[SOFIA] Tomber dans le piège

Jacob venait de saluer son dernier client avant de retourner s’asseoir derrière son bureau où il sortit son carnet de croquis pour dresser le portrait de ce nouveau visage. Une fois le dessin terminé, il l’annota de toutes les petites informations qu’il avait pu recueillir en observant la gestuelle, la posture ou même tout simplement  son physique. Une fois sa dernière inscription annotée, il ferma le carnet, caressant presque religieusement la couverture en cuir avant de le ranger dans sa sacoche. Il devait se rendre au commissariat où il devait remettre le dossier de son expertise au capitaine. Il comptait bien en profiter pour saluer Sofia, sa meilleure amie. Cela faisait déjà quelques jours qu’il n’avait pas pris de ses nouvelles, trop plongé dans son travail. Elle ne lui en tiendrait pas rigueur car ils n’avaient pas besoin de communiquer tous les jours pour être proche l’un de l’autre. Jacob se leva et sortit de son bureau où son assistant était en train de ranger ses propres effets personnels. « Inutile de m’accompagner. Prends le reste de ta journée. Je compte passer du temps avec Sofia puis je rentrerais directement à la maison » lui dit-il tandis que son ami et assistant fronçait les sourcils. « Tu es sûr ? Cela me dérange pas de te conduire au commissariat » répondit ce dernier tandis que Jacob lui faisait signe de la main. « Sûr et certain. Je ne suis pas en sucre alors cesse de me prendre pour un enfant » plaisantait-il avant de conclure l’échange en quittant son cabinet. Il lui fallut bien une bonne vingtaine de minutes avant de pouvoir atteindre le commissariat qui se trouvait être en pleine agitation. Le bureau de Sofia semblait vide et Jacob du se résoudre à alpaguer un des policiers en uniforme. « J’aimerais parler au lieutenant Garrison » demanda-t-il le plus simplement possible. L’officier arqua un sourcil avant de lui dire qu’il n’avait qu’à se retourner. Il y avait quatre femmes derrière lui et il n’arrivait pas à discerner laquelle était sa meilleure amie. Jacob se décida alors pour la solution de repli : il s’installa au bureau de sa meilleure amie. Sofia ne tarderait pas à le rejoindre, il n’avait qu’à attendre.

@Sofia Garrison

( Pando )

C’est ce qu’on appelle une action bien menée. Deux semaines de traque, d’infiltration, de pêche aux infos, pour en arriver à une mise en scène finale qui nous a conduit à l’arrestation d’un assassin. Mais lorsqu’en prime on profite de l’occasion pour mettre la main sur les organisateurs de jeu de poker clandestin ? que demander de plus ! Cela faisait plus demi-heure que mon équipe et moi-même étions revenus d’infiltration et j’étais déjà bien occupée à gérer la paperasserie avec un collègue officier afin de déterminer ce qu’on allait bien pouvoir faire de ces trois femmes que l’on avait repêcher dans ce club clandestin. Elles étaient russes, parlait quasiment peu notre langue et il fallait donc qu’on s’occupe de trouver un traducteur au plus vite afin de leur faire passer leur interrogatoire. Le russe, je l’avais appris il y a quelques temps, pendant mes années d’étude de police et à l’époque ou j’avais plutôt pris cela pour le fun, j’étais loin de m’imaginer que cela me servirait pour une mission en infiltration.
Je tentais donc d’expliquer à ces jeunes femmes, dans leur langues natales, qu’elles allaient devoir patienter ici encore un peu, quand une collègue officier en uniforme passa près de moi et sans s’arrêter dans sa course déclara « Lieutenant Garrison, il y a quelqu’un qui demande à vous voir » Je ne me retournait pas pour le moment, hochant simplement la tête tout en répondant « Merci » pour le message, et terminait ma conversation avec les 3 russes quand enfin, je me retournais pour m’intéresser de plus près à la personne qui m’attendait. Je reconnus bien vite Jake. Cet homme que j’ai eu l’occasion de connaitre durant une affaire il y a 3 ans et qui s’avère être quelqu'un de vraiment très compétent dans son domaine. Et je suis persuadée que son « handicap » - si on peut appeler les choses ainsi – y est pour beaucoup ! Des psys ? j’en croise des tonnes dans mon métier. Mais Jake ? Jake a ce truc en plus, cette attention particulière du détail, qui fait de lui une personne bien plus a même de déceler selon moi, la démence, la comédie, le véritable problème psychologique d’un « client ». Avec le temps, j’ai appris à connaitre l’homme plus que le psy et je le reconnais, m’amuse parfois beaucoup de son incapacité à me reconnaitre physiquement. C’est devenu une sorte de jeu entre nous : Je joue un rôle, me transforme le temps d’une conversation, prenant un accent, une autre voix, une autre démarche, et j’attend le moment où il trouve enfin qui je suis ! Ca l’entraine dans un sens, et moi aussi !!
C’est donc tout en pensant à tout cela que j’avance vers mon bureau, adoptant une démarche qui ne m’appartient pas – bien plus provocatrice que digne d’un flic en service – que je peux accentuer grâce à la tenue « sous-couverture » que je porte encore sur moi. Robe courte, moulante, bleu nuit, au décolleté plus que présent, et des talons haut allant avec la panoplie complète, je décide de me placer sur la chaise libre à côté de Jake plutôt que de prendre ma place habituelle derrière mon bureau. Et là, c’est comme si je rejouais ce rôle de la call girl russe de tout à l’heure, celle que j’avais décider d’interpréter pour mon infiltration…Prenant un accent russe, je déformais ma voix et jouait la carte de la séduction, parce que je sais à quel point Jake déteste ça ! Vu sa belle-gueule, ça doit être son lot quotidien, et j’imagine qu’il doit rarement s’amuser à l’idée de se faire séduire par une femme dont il ne se souviendra pas le lendemain : « Hey mon mignon !!! Toi aussi tu as été un vilain garçon ? » demandais-je tout en m’asseyant à côté de lui, me penchant pour poser ma main sur son avant-bras pour le "tâter"et ajouter « Hhmmm... Tu es virile…j’aime les mecs viriles » …Mouais, pour le côté véridique de mes paroles, on repassera hein ?! Le tout c’est surtout de ne pas rire. « Qu’est-ce que tu as fait de mal, bad boy ? »


@Jacob Lannister

( Pando )

Jacob était un homme plein de patience et en même temps d’impatience. Auprès de ses patients, il arrivait à développer des trésors de patience pour les aider à gérer leurs divers traumatismes. On n’obtenait jamais rien de bon en pressant quelqu’un. Au contraire, par moment, seul un traitement de longue haleine pouvait faire des miracles. Néanmoins, dans sa vie privée, il n’en était pas de même. Au bout de deux minutes d’attente, il regardait déjà sa montre tout en se demandant s’il n’allait pas craquer. Il détestait être dans une pièce emplie de monde car cela signifiait croiser tout un tas de visages indistincts. Pire, une personne qu’il « connaissait » pouvait débouler à tout moment et ainsi, peut-être sans même le vouloir ou le savoir, mettre en danger son mensonge. Il était hors de question qu’on apprenne sa maladie. Il l’avait déjà confié à trop de personnes pour son propre bien même s’il savait que ces mêmes personnes étaient fiables. Un secret, pour qu’il soit bien gardé, devait être confié à personne. Une personne et c’était le risque de le voir éventé sur la place publique. A nouveau, il regarda sa montre en fronçant les sourcils. Sofia savait qu’il détestait attendre surtout dans son commissariat où il avait croisé tant de monde depuis son arrivée à la Nouvelle-Orléans. Soudain, il entendit une voix puis sentit une présence à ses côtés. Ses sourcils se froncèrent d’autant plus qu’il n’était pas un adepte de la vulgarité ou de la familiarité. « Je n’ai absolument rien fait de mal mais si vous espérez une quelconque intimité entre nous, je crains de vous décevoir. Je ne suis pas intéressé. Je présume que vous trouverez des hommes bien plus intéressés par ce genre d’approche familière » dit-il en tournant la tête vers elle. Son regard était resté courtois mais il s’était exprimé avec une certaine fermeté. Il détestait les femmes de ce genre et n’étant pas intéressé par les histoires d’un soir, il préférait décliner que de se lancer dans une conversation stérile et inintéressante. Il attrapa délicatement la main qui tâter son avant-bras pour s’en débarrasser. Qu’est-ce que Sofia fichait ? Il n’allait tout de même pas faire un scandale parce qu’une femme osait le draguer. Il avait beau être humble, il se rappelait encore le physique que la mère Nature lui avait octroyé. « Vous êtes russe ? » demandait-il soudainement.

@Sofia Garrison

( Pando )

Quelqu’un avec une conscience irréprochable aurait sans doute pitié de Jacob et de son handicap, au point de cesser ce petit jeu immédiatement. Je le conçois facilement. Seulement voilà : même si je suis flic, je n’ai rien d’irréprochable, et quant à ce que me dicte ma conscience ? elle me rappelle bien plus aisément que Jacob est un ami, un ami qui n’aime pas qu’on le considère comme différent, surtout lorsque lui-même cherche à prouver au monde entier que son handicap ne fait pas de lui un incapable d’un point de vue professionnel.

Je me retiens de rire alors qu’il me rejette en tentant de rester poli, et j’étouffe un léger gloussement en l’entendant me rappeler que mon genre d’homme habituelle doit sans doute être bien plus attiré par mes approches familières que lui ne l’est. Mon genre d’homme ? comme si j’en avais un !!! Je le laisse se débarrasser facilement de ma main sur son avant-bras et va même jusqu’à feinter l’indignation à son geste, tandis qu’il me demande si je suis russe « Da ya gospodin… ». (Traduisez « oui je le suis, monsieur ») « Ya russkiy i gorzhus' » vais-je même jusqu’à rajouter (Je suis russe et fière de l’être), insistant sur l’accent pour donner l’illusion d’une quasi allégeance à mon pays…qui n’est pas le mien ! « Vous aimez les russes ?... Nous venons du froid, mais…on sait réchauffer le cœur d’un homme comme personne…le cœur et bien d’autres choses » Mon dieu, j’ai envie de me baffer pour oser dire cela, mais j’avoue m’inspirer d’une femme russe rencontré durant mes années d’étude dans la police. Je me rappelais encore son manège avec moi et jusqu’ou elle avait été pour me faire plier ce soir-là…je dois bien reconnaitre d’ailleurs qu’elle n’avait pas tort en me disant ce genre de chose à l’époque : elle avait su me prouver sa « chaleur ». Mais revenons-en plutôt à mon cher ami Jake. « Pourquoi attendez-vous ici alors, si vous n’avez rien fait de mal ?... Je serais vous, je prendrais mes jambes à mes pieds et je fuirais ce maudit nid à flics. Tous des pourris… » lui conseillais-je en faisant exprès de me tromper sur l’expression parce qu’il ne fallait pas non plus faciliter la tache pour ce cher Lannister : depuis quand un étranger parlant à moitié notre langue pourrait se servir correctement de ce genre d’expression ?


@Jacob Lannister


H.S : sorry pour le retard, j'ai clairement pas fait gaffe au temps qui passait. tu attend depuis des plombes, honte à moi !

( Pando )

L’oreille aux aguets, à la recherche du moindre petit indice pouvant l’aider à reconnaitre une personne de sa connaissance, Jacob nota le léger gloussement étouffé de la jeune femme. Ce petit rire retenu ne lui était pas inconnu mais il était pour l’heure bien incapable de le remettre dans un contexte précis. Il était bien trop perturbé par la présence de cette femme. Elle était russe d’après son accent et elle le lui confirma aussitôt. Jacob avait toujours été assez sensible aux accents slaves qu’il trouvait séduisant mais elle était bien trop familière et entreprenante à son égard pour aiguiser la moindre étincelle d’intérêt. Les femmes, il les préférait à la fois discrète et de caractère. Féminine et digne. Il n’aimait pas quand elles juraient comme des charretiers ou agissaient comme des animaux en rut. C’était peut-être un peu trop réducteur car une femme qui se faisait le premier pas pouvait être attirante mais il y avait manière et manière. Or, cette femme n’en avait aucune, de quoi, le refroidir dans la foulée. Et puis, il n’était pas homme à se satisfaire d’un plaisir éphémère. Jacob appréciait l’intimité quand elle était motivée par des sentiments et non par une bête envie primaire. Des besoins de ce genre, il en ressentait comme tout homme mais cela n’avait jamais été quelque chose de primordiale dans sa vie ou dans son quotidien. « Je me doute que vous avez toutes les compétences pour réchauffer le cœur d’un homme mais à nouveau, je préfère décliner cette proposition » réaffirmait-il sa position, se retenant à grande peine de prendre sa mallette et de quitter les lieux. Sofia comprendrait qu’elle n’avait qu’à être à l’heure à leur rendez-vous. Jake tourna à nouveau la tête vers cette femme, réimprimant par la même occasion, ses traits dans sa mémoire. Il ne lui suffirait de détourner une nouvelle fois ses yeux pour l’oublier. « On dit prendre les jambes à son cou mais vous avez tort de considérer les flics comme corrompus. Certains ne le sont pas et celui que j’attends, l’est d’autant moins. Dommage qu’elle ne sache pas être ponctuelle à ses rendez-vous, cela m’éviterait bien des tracas » soupirait-il en consultant à nouveau sa montre, incapable de se rendre compte que Sofia était bien présente à ses côtés.

@Sofia Garrison

( Pando )

Ce qui est bien dans ce genre de situation, c’est que je peux – à l’insu de Jacob – savoir où se place son respect et sa loyauté envers moi. Je suis là, à lui faire le jeu de la femme qui croit on complot judiciaire et à la corruption des flics, et lui il trouve le temps de me dire que JE suis un flic intègre. C’est un peu dur, dans des moments pareils, donc continuer de faire marcher ce pauvre Jake. Sa dernière remarque concernant ma ponctualité me fit éclater de rire. Et malheureusement pour moi, mon rire devrait sans doute me faire défaut. Parce qu’il le connait ! il l’a déjà entendu, et, c’est le genre de détails qu’il DOIT imprimer dans sa mémoire pour reconnaitre le monde qui l’entoure. Je savais que je serais démasquée. C’est pourquoi je me levais de ma place à côté de lui, et passait le bureau pour prendre a VRAIE place, tout en déclarant « Je suis ponctuelle, je l’ai toujours été. C’est toi, qui est juste incapable de me reconnaitre. Tu t'améliores pas malgré toutes mes tentatives de duperies !» je feintais un long soupir désespéré et déclarait « Et dire que jamais, je ne pourrais t’entendre me dire « Sofia, t’as beauté est tellement saisissante qu’elle en est…inoubliable ! » Et je riais à nouveau, attrapais le bord de mon bureau des deux mains et tirait à l’aide de mes bras pour faire rouler ma chaise jusqu’au plus près du bureau. Fini la rigolade. Place au travail maintenant. Ce qui me fait penser que… « Plus sérieusement : on avait rendez-vous ? je m’en souvenais plus. » Et là, promis je me moque pas de lui quand je dis ça !


@Jacob Lannister

( Pando )

Un grondement semblable à celui d’un animal énervé s’éleva de son torse alors qu’il prenait conscience que Sofia s’était une nouvelle fois joué de lui. Jacob détestait quand elle faisait ce genre de chose et pourtant, il n’arrivait pas à lui en vouloir. Sa meilleure amie ne le prenait pas en pitié et mieux, elle l’aidait par ce biais à maitriser son handicap. « Je devais être bien plus perturbé que je ne le pensais pour ne pas remarquer la piètre qualité de ton jeu de rôle » soulignait-il avec une mauvaise fois évidente. Sofia avait été parfaite en femme d’origine russe. Son accent surtout avait été plus que trompeur. « Néanmoins, si tu dragues les femmes aussi mal que tu viens de le faire avec moi, je vais remettre en question ton tableau de chasse ou alors me poser des questions sur ce que tu leur fais avaler en douce » poursuivit-il avec un léger sourire narquois. Jacob était relativement mauvais perdant et il ne pouvait s’empêcher de retourner un peu la situation à son avantage. Néanmoins, il eut un léger rire quand elle se désola de ne pas pouvoir l’entendre se pavoiser devant sa beauté. Le psychologue leva les yeux au plafond, signe évident qu’il était aussi dépité qu’amusé. « Et les chevilles ? Elles passent encore les portes ? Arrivent-elles encore à porter le poids de ton égo ? » la taquinait-il avant de rigoler avec elle. « Je suis certain que tu es une très belle femme » lui dit-il cette fois-ci avec un peu plus de sérieux. Il lui suffisait de se concentrer pour que le flou entourant son visage ne se dilue pour lui permettre de voir enfin ses traits. Hélas, aussitôt qu’il détourna le regard, sa mémoire défaillante eut tout loisir justement d’effacer ces mêmes traits pour y laisser qu’un vide. « Non, nous n’avions pas rendez-vous mais cela faisait un moment que je n’avais pas pris le temps de prendre justement de tes nouvelles. As-tu beaucoup de travail ou acceptes-tu d’aller boire un verre avec moi ? Nous pourrions même diner quelque part » l’interrogeait-il pour savoir ses disponibilités. Jacob arrivait à son travail comme un cheveu dans une soupe et il ne se vexerait pas qu’elle décline son invitation.

@Sofia Garrison

( Pando )

Quelle mauvaise foi ! Je riais alors que Jake estimait à la baisse mes qualités d’actrice « Tu dis ça parce que tu t’es fait blousé comme un débutant ! » m’exclamais-je tout en continuant de rire pour mieux rétorquer sur mon jeu de séduction « mon cher ami, sache que lorsque je prend mon accent russe, quelque soit la personne qui se trouve en face, j’obtiens toujours ce que je veux….et sans entendre de plaintes ! » Bien sûr, avec Lannister, j’avais fait exprès de jouer les femmes légèrement grossière et peu subtile. Mais c’est surtout parce que je sais que Jake déteste ça !! C’est ce qui est drôle d’ailleurs : le voir se tortiller d’inconfort parce qu’une femme tente de percer sa bulle et envahi son espace personnel ! Je continuais à me jeter des fleurs en argumentant sur ma beauté, en plaisantant fort heureusement, et sans surprise mon ami taquina mon égo « Hey, je fais comme je peux d’accord ? après tout, autant que je me lance des fleurs, vu que je ne peux pas compter sur toi pour me complimenter SINCEREMENT ! » je ne doutais pas que Jacob me respecte et m’estime, mais je savais qu’il pouvait difficilement émettre un jugement vu qu’il n’avait aucun point de comparaison pour jauger mon physique. Et dans un sens, ce n’était pas plus mal, ça permettait de pouvoir rester complètement naturel avec lui ! Pas besoin de faux-semblant…

Une fois la plaisanterie passée, je m’enquillais de comprendre la raison de sa venue, m’étonnant de le savoir là. Avais-je oublié un rendez-vous ? Non ! Mais les mots du blond me firent sourire à pleine dent « OOOhhhhh, c’est trop mignon !! t’as envie de passer du temps avec moi ! » me moquais-je bien gentiment, avec de reconnaitre moi-même : « Je serais RAVIE, mon cher, de bavarder devant une bière et un plat, avec toi ! Je dois juste signer la paperasse d’usage pour la demoiselle qui est là-bas » sans chercher la politesse ou les convenances, je n’hésitais pas à pointer du doigt une femme menottée un peu plus loin derrière Lannister « Elle, c’est la vraie russe !! On peut la remercier. C’est à cause d’elle que je me suis sentie d’humeur à jouer les soviet’ en chaleur… » J’ouvrais alors un dossier, et parcourait les pages qui constituait son dossier, et lisait les différentes dépositions. Comme cela allait me prendre un petit instant, je proposais à Jake de patienter un peu et demandait « Tu as une préférence pour le restaurant ?? »


@Jacob Lannister

( Pando )

Jacob Lannister était plus que de mauvaise foi mais il ne pouvait pas se laisser avoir sans rien dire ou faire. Il avait tout de même sa fierté pour lui surtout qu’il connaissait bien sa meilleure amie pour savoir qu’elle allait lui rabâcher les oreilles avec sa petite victoire. « Je n’en doute pas un seul instant, j’ai toujours dit et pensé que tu étais une sociopathe manipulatrice » répliqua Jacob avec un sourire suffisant. Il mentait, il ne la considérait pas ainsi mais de temps en temps, il aimait lui sortir des syndromes ou des diagnostiques liés à sa profession. Le grand blond observa Sofia avec un sérieux qui contrastait avec leur plaisanterie précédente. Il aurait aimé pouvoir la complimenter, pouvoir savoir à quoi elle ressemblait et s’en souvenir. La seule chose qu’il possédait de son visage, c’était le croquis qu’il avait fait d’elle par le passé et qui noircissait les pages de son carnet personnel. « Je présume que les compliments ne fusent pas non plus de la part de Karen » l’interrogeait-il en connaissant parfaitement la réponse qu’il allait recevoir. Ce n’était pas la première ni la dernière fois qu’ils aborderaient le sujet de sa compagne. Jacob avait plus d’une fois essayé de lui ouvrir les yeux sur le côté nocif de cette relation mais il respectait l’intimité de son amie. Assez pour se taire.

Le psychologue l’informa alors du motif de sa visite et il se retint de lever les yeux au ciel face au comportement immature de Sofia. Elle n’en manquait jamais une mais c’était ainsi qu’il l’appréciait. « Réflexion faite, je ne suis plus certain d’avoir envie de passer du temps avec toi » se moquait-il d’elle avant d’hocher la tête. « J’ai tout mon temps mais je suis curieux qu’a-t-elle fait ? » l’interrogeait-il toujours curieux de connaitre les raisons qui poussent les individus à commettre des crimes. Cela avait été en grande partie, ce qui l’avait poussé lui-même à embrasser la voie de la psychologie. « Hum. Pas vraiment mais je pose mon véto sur l’indien de la dernière fois. Mon estomac n’a jamais réussi à digérer leur nourriture. Nous pourrions tester un restaurant italien ? Il a une bonne critique sur le net. » répondit-il tout en sortant son téléphone pour traiter ses mails car il n’aimait pas vraiment rester inactif quand il attendait quelqu’un ou quelque chose.


@Sofia Garrison

( Pando )

Ah…Karen. Le sujet sensible. Quand Jake évoqua son nom, mon sourire s’effaça pour laisser place une légère grimace et un froncement de nez « Après 6 ans que veux-tu… je pense que je ne dois plus vraiment lui couper le souffle ! » Elle est prise par son travail, moi par le mien. Les sentiments pour ma part ne sont plus aussi fort qu’au début ; la passion ayant pris la fuite pour ne laisser place qu’au respect et à la reconnaissance. Je sais bien que beaucoup se demande ce que je fais avec elle si je ne suis pas heureuse…c’est que ces gens ne connaissent que la face visible de ma vie, celle que je permets aux autres de connaitre. CES gens-là, ne savent pas pour Emma. Jacob, lui, se doute de quelque chose. Même si je n’ai jamais évoqué Emma à proprement parlé, le psy a très vite compris que si je m’emprisonnais dans cette relation avec Karen, c’était pour épargner quelque chose, ou plutôt quelqu’un…et je sais qu’il a raison à bien souvent vouloir me faire ouvrir les yeux sur ma relation. Mais c’est juste que je n’ai pas d’autres recours pour le moment…il faudrait un jour que je tente de lui expliquer pour ma sœur…après tout, Jake est un homme en qui j’ai confiance. Autant confiance qu’en Jeremiah, seule personne exceptée Karen à être au courant pour Emma. Peut-être que ce petit rendez-vous pour aller boire un verre serait l’occasion ? l’occasion d’oublier que Jake est un psy et que si je me confie à lui, c’est en tant qu’ami.
Mais pour l’heure, je dois finir d’écrire mon rapport sur la déposition de la femme russe non loin menotée et accompagnée de mes collègues. Jacob souhaite savoir ce qu’elle a bien pu faire de mal, et à cela je me mets à plaisanter : « Tu veux dire, en dehors du fait de n’avoir aucun gout en matière de vêtement et d’être un véritable affront à la mode ? » je riais gentiment tout en pianotant sur mon clavier d’ordinateur afin de commencer la saisie de son dossier, et expliquais brièvement les faits : « Elle connait l’un des hommes que nous recherchons et alors que mes collègues et moi-même tentions de prendre tout un groupe en flag, la demoiselle n’a pas trouvé mieux que d’agresser deux hommes officier. Pourtant, elle n’était pas directement visée ! Ce n’est pas elle qui intéressait mes collègues mais le malfrat qui était avec elle, mais bon…elle a voulu défendre son gagne(pain de la soirée ! T’aurais du la voir ! » je me remémorais les faits et secouais la tête en riant, mes doigts pianotant toujours très vite sur mon ordinateur « Elle a littéralement pris la tête de l’officier Philipps pour un mini punching ball. Elle pédalait dans le vent avec ses mains et tapait le gars qui se protégeait bêtement en lui demandant d’arrêter. Et elle gueulait et gueulait, en russe, pendant que moi j’étais en train de menotter un autre gars par terre au loin. » Une défense typiquement féminine, la russe n’ayant pas frapper super fort vu qu’elle ne voulait de toute façon pas se casser un ongle ! « C’est là que Carter est arrivé… mais le pauvre, quand il a voulu la maintenir en la prenant par le bras, elle a lever son bras, et a mordu a pleine dent Carter !! Une folle furieuse… » Je riais tout en énonçant les faits, et au final concluais « Du coup, j’suis intervenu. Je lui ai demander de la fermer – en russe- et je lui ai dit que si mes collègues, jusqu’ici pleurait comme des filles en la suppliant d’arrêter, moi je ne serais pas aussi tendre….Je crois qu’elle a vu à mon regard qu’il valait mieux pas qu’elle tente l’expérience….Bref, elle s’est rendu quand je lui ai dit que si elle acceptait de nous suivre pour nous dire ce qu’elle sait, je ferais l’effort de ne pas trop la charger pour agression sur officier de police. » tout ça pour dire finalement, que la jeune femme n’était pas ma priorité, et qu’une fois son dossier rempli j’allais pouvoir être entièrement disponible pour mon ami. « Oh j’ai entendu parler d’un restau italien, je ne sais pas si c’est celui dont tu parles. Trattoria quelque chose…C’est Jeremiah qui m’en a parlé, il connait la proprio. Il m’a dit que la bouffe là-bas, c’était quelque chose !! »


@Jacob Lannister

( Pando )