Quand on tire la mauvaise carte

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

« T’as pas tort. J’espère juste qu’elle ne finira pas le cœur brisé. Dani a trop morflé dans sa vie, elle mérite un peu de repos » soupira Paris. Il avait toujours envie que ses proches soient heureux et surtout qu’aucun ne connaisse la même vie dissolue que leur mère. Grace avait souffert de cette existence, elle était la première à le reconnaitre. Courir après l’amour n’était pas très sain mais Paris avait appris à connaitre le passé de leur mère et surtout à pardonner. Elle n’était qu’une gamine quand elle l’avait eu. Une gamine qui avait été renié par son père, qui avait quitté le pays de son enfance pour se retrouver de l’autre côté de l’océan. Il ne lui cherchait pas d’excuses mais il comprenait et surtout, il avait besoin de lui pardonner pour oublier, pour avancer. « Je ne sais pas. De temps en temps, être moins comme moi et plus comme toi me ferait des vacances mais je te rassure, j’aime ma vie et je ne la changerai pas. Disons qu’il faudrait peut-être que j’apprenne à lever le pied » admit-il. Paris avait trop souvent tenu la famille à bout de bras qu’il avait oublié de souffler. Sa famille n’était pas une obligation mais durant des années, il avait cru que c’était son devoir, sa seule raison de vivre. Il avait mis des années avant d’accepter que ce n’était pas à lui d’endosser les conséquences des erreurs de sa mère. Aujourd’hui, il devait apprendre à laisser ses frères et sœurs vivre leur vie, assumer les conséquences de leurs erreurs. En somme, les laisser s’envoler du nid. « C’est lui le plus tricheur ! » protestait-il alors que la conversation déviait sur le poker. « Ouais mais je te vois venir : les casinos apprécient pas trop les compteurs de cartes donc fais attention » dit-il. Malone et ses combines ! un jour, cela finirait mal et Paris redoutait toujours ce jour. « D’accord mais s’il t’arrive des emmerdes, préviens moi okay ? »  

« Quand on tire la mauvaise carte »

« Je suis d'accord mais qu'est ce qu'on peut faire ? Rien sauf être là pour elle au cas où » Plus on lui dirait d'arrêter et plus elle continuera alors ça servait à rien de perdre de l'énergie de la sorte. Par contre Danika pouvait être certaine que s'il lui arrivait quelque chose, ses deux grands frères seraient là pour l'aider, tout comme Aaron et Kaleigh aussi. C'était ça la famille. « On est grands maintenant Paris, on est capable de gérer nos vies. Pas forcément de la meilleure des manières mais de la façon dont on le souhaite. » C'était ainsi et il devrait s'y faire parce qu'on était juste pas des personnes parfaites et qu'ils avaient tous décidés de faire leurs propres choix même si cela n'était pas le mieux pour eux. Et puis, n'était ce pas en faisant ses propres erreurs que l'on grandi ? De toute façon, les enfants Maconahey n'étaient pas décidés à suivre les règles bien définies par la société. Ils étaient à l'image de leur mère. Le sujet dériva alors sur le casino et les parties de poker entre Paris et Vasilis entre autre. Malone n'en avait jamais pris part ou en tout cas, pas beaucoup. Il n'avait pas le même talents qu'eux pour ce jeu de cartes. « Je garde mon avis pour moi sur ce coup là. » Il ne voulait se mettre personne à dos et il savait que Paris ne se gênerait pas pour le répéter à Léo. Paris recommença alors à faire son grand frère protecteur mais Malone ne s'en formalisa pas. « T'inquiète pas pour moi » Quoi que c'est pas évident de ne pas s'inquiéter pour Malone vu sa poisse. « Pas de souci grand frère. » Il lui adressa un clin d'oeil tandis qu'il continuait de manger sa pizza avec appétit.

  Malone & Paris

  Quand on tire la mauvaise carte

« Ouais, c’est ce qu’on peut faire » regrettait presque Paris qui se sentait impuissant. Il craignait tellement que Danika ait à souffrir de cette relation qu’il en oubliait un peu que Tomas était son ami. Pour le coup, il se sentait un peu morveux de casser du sucre sur le dos de son ami et ex-beau-frère car ce dernier ne le méritait pas. Certes, il était marié et cela ne plaisait pas à Paris mais Tomas était un mec bien, un mec sérieux. Il le connaissait suffisamment pour savoir qu’il ne se serait jamais lancé dans une relation avec sa petite sœur s’il n’était pas au moins certain de ne pas la blesser. « Je sais que vous êtes grands, que vous savez vous gérer mais j’y peux rien. J’ai toujours envie de vous protéger… » protestait-il mollement. Dans le fond, il connaissait le réel problème. Paris avait besoin de les couver car cela avait toujours été pour lui, une façon de vivre, de trouver une raison de se lever le matin quand il était gosse. Après avoir vécu une enfance comme la sienne à savoir faites de coups et d’abus, il lui avait fallut trouver quelque chose pour laquelle se battre. Ses frères et sœurs avaient incarné cette cause et au fil des ans, il avait tout simplement pris le pli d’être là pour eux. Il n’était plus ce gosse perdu tout comme ses frères et sœurs étaient des adultes. Il était temps qu’il lève le pied surtout qu’il avait deux enfants et surtout une ex-femme à reconquérir. « Mouais t’es pas objectif sur cette question » grommela un pompier, pas certain de savoir où allait la préférence de son petit frère entre son meilleur ami et son grand-frère. « Au pire, il paiera ta caution » plaisante-t-il tout en mangeant sa pizza. Les deux frangins continuèrent de bavarder avant que Paris ne se relève, Neptune à ses pieds. « Bon allez, faut que j’y aille ! Si tu as besoin d’un coup de main pour monter les meubles, hésite pas » dit-il à son frère avant de prendre un sac poubelle pour jeter leurs emballages. « Je suis bon prince, je te descend la poubelle mais crois pas que ça deviendra une habitude »