[PV] Retour dans le passé

Retour dans le passé

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Ça m’arrive » ces trois petits mots résonnaient désagréablement à mes oreilles. J’avais beau les tourner dans tous les sens, je n’arrivais pas à m’ôter de l’esprit qu’Ellie me mentait à moins que ce ne soit à moi-même que je le faisais. Après tout, je n’étais plus là, je ne pouvais pas savoir ce qu’elle faisait de son quotidien. Bon sang, cela m’énervait déjà alors que je faisais tout pour garder l’esprit ouvert. J’étais bien placé pour connaitre les ravages de la drogue, elle aussi. Pour cela, il suffisait simplement de voir ce qu’Emmett était devenu mais peut-être que ma petite sœur ne le voyait pas. Elle était encore jeune après tout. « Oh tu es une junkie seulement le week-end et par à coup. Je suis rassuré ! Vraiment rassuré mais bon, tu vas me dire qu’il n’y a pas de mal à cela. Ce n’est que des petites doses, rien de bien méchant. Après tout, tes potes le font pourquoi pas toi ? » me moquais-je d’elle sur un ton ironique avant de sortir mon paquet de clope. J’avais besoin de calmer mes nerfs. Ellie me demanda si elle pouvait en avoir une et avec un léger sourire, je lui en tendis une. « Pourquoi pas. Tu te défonces le week-end, tu peux bien fumer maintenant à moins que tu ne le fasses déjà ? » lui dis-je avant d’allumer ma propre cigarette pour mieux lui tendre mon briquet. J’en avais marre de passer pour le donneur de leçon de la famille car dans ces moments-là, j’avais l’impression d’une, de donner raison à Emmett et de deux, de ressembler à notre père. En même temps, j’apprenais à l’école de police, les ravages de cette merde. Combien de toxicos avaient commencé simplement les week-ends entre amis ? « Sinon, mise à part ça, tout se passe bien pour toi ? » tentais-je de la jouer cool mais quelque part, j’étais déçu et inquiet. Ellie méritait mieux que ça, elle était intelligente. Pourquoi suivait-elle la voie d’Emmett ? Peut-être qu’au fond de moi, j’étais jaloux de la savoir proche de lui alors que moi, j’étais loin d’elle. Idiot n’est-ce pas ? Seulement, Ellie était la sœur dont j’étais le plus proche et elle me manquait réellement.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La réaction de Jeremiah ne m’étonnait pas. En tant que futur flic, il n’allait pas me féliciter de prendre de la drogue. Son ton se voulait méprisant. Je me sentais coupable, mais une partie de moi voulait s’affirmer et s’émanciper. Aux yeux de tous, Ellie était une petite fille sage, parfaite et responsable. Ne pouvais-je donc pas être une adolescente comme les autres?

Déchirée entre mes envies et la déception de mon frère, je masquais mon trouble d’un air presque arrogant. À l’intérieur, les paroles de Jeremiah mettaient peu à peu le bordel. J'aimais mon frère, plus que n'importe qui. Son opinion avait une valeur inestimable. En son absence, le lien entre Emmett et moi s'était involontairement resserré. Sans savoir pourquoi, j'arrivais encore à pardonner notre frère malgré ce qu'il était devenu.

« Non, ça va je ne fume pas! »

Lui avouais-je, un peu las, en refusant la cigarette qu’il me tendait. J’avais détourné le regard, observant la palissade de la maison. On pouvait encore entendre la voix de notre père vibrer au travers des murs.

« Umm. »

Répondis-je avec désintéressement. Il pouvait bien me traiter de junkie pour tout de suite enchainer sur la vie et le beau temps. Me relevant, je m’éloignais, trainant les pieds dans le chemin poussiéreux de l’entrée. Les mains enfoncées dans les poches de mon jean, je me retournais pour regarder mon frère et lui fit une simple proposition.

« Tu arrêtes la cigarette, je ne touche plus à la drogue? »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ellie avait refusé ma cigarette et j’avais retenu de peu, un sourire triomphant. J’allais réellement finir par croire que mon frère avait raison, que j’étais un donneur de leçons comme notre père. La génétique ne mentait jamais, il fallait bien que l’on prenne tous un peu de notre père. Notre petite sœur, elle, avait son goût des affaires, moi son respect des règles. Ellie, qu’elle le veuille ou non, avait cette volonté farouche d’atteindre ses objectifs. Pour Emmett, c’était sa soif de pouvoir. Notre frère voulait tout posséder mais sans réellement comprendre que derrière tout cela, il y avait du travail à fournir. Pour en revenir à Ellie, je savais, de par son comportement actuel, que j’avais été un peu loin et qu’elle m’en voulait. Elle termina même par se relever et faire quelques pas. Bon sang, elle était sérieuse avec sa proposition ? Comme si je pouvais m’arrêter de fumer du jour au lendemain. « Je pourrais très bien te dire que je vais arrêter de fumer et continuer, une fois à l’école de police. Ecoute Ellie, même si j’apprécie pas le fait que tu te drogues, c’est ton choix. Tu es assez grande pour prendre tes décisions. Si tu as envie de te détruire le cerveau avec cette merde, fais-le. Assume tes choix comme tu dois assumer tes actes. Je ne cautionne pas mais en quoi mon avis peut-il t’influencer. Emmett a raison sur mon sujet, j’aime dire à tout le monde ce qu’ils devraient faire etc. Je donne des leçons et j’en ai marre d’être vu ainsi » lui confiais-je avant de tirer sur ma cigarette. « C’est juste que je ne veux pas te perdre. J’ai déjà perdu Emmett il y a des années, je n’ai pas envie de te perdre toi. »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Jeremiah parlait comme notre père. Il faisait la morale comme s’il n’avait rien à se reprocher. L’entendre me faisait grincer des dents. Non seulement, il se permettait de me faire un sermon, qu’il se donnait raison. Lui, il n’avait rien à se reprocher. Sa réponse me fit fulminer. S’il voulait me mettre en colère, voilà qu’il y était parvenu.

« Il est là ton problème! Tu vois, tu le dis toi-même! Tu ne peux pas arrêter de fumer d’un jour à l’autre. Tu ne peux même pas le faire pour moi, même si tu dis que tu m’aimes tant! »

Commençais-je, m’énervant de plus à en plus aux fils des mots. Comme si la vie à la maison n’était pas assez stressante, il fallait qu’il en rajoute. Me sentant attaquée, je me braquais. Irrationnelle, je laissais ces mois de frustrations accumulés se déverser sur le pavé de l’entrée.

« Après, tu te permets de juger Emmett pour ce qu’il fait. Tu crois qu’il est heureux notre frère comme ça? C’est pareil pour lui avec la drogue que pour toi avec la cigarette. Tu ne veux pas faire la morale, mais tu le fais toujours… c’est facile de juger, quand on est loin, dans une école de police de l’autre côté des États-Unis! Notre frère a bien raison quand il dit que tu es le fils parfait. On ne peut rien te reprocher à toi! Tu peux bien y retourner là-bas. Moi, je vais essayer d’aider notre frère!»

Les mots dépassaient l’entendement et la logique. Jeremiah se prenait en pleine gueule des accusations qui ne lui revenait pas.

« Et je n’ai pas besoin que tu cautionnes mes actions ou pas! Je suis assez vieille pour savoir ce que je fais maintenant. »

Lui lançais-je, comme un dernier assaut, tentant délibérément de le blesser et de me convaincre que son opinion ne m’importait peu. Parce qu'au fond, je savais que maintenant, après cette discussion, je ne pourrais plus jamais retoucher à la drogue sans trahir mon frère.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « Entre se droguer et fumer, il y a quand même une différence. L’un est légal au moins » rétorquais-je calmement même si je savais qu’Ellie n’avait pas tort dans un sens : la cigarette était une drogue reconnue mais néanmoins légale. J’avais déjà essayé d’arrêter de fumer mais dès que j’essayais, je frôlais la crise de nerfs ou plutôt mon entourage la frôlait. Néanmoins, je ne m’attendais pas le moins du monde à ce qu’Ellie se défoule sur ma personne. Je l’écoutais sagement, prenant les reproches mais aussi comprenant qu’elle était devenue bien plus proche d’Emmett que je le pensais et redoutais. Notre frère avait bien réussi à lui laver le cerveau et ça me tuait sur place. Il fut un temps où j’étais comme elle, naif au point de croire que je pourrais sauver notre frère mais comment sauver quelqu’un qui ne voulait pas l’être ? Il se complaisait dans ce rôle et il en jouait pour obtenir tout ce qu’il voulait. « Tu as raison, tu es assez vieille pour faire tes choix, prendre tes décisions mais si tu crois un seul instant que tu vas réussir à le sauver de lui-même, tu te trompes. Tu vas même au-devant d’une grande désillusion. J’ai essayé de l’aider mais j’ai beau avoir tout fait, il n’y avait rien à faire. C’est sûrement parce que je suis le fils parfait, tu me diras » reprenais-je ses mots avec ironie. Elle m’avait blessé, je devais bien le reconnaitre. « Les choses ont réellement changé depuis que je suis parti, je ferais mieux de repartir vu combien tu as l’air d’avoir envie de me voir » lâchais-je cette fois-ci avec amertume avant de me lever pour faire quelques pas loin d’elle, près à rentrer dans la maison pour mieux la quitter. « Merde ! Tu sais quoi Ellie ? Essaie de le sauver, laisse-toi embobiner mais quand tu auras des emmerdes à cause de lui, il ne lèvera pas le moindre doigt pour toi. Emmett est comme ça, il prend mais il ne donne rien en retour. La seule chose qui l’intéresse, c’est le fric et sa propre personne. Une fois que tu le comprendras, il sera trop tard mais t’es une grande fille et je n’ai rien à te dire. Joue les rebelles, éclate-toi comme lui. Deviens même comme lui pourquoi pas ! C’est un véritable exemple à suivre car je présume qu’il est beaucoup moins moralisateur que moi, bien plus cool que moi » lui dis-je avant de rentrer en claquant la porte pour monter dans ma chambre. J’étais énervé mais aussi blessé et inquiet. Inquiet pour elle, malgré tout.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]C’était terriblement frustrant de se sentir impuissant et face à Emmett, nous avions tous épuisé nos ressources. Pourtant, il n’en était pas moins notre frère. Je l’aimais et l’idée de ne jamais retrouver celui avec qui j’avais grandi m’effrayait. Petits, nous étions tous très proches les uns des autres. Dans le passé, Emmett jouait et riait avec nous. Les journées d’été interminables où nous parcourions tous les trois les sentiers de terres pour revenir qu’à la tombée du jour restaient marquées dans ma mémoire. J’étais convaincue que le frère de notre passé ne pouvait pas être disparu à jamais. Il s’était perdu et il nous suffisait de l’aider à retrouver la bonne voie. Malheureusement, comme notre père, Jeremiah semblait croire que plus rien ne pourrait l’aider.

Mon visage se décomposa, laissant transparaitre les doutes qu’il semait dans mon esprit. À la fois, je réalisais l’avoir blessé. Les mots avaient dépassé mes pensées. J’attaquais, droit au cœur, lui assénant ces reproches qui n’avaient pas raison d’être. Pourquoi? Au nom de l’indépendance? Maladroitement, j’essayais de m’affirmer. Comme toutes adolescentes, j’essayais de trouver la place qui m’appartenait. Je dépassais les limites, j’explorais les options et cherchait ma voie. Toute au fond, je savais que Jeremiah avait raison.

Avant de claquer la porte, il ne me laissa pas une seconde pour placer un mot. De toute façon, tout ce que j’aurai voulu lui dire, c’était qu’il disparaisse alors qu’au contraire, je voulais qu’il reste. Grinçant les dents, j’avais repris ma place sur les marches, la tête coincée entre mes genoux, ressassant notre conversation. L’orgueil m’empêchait d’aller m’excuser et lui promettre de ne plus jamais prendre de drogue. J’étais beaucoup trop butée pour ça.

La faim m’appelant, j’allais rentrer quand Emmett passa le pied de la porte, sans escorte.

« Tu viens? Je m’en vais! J’ai du boulot si tu veux me suivre! On va s’amuser!»

Me fit-il savoir, m’invitant à me relever et à le suivre. Ce que je fis, m’approchant de voiture, observant la démarche titubante de mon ainé. Ma main se posait sur la poignée de la porte du passager, je m’arrêtais nette.

« Je vais rester ici ce soir Emmett, j’ai dit à … j’ai un truc à faire! »

Comme toujours, il insistait, me laissant miroiter une soirée pleine de délires. Emmett était beau parleur, convaincant et il n’hésitait pas à mentir pour arriver à ses fins.

« T’es bourré Emmett, c’est dangereux de prendre le volant. »

Lui fis-je remarqué, mais lui, il n’en avait rien à foutre. Il embarquait démarrait faisant bruyamment ronronner sa vieille bécane. Considérant mes options, je lançais un dernier regard en direction de la maison.

« Je restes... fait attention pour pas te tuer quand même!»

Concluais-je, ne voulant pas décevoir davantage Jeremiah. Sans plus tarder, la bagnole disparaissait dans un nuage de poussière. J'espérais seulement ne pas avoir fait le mauvais choix.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]J’étais remonté dans ma chambre en claquant la porte, comme un adolescent énervé après une énième dispute avec ses parents. Or, là, c’était avec ma petite sœur Ellie, celle dont j’étai s le plus proche. Je me sentais rejeté et pire que tout, j’étais inquiet pour elle. Elle ne voyait pas combien la vie d’Emmett était nocive pour elle, combien il pouvait l’entrainer dans sa chute sans éprouver le moindre scrupule. J’avais vraiment essayé d’aider mon frère parce que j’avais encore le souvenir de ses jours où nous nous entendions. A une époque, il avait été mon modèle, mon héros. Cette époque était révolue et toutes les occasions étaient bonnes pour l’un comme pour l’autre, de se blesser. La communication était définitivement rompue et je craignais qu’il en aille de même avec Ellie. Comment devais-je m’y prendre ? Elle était en pleine opposition et je n’étais pas le meilleur dans ce domaine. Ma vie était à présent à l’école de police, je n’avais plus vraiment de connexion avec mes parents mais je refusais pour autant de baisser les bras. Je terminais par me changer, attrapant un jean, un T-shirt noir ainsi que ma veste en cuir. J’avais besoin de me changer les idées et quoi de mieux qu’une ballade en moto pour cela ? Ma barbe pouvait bien rester où elle était ! Le fils prodige en avait marre d’être parfait surtout pour se le prendre en pleine tronche. Je sortais à peine quand je vis la voiture d’Emmett tourner au coin de la rue. « Tiens, t’es pas partie avec lui pour aller t’éclater ? Je vais en ville alors si tu pouvais dire à m’man que je serais pas là pour diner, ça m’arrangerait » lui dis-je en grimpant sur ma moto. J’allais mettre mon casque quand je suspendais mon geste. « Sauf si tu as envie de venir »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L’adolescence n’avait rien de facile. Dans cette famille, la pression sociale devenait rapidement insupportable. Dans la quête de son identité, chaque individu se devait de trouver sa voix. Si certains se pliaient indéfiniment aux désirs de leurs géniteurs, d’autres se sentaient obligés de remettre en question l’autorité. La provocation et l’opposition étaient le fondement même de ce que l’on pouvait nommer la crise d’adolescence. Somme toute, perdue dans ce vaste monde, j’essayais de naviguer sans perdre le nord. Tiraillée entre les illusions de l’enfance et la réalité de l’âge adulte.

Je regardai mon frère s’en aller. Triste. Non seulement m’étais-je pris la tête avec Jeremiah que maintenant Emmett repartait aussi vite qu’il était venu. Mon pied se butta un caillou, l’envoyant valdinguer plus loin, me résignant à rentrer au moment même où Jeremiah ressortait. Orgueilleuse à souhait, j’affichais une moue boudeuse et désintéressée. J’ignorais même ses remarques cinglantes. Du moins, jusqu’à ce qu’il me propose de le suivre.

« On va où? »

Lui avais-je demandé, m’approchant de la monture prête à balayer la dernière heure afin de profiter de ce moment qui s’offrait à nous. Faire de la moto avec mon frère, il savait que je ne pouvais pas refuser.

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]J’étais en colère même triste. Ces derniers jours, je n’avais eu qu’une seule envie : rentrer à la maison. Cela peut paraitre paradoxale car je n’étais jamais heureux entre ces murs. Mon père me mettait toujours une pression énorme sur les épaules et ma mère n’avait de cesse de me dire combien elle était désolée que je déçoive continuellement son mari. J’aurais aimé sentir le soutien de ma famille derrière mon choix de carrière et si je pensais qu’Ellie me soutenait, ce soir, je n’en étais plus certain. Bien sûr, ça me blessait. J’avais envie que ma petite sœur soit heureuse de me voir et qu’elle ne suive pas le mauvais chemin de notre frère mais la raison pour laquelle, ça me touchait, c’était sûrement parce que j’étais connement jaloux. En partant, je savais d’avance que mes relations en pâtiraient. Ma petite-amie de l’époque n’avait pas mis très longtemps à rompre, sous prétexte que les relations longues distances n’étaient pas son truc. J’avais entamé une autre relation peu après mais également, celle-ci avait tourné court. Je n’étais pas très doué en amour mais j’étais jeune, la chance pouvait tourner à tout moment. Pour en revenir à Ellie, j’avais cette douloureuse impression de l’avoir abandonné pour vivre ma vie. C’est pourquoi, malgré la rancune, je l’invitais à se joindre à moi pour cette balade en moto. « Pourquoi avoir une destination en tête ? Autant rouler et voir où ça nous mène » haussais-je les épaules. Je voulais aller en ville mais si l’envie était d’aller plus loin, pourquoi résister ? J’aimais ce genre de balade improvisée. « A moins que tu veuilles aller quelque part en particuliers ? Montre moi donc qui est la nouvelle Ellie »

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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ok! Je me l’avouais. Jeremiah avait peut-être raison sur certains points. Même s’il m’emmerdait bien solidement avec ses discours moralisateurs, il ne disait pas faux. Encore, je le trouvais gentil. Si nos parents venaient à connaitre mes déboires, j’en baverais pour le restant de mes jours. Eux aussi espéraient encore pouvoir sortir Emmeth des griffes de son enfer. Malgré tous les conflits, notre mère ne perdait pas l’espoir de voir renaitre son premier fils. Comme aujourd’hui et tous les week-ends, elle le conviait à se joindre à nous. La plupart du temps, il ne restait pas plus que quelques heures avant de prendre la poudre d’escampette. Je n’étais pas assez idiote pour ne pas constater la désolation que causait notre frère autour de lui. Malgré tout, à mon âge et dans cette famille, toutes les raisons étaient bonnes pour s’émanciper. Peut-être est-ce qu’au fond, quitter la maison familiale pour l’école disciplinaire ne me dérangeait pas autant que ça. À mon œil, rien ne pouvait être pire que l’autorité du père Thompson.

« N’importe! J’ai faim et j’irais n’importe où loin de nos parents! »

Je pris le casque pour ensuite monter derrière lui passant mes bras autour de sa taille.