[PV] Amicales retrouvailles

Amicales retrouvailles

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une prise d’otage, il ne manquait plus que cela ! Est-ce qu’un jour, j’allais pouvoir simplement me poser dans un bar (même le plus select) de la ville et profiter de la présence de mon meilleur ami, sans violence ? Visiblement, ce n’était pas pour aujourd’hui. Nous étions pris dans un tourbillon et nous étions les seuls à pouvoir faire quelque chose. « Encore faut-il qu’on ne tombe pas sur un crétin qui veut se la jouer grand patron » grommelais-je. J’avais toujours eu un petit problème avec les fédéraux sûrement parce qu’ils étaient intervenus plus d’une fois dans enquête que je menais par le passé. Il n’y avait rien de pire pour un flic, de s’entendre dire que l’enquête sur laquelle il bossait depuis des jours, était reprise par les fédéraux. J’avais toujours ressenti cette frustration et cet agacement car j’aimais mener mes enquêtes et surtout, enfermer le coupable. J’avais depuis tout gosse, cette soif de justice, cette envie de jouer les flics et protéger les autres. Ce n’était pas étonnant pour mon entourage que je me dirige vers l’école de police et non vers des études d’économie et de management. Mon choix avait considérablement déçu mon père qui me voyait reprendre le flambeau de l’empire familial mais je m’en foutais. Je voulais vivre ma vie, faire mes propres choix. « Tiens, attrape » lui dis-je en lui lançant mon téléphone portable pour qu’il puisse joindre quelqu’un. Je jetais un coup d’œil dans les toilettes, repérant la fenêtre. Il serait si facile de se faire la malle mais je savais qu’avec Luka, on ne partirait pas. Il était hors de question qu’on laisse les otages sans protection. « On ferait bien de ne pas rester dans le coin. Le country club a son propre réseau de caméra de surveillance qui surveille les différents points stratégiques. Ici, on ne risque rien mais vaut mieux pas trainer dans le coin. Ils vont finir par se rendre compte qu’il leur manque des hommes » énonçais-je calmement. Luka me fit alors signe que des hommes approchaient. Il y a des moments où je détestais avoir raison. Je réfléchissais rapidement. « Viens, on se tire » dis-je tout en vérifiant l’arme qu’il m’avait donné quelques instants plus tôt. Au détour d’un couloir, j’apercevais un monte-charge. « Allons dans les sous-sols, le temps de mettre un plan en route »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Nous étions en sécurité ou du moins, dans une zone assez reculée de la salle principale et donc de la ronde de ces preneurs d’otage. Nous devions trouver une solution et vite. Je tendais mon téléphone portable à mon meilleur ami pour qu’il puisse alerter la cavalerie. Nous étions deux et j’avais beau être devenu détective privé, je n’en avais pas oublié mes années à la brigade criminelle. J’étais tout à fait capable d’épauler Luka pour cette mission imprévue. La conversation n’avait pas l’air d’aller dans le sens qu’il souhaitait car il raccrocha et m’annonça que nous étions hors-jeu. « Il faut être crétin ma parole pour refuser notre aide. Nous sommes sur place, nous sommes les mieux placés pour coordonner une intervention » m’indignais-je. Voilà une raison qui m’avait poussé à ne pas rempiler chez les flics. Mon ancien capitaine avait certes fait passer ces quatre dernières années en un congés sans solde mais je ne me voyais pas en flic. Ce job, c’était mon rêve, l’aboutissement de mes croyances et convictions mais quelque chose était brisé en moi. Je n’arrivais plus à penser comme un flic, j’étais devenu bien trop « hors champ » en me fondant dans la peau de Jagger. Aujourd’hui, je voulais être mon propre patron, résoudre mes enquêtes sans avoir les pieds et les poings liés par une procédure ou une hiérarchie trop frileuse. « Bien sûr que j’ai un plan ! Tout comme toi, je n’ai pas l’intention de laisser ces gens dans leur merde. Ils ne veulent pas de notre aide ? Et bien on fera sans la leur » haussais-je les épaules. J’étais réellement devenue une tête brûlée et cela ne me gênait pas. Luka leva les yeux au plafond et je remarquais son intérêt pour les bouches d’aération. « Je sens que tu vas vouloir qu’on aille crapahuter là-dedans. Remarque, c’est le meilleur moyen pour espionner sans être vu. Je pense que dans un premier temps, il faudrait atteindre la salle de surveillance du country club. Si j’arrivais à entrer dans le système, je pourrais synchroniser mon portable avec leur système de surveillance. On pourra ainsi prévoir des attaques isolées mais également s’assurer que les otages n’ont rien. Nous n’avons pas beaucoup de temps avant qu’ils se rendent compte des absents. »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L’idée d’aller crapahuter dans les conduits d’aération ne m’enchantait pas des masses mais nous ne pouvions pas faire autrement. J’avais la chance de ne pas être claustrophobe mais je sentais que je serais bon pour prendre une bonne douche après coup du moins si on s’en sortait vivant. Luka passa le premier et je le suivais après l’avoir aidé à ouvert la grille. Le conduit était assez large mais nous ne pouvions progresser qu’à quatre pattes. La montée vers l’étage avait été plus facile que prévu et je remerciais silencieusement ma bonne étoile. Ces derniers temps, mis à part en amour, elle avait tendance à me porter chance, excepté si on prenait en compte cette prise d’otage. Luka s’arrêta pour me faire signe. Deux gardes armés se trouvaient en dessous de nous. Je sentais que mon ami avait envie de les neutraliser et je pesais le pour et le contre. Si nous les mettions hors-jeu d’entrée, nous prenions le risque d’être plus rapidement détecté car si trop de ses hommes manquaient à l’appel, le leader de ce groupe allait additionner A+B et qui sait quelle serait sa réaction. D’un autre côté, deux gardes en moins, c’était toujours ça de moins à combattre le moment venu. Je lui faisais comprendre par des gestes ma décision : on y allait. Nous ne savions pas précisément combien ils étaient, ni même quelles armes ils disposaient alors autant en éliminer le plus possible et puis, nous avions besoin d’avoir accès aux caméras de sécurité. Les deux hommes tournaient le dos à la bouche d’aération et je poussais Luka à l’ouvrir le plus discrètement possible. Descendre dans la pièce fut assez facile et miraculeusement, nous arrivions à poser le pied au sol sans être remarqué. Je fis signe à mon meilleur ami de s’occuper du garde à gauche tandis que je m’occupais de celui de droite. Quelques secondes plus tard, je laissais retomber l’homme sur le sol après l’avoir fait plonger dans l’inconscience. « Tiens, attache le avec ça » interpellais-je Luka en lui lançant des liens en plastique que je venais de trouver. J’attachais le garde dont je m’étais occupé. « Bon, regardons les caméras histoire de savoir ce qu’il nous attend »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « Je suis un peu rouillé mais ça devrait le faire. La distance n’est pas très importante alors je devrais réussir à toucher ce type. Tu veux qu’il meure ou je le rends simplement inoffensif ? » demandais-je sans sourciller. Voilà ce qui avait changé en moi depuis quatre années et m’empêchait justement de pouvoir reprendre ma vie d’avant. Je n’avais plus cette conscience des limites, des frontières. Je savais ce qu’était le bien ainsi que le mal mais j’avais exploré durant trop d’années l’entre deux. A présent, je ne réfléchissais plus vraiment comme un flic mais plus comme un criminel. Jagger restait comme un vestige, comme une ombre parasitant mon esprit. Seule ma conscience parvenait encore à faire en sorte que je ne dépasse pas la frontière. Je savais que normalement, je n’aurais pas dû poser cette question. Si j’avais été un flic « normal », je me serais contenté de le rendre inoffensif pour qu’il puisse passer devant la justice. Aujourd’hui, le sort de cet homme m’indifférait : seuls les otages comptaient. Je tournais la tête vers l’écran, regardant ce qui avait fait sursauter mon meilleur ami. Je jurais tout bas. Nous étions dans de beaux draps s’ils intervenaient. « Fais chier, ça va être un bain de sang si on ne fait rien » grommelais-je en fusillant l’écran du regard, comme si, cela allait changer quelque chose. « On ferait bien d’intervenir. Le plus sûr, c’est que j’aille me mettre en position dans le conduit, juste au-dessus de la salle. Toi, il vaudrait mieux que tu t’assures qu’ils n’aient pas piégé les issus. Une fois que j’aurais tiré, les otages vont très certainement essayé de s’enfuir et il vaut mieux qu’ils aient carte blanche et non, deviennent à leur tour, des dangers ambulants » tentais-je de trouver une solution. « Et Luka ? Pas moyen que tu deviennes indépendant, j’ai déjà du mal à trouver des affaires, viens pas me faire de la concurrence » plaisantais-je pour détendre l’atmosphère.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Luka m’aida à me glisser à nouveau dans la bouche d’aération. Je n’étais pas des plus ravis à l’idée de crapahuter à nouveau dans ce conduit poussiéreux mais nous avions le meilleur des plans. Nous ne pouvions pas rester à deux sur la même cible, il fallait que nous divisions nos forces pour nous assurer la survie des otages. Cela aurait été beaucoup plus simple si nous avions reçu l’appui de la police locale ou même des fédéraux mais ce n’était pas le cas. Je pouvais suivre Luka grâce à notre oreillette qui nous permettait de communiquer entre nous. « Je suis sur place » lui indiquais-je tandis que je me calais dans le conduit d’aération, de sorte à pouvoir sortir mon arme et ainsi viser plus aisément. Luka m’annonça alors qu’il était dans la merde et je me demandais rapidement ce qui se passait. « Qu’est-ce qui se passe Luka ? » lui demandais-je dans un murmure, histoire de ne pas me faire repérer. Je n’avais pas envie de me faire canarder à tout va. Ma survie ne serait pas des plus garanties. En attendant, je ne pouvais rien faire pour mon meilleur ami et je commençais sérieusement à me poser des questions. Est-ce que je devais faire demi-tour pour lui venir en aide ? Soudain, j’entendais la voix d’un autre homme. « Merde » grognais-je en comprenant la situation. « Putain Luka, qu’est-ce qu’on fait ?! Tu peux pas réussir à lui fausser compagnie ? Ils vont tout faire foirer » continuais-je de grogner à son oreille. J’ignorais ce qu’il allait répondre à ce type, pour le coup, je m’en remettais complétement à sa décision.