaventure, si du jour au lendemain, j’avais perdu l’usage de mes jambes. Peut-etre que je n’aurais pas aimé voir la pitié dans les yeux de mes proches, et je n’aurais pas aimé non plus qu’ils s’en excusent. Je n’aurais sans doute pas non plus apprécier de leur chambouler leur vie, parce qu’en plus de la mienne qui aurait été mise à mal, forcément, ma situation auraient changé les habitudes de mes proches…et enfin, je n’aurais pas aimé leur faire subir mon sentiment d’injustice, ma colère ou ma peine. Alors oui : Bona m’avait manqué, oui j’aurais préféré qu’il m’estime autrement que comme une ami parmi les autres, qui n’aurait pas su comprendre tout cela…mais jamais, JAMAIS, je n’avais pu lui en vouloir pour ça. Et puis, j’avais pu aller le voir, finalement ! il ne m’avait pas complètement rayé de sa vie, et pour ça, je lui en serais éternellement reconnaissante.

Aujourd’hui, beaucoup de choses se sont passé, et je crois que Bonaventure a su s’accepter. Du moins, je pense que son handicap, bien que pesant, ne l’empêche plus de voir loin dans sa vie, d’avoir des projets, et si Andréa était l’un d’entre eux ? eh bien je serais ravie pour lui ; et si finalement, elle ne l’était pas ?! Eh bien, je soutiendrais ce choix, tant que Bona serait heureux comme il est. J’aimais l’avoir à mes côtés, l’entendre me conseiller, voir son sourire et son regard bienveillant…un être dont j’arrive difficilement à me passer. Tout simplement parce que je n’ai pas besoin d’être souriante quand je n’ai pas envie de l’être (quoiqu’on sait tous que même quand je n’ai pas envie, je m’efforce quand même de sourire pour taire les inquiétudes des gens) ; je peux tout lui dire, qu’il s’agisse de mes bons ou mes mauvais côtés. Un peu comme je le ferais avec mon frère Tomas, à ceci près qu’avec Tomas, il y a certaines choses que je n’ai pas osé raconter de peur de le décevoir.

Ainsi donc, ce n’est pas plus étonnant qu’en cet instant, alors qu’on évoque un éventuel deuxième mariage pour moi, je sois en train de raconter à mon meilleur ami qu’il n’a pas besoin de chercher une stripteaseuse vue que j’en connais déjà une et que la convaincre de venir enterrer ma vie de célibataire ne serait pas un problème du tout ! Bonaventure eut l’air perplexe un instant, avant de me demander ce que j’avais bien pu faire. Mes joues se mettaient soudain à rosir alors que mon sourire s’agrandissait telle une enfant qui viendrait raconter un truc qu’elle n’a jamais oser dire de peur qu’on se moque d’elle. « Euuuuhhh….comment ça, qu’est-ce que j’ai fait ? Tu veux dire, avant ou après le striptease de la demoiselle » Bah oui parce qu’il y a un avant et un après… « L’avant », c’est ma période frustrée de la vie, ou je rechignais à me laisser aller sous les draps avec Paul, et que rare où je le faisais, celui-ci arrivait à son point de non-retour avant le mien ! autant dire que ce n’est pas top. Et « l’après », c’est l’après-danse de Winifred, c’est le moment où, sans que je ne sache vraiment pourquoi, je trouve le moyen de laissé ma veste dans ce club ; c’est le moment où je décide de retourner la chercher, mais que je cherche également à revoir cette femme qui m’a fait perdre tout conscience, toute raison, et qui a réussi à me convaincre de me laisser aller ; c’est le moment où j’ai succombé à ses charmes, parce que trompé Paul cela ne me semblait pas si horrible que ça, surtout quand on sait que les sentiments n’y était pas avec lui… « Tu sais…je ne t’ai jamais caché qu’avec Paul, ça n’a jamais été vraiment…enfin…ni le coup de foudre, ni l’affaire du siècle sexuellement parlant. J’avais beau essayé, je n’ai jamais su me donner entièrement à lui. Et on sait tous les deux pourquoi… » Paris. Tout avait à voir avec Paris. Coucher avec Paul alors que ce dernier était pourtant mon petit-ami, c’était un peu comme tromper Paris. C’est idiot quand on sait que ce dernier à demander le divorce à l’époque parce qu’il avait été aveuglé par sa colère au point de penser que j’aurais pu le tromper avec un autre…mais c’est une autre histoire. « Léo m’a emmené à ce club de striptease, et…au départ, je n’y allais que pour décompresser, mais. Je sais pas, il a fallu que j’y retourne et que..j’aille voir cette femme. » Si trompé Paris me gênait, tromper Paul en revanche…c’est comme si rien n’avait compté. Enfin si, je ne dis pas que je n’avais pas eu honte de mon comportement. Mais disons que c’était plus fort que moi : Winifred avait été mon échappatoire, ma possibilité de lâcher prise, d’accepter de ressentir sexuellement quelque chose à nouveau, avec quelqu’un, sans avoir peur de tromper Paris en le faisant. J’avais besoin d’enlacer, de toucher, d’embrasser pour me sentir vivante…ce que Winifred a accepté de moi, au moment où j’en avais eu le plus besoin. « J’ai couché avec elle…plus d’une fois. Elle m’a donné ce dont j’avais besoin, sans poser de questions…et c’est ce que je recherchais. Que personne d’autres ne pouvait avoir honte de moi, à part moi. »

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Bonaventure regardait Summer avec un mélange de stupeur et d’amusement. Il n’aurait jamais pensé qu’elle serait du genre à fréquenter les stripteaseuses mais il faut croire que c’était dans son ADN. « Tu aimes refaire les choses deux fois dans ta vie » la taquina-t-il. Après tout, quand elle avait rencontré Paris, ce dernier lui avait caché durant un temps sa double vie de pompier/stripteaseur. Bonaventure en avait entendu parler durant des semaines quand elle avait appris la vérité. A l’époque, il avait même espéré que ce secret éventré lui permettrait de jouer ses cartes mais autant demander à un aveugle s’il veut voir. Ces deux-là étaient tout simplement inséparables. « Je présume que tu as encore fait une victime de ton charme légendaire. Tu ne peux pas faire autrement que d’attirer l’amour » lui dit-il en posant la tablette sur la petite table basse devant lui. La recherche de meubles n’était plus vraiment leur priorité à cet instant précis. « Et cela a duré combien de temps entre vous deux ? Paris est au courant de tout cela ? » lui demandait-il non sans humour. Combien de fois Paris avait râlé parce que Summer ne pouvait pas s’empêcher de lui coller ses ex entre les pattes. Sa meilleure amie ne pouvait s’empêcher de garder ses ex en amis et fatalement, Paris en devenait jaloux pendant un temps. D’ailleurs, le métis commençait à se dire que le grec et l’américain avaient réussi à enfin enterrer la hache de guerre, signe que Paris était passé au-dessus de sa jalousie. Le pauvre tout de même, tous les proches de Summer (du moins du côté mâle) avaient couché avec elle au moins une fois. Si maintenant, elle lui ramenait ses ex femmes, le pompier pouvait déjà courir pour hurler à la lune. « Tu n’en rates pas une toi. Bon alors nous avons déjà de quoi faire ton enterrement de vie de jeune femme. Il nous faut donc maintenant te trouver une robe digne de ce nom alors interdiction de tomber enceinte dans les mois qui viennent » lui interdit-il en pointant son index vers elle. « Me regarde pas comme ça, je vous connais bande de lapins. On ne peut pas vous laisser tous les deux seuls, sans surveillance, sans que cela ne se termine en une partie de jambe en l’air alors il va falloir reprendre les bonnes vieilles habitudes »

   Summer & Bonaventure

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Je me rendais compte de la forte similitude entre le passé de Paris et la vie présente de Winifred, et je ne pus m’empêcher d’en rire au moment où bonaventure m’en fit la remarque « Bah écoute, en fait, c’est con mais ça doit être un fantasme de ma part ! » déclarais-je bien volontiers, avant de rougir à l’écoute de mon meilleur ami qui s’amusait à me donner de fausses facultés de séductions légendaire « arrête de dire des bêtises…c’est juste moi qui dois être faible en fait ! » En attendant cette faiblesse m’avait valu de revenir plusieurs fois dans les bras de Winifred, sans que je ne réalise bien si cela avait été si important que cela… « Sincèrement je n’ai pas vraiment compté. En même temps, je crois qu’il y a des fois, même si je n’avais eu la volonté de me perdre avec elle, elle avait su être suffisamment persuasive pour que je finisse par céder à l’envie alors… Mais ça n’a pas duré longtemps…enfin je veux dire en termes de semaines ou de mois…je n’avais pas vraiment la notion du temps avec elle, en fait. » Quant à savoir si Paris était au courant ?! « NON il n’est pas au courant…ce n’est pas que je lui cache, c’est juste que je n’ai jamais eu l’occasion à proprement parlé de lui dire qu’à défaut de me taper mon officiel petit-ami, j’ai préféré coucher avec une stripteaseuse » J’haussais des épaules, un peu gênée d’admettre que même si je ne mentais pas, je ne déclarais pas vraiment toute la vérité à mon ex-mari. « En même temps, comment tu veux que j’amène le sujet ? Et puis d’après toi qu’est-ce qu’il va penser ? Surtout que tu le connais, il va encore se prendre la tête à l’idée que je continue d’ajouter des « ex » à mes amis chers… »

En attendant, j’appréciais le comportement bon enfant de Bonaventure face à mes révélations. Cela l’amusait plus que cela ne le choquait, et j’en étais ravie. « D’ailleurs euh, si jamais tu as besoin de… » j’avais envie de rire avant même de continuer ma phrase parce que j’imaginais déjà Bonaventure jouer le mec choqué mais tant pis : « Elle est très mignonne, un peu extravertie et crue je l’admets, mais elle est trtès douée et…surtout pas compliquée. Donc…si jamais tu sens que t’avais envie de relâcher la pression, je suis sûre qu’elle te trouvera très à son goût ! » Cela étant dit, je pouvais maintenant mieux accepter ces boutades à propos des habitudes sexuelle entre moi et Paris. « ouais enfin pour la robe, il faudra qu’on s’organise un rendez-vous tous les deux en pleine discrétion parce que : premièrement, j’ai pas fait ma demande, et deuxièmement, je voudrais pas faire flipper Paris avant l’heure si jamais il apprend que je fais des essayage de robe de marié avec toi !! »

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« Je vois ça ! En fait, là où des femmes rêvent du prince charmant, toi, c’est les stripteaseurs qui te branchent. Remarque, ce n’est pas idiot et cela correspond à ton addiction particulièrement pour les jeux de rôles. Un stripteaseur possède pas mal de costume et donc, peut répondre à ta demande de fantaisie » se mit-il à analyser sa meilleure amie avec un grand sourire goguenard. Bonaventure en connaissait suffisamment sur la vie sexuelle de Summer pour pouvoir affirmer de telles choses et si ce n’était pas elle qui lui en parlait, il y avait au moins un grec dans leurs proches pour lâcher tous les détails croustillants. Bonaventure doutait qu’avouer à Summer que Leonidas se faisait passer pour son créateur soit une bonne idée. Elle n’était peut-être pas prête à entendre qui la surnommait sa créature ou encore sa Frankenstein du sexe. « Je sens que Paris va encore nous faire une syncope et une crise de jalousie » rigola le métis. « Je te plaindrai presque ma belle mais je sais que tu sauras faire taire ses craintes d’une manière ou d’une autre. Toutefois, je dois t’avouer que je suis surpris de cette liaison. Pourquoi ne pas avoir quitté Paul pour cette femme ? Au moins avec elle, la passion était au rendez-vous » avouait-il sa perplexité. Summer semblait avoir développé quelques sentiments pour cette stripteaseuse à moins qu’il ne se trompe et que la demoiselle ait été surtout une soupape sexuelle.

Toutefois, il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui propose les services de cette femme. « Par Allah, tu veux ma mort ?! Hors de question ! je n’ai absolument rien contre le fait que tu fréquentes ce genre de personne mais ce n’est absolument pas mon genre. Je n’ai pas besoin de relâcher la pression comme tu dis. Tout le monde n’est pas obsédé par le sexe » glissait-il avec ironie pour changer de sujet. Bonaventure était sûrement un peu trop prude pour parler de sa propre vie sexuelle désertique. « On trouvera le moyen de te trouver cette robe et de t’organiser tout cela mais peut-être que le mieux serait encore de demander au principal intéressé s’il veut se remarier. Ce serait déprimant d’avoir tout préparé si au dernier moment, il te manque le marié »soulignait-il en l’observant non sans amusement dans le fond de ses prunelles.

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C’est clair qu’on était bien loin du rêve de petite fille, de prince charmant et autre conte de fée. Je riais de bon cœur à cette vérité, tout en ajoutant « Et tu sais à quel point j’addddoooore les costumes ! » Ce n’était un secret pour personne à vrai dire : au-delà des divers jeux de rôles que j’avais tenté de lancer entre moi et Paris à l’époque de notre mariage, j’étais aussi une adepte des soirées déguisés, des costumes de super-héros pour Halloween, et tout autre événement qui me donnait prétexte à changer de tête, de style, de décor, juste pour le fun d’être quelqu’un d’autre le temps d’une soirée ! Ajoutons les glow-stick et les piste de danse éclairées et là, j’étais aux anges !
Était-ce donc le côté stripteaseuse en plein spectacle qui m’avait donné envie de céder à mes pulsions avec Winifred ? Oui peut-être, mais je crois aussi que c’est le fait d’avoir vu de l’envie de ses yeux. De l’avoir vu me désirer avec autant d’intensité que moi, je l’avais désiré. J’avais eu ainsi avec elle, la possibilité d’éprouver, ressentir, toucher, aimer, le tout avec tendresse OU passion, sans éprouver sur le moment une seule once de culpabilité. Et Winifred avait été rafraîchissante !!! Elle avait ce petit truc en plus qui rendait l’expérience unique…voilà pourquoi aujourd’hui je vantais ses talents à mon meilleur ami « Dis-donc, tu te rends compte que t’es le seul gars que je connaisse qui ose refuser de se faire une stripteaseuse ? » m’amusais-je à lui faire remarquer « Sans être obsédé par le sexe – et je ne suis pas une obsédée !! » je secouais la tête, feintant l’indignation face à ces propos alors qu’en vrai, j’en riais plus qu’autre chose, et revenais à mes propos « sans en être obsédé donc, tu peux avoir l’envie – ET LE DROIT – de vouloir un peu de bon temps ! » Je passais alors derrière mon ami et posais mes mains sur ses épaules pour les masser un peu en m’exclamant « Décompresse un peu ! Faut juste décoincer tout ça » me moquais-je tandis qu’on discutait après coup, de préparatifs de mariage alors que Bonaventure avait raison : il faudrait peut-être prévenir le potentiel futur mari « Ouais bah chaque chose en son temps. Je vais éviter de lui faire peur avec une demande trop précipitée » je plaquais mes paumes sur les épaules du métis, et les tapait simultanément, avant de conclure : « donc en attendant, on s’occupe de cette maison, histoire que j’ai un toit convenable sur la tête. Ensuite, je passe les fêtes avec mes enfants, PUIS après je réfléchis à la meilleure façon de lui faire ma demande…et s’il dit non, bah je resterais vieille fille !!! »

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Bonaventure ne savait pas s’il devait rire ou pleurer de cette conversation avec sa meilleure amie. Summer semblait s’être transformée en un MAC pour une stripteaseuse. Il ne la connaissait pas mais vraisemblablement, elle devait être compétente pour avoir donné une telle énergie à Summer. « Tu sais que c’est limite une incitation à la prostitution que tu fais ? Attention, je pourrais faire jouer mes relations et te mettre en garde à vue » plaisantait-il. Il n’en ferait rien, ils le savaient tous les deux. « Je n’ai rien contre les prostituées mais je te rappelle que je suis musulman pratiquant et qu’il est hors de question que je fraye avec des femmes de ce genre »lui rappelait-il avec un sourire amusé avant de secouer la tête. Summer devait le prendre pour une cause désespérée pour le pousser ainsi dans les bras d’une femme. Certes, il ne parlait pas souvent de sa vie sexuelle mais ce n’était pas une raison pour croire qu’elle était inexistante. « Sache pour ta gouverne que j’ai une vie sexuelle. Elle n’est peut-être pas des plus actives mais j’ai tout de même connu des femmes depuis Andrea » lui révélait-il en ayant la désagréable impression de se livrer à une bataille futile. Bonaventure n’avait jamais apprécié se vanter de la sorte. Il trouvait que c’était complétement irrespectueux vis-à-vis de ces compagnes fussent-elles d’une seule nuit ou deux. Le métis ne put toutefois éclater de rire lorsqu’un peu plus tard dans la conversation, Summer glissa qu’elle finirait vieille fille si jamais Paris ne voulait pas répondre par l’affirmatif à sa demande en mariage. « Toi, vieille fille ? Sans vouloir te vexer ma puce… Tu serais la seule bonne sœur à rendre obsédé un curé. Tu ne peux pas rester vieille fille et je crois que Paris ne prendra pas le risque de te voir partir de sa vie et de son lit une seconde fois. S’il le fait, je te promets de t’épouser moi-même » lui dit-il tout en sachant qu’ils n’arriveraient jamais à une telle chose. Summer était destinée à Paris tout comme le contraire était tout aussi vrai. « Mais tu as raison, nous étions en train de te chercher des meubles » dit-il avec un sourire amusé en reprenant la tablette sur ses genoux.