Tu poses tes valises, ou tu ne fais que passer ?

  Leonidas et Joan

  TU POSES TES VALISES, OU TU NE FAIS QUE PASSER ?

Et voilà…il avait finalement répété ce que je venais de lui dire, juste pour me faire chier. Et il ajoutait en plus qu’il n’avait pas le choix de me fréquenter ! « Ça t’écorche tant que ça, de me dire simplement que tu apprécies ma présence parce que tu la trouves rafraîchissante ?? » Tin, moi je n’en faisais pas des tonnes le concernant. Quand on me posait des questions sur Leonidas à qui voulait bien l’entendre, je répondais qu’il était mon meilleur pote et qu’il était essentiel à ma vie ! Je ne le cachais pas…mais bon, comme je disais ça aussi de Summer, forcément, on peut effectivement se dire que je n’ose pas vraiment dire que Léo à une petite place en plus dans mon cœur…Mais Bref, ce n’est pas le sujet. Là, ce qui me préoccupe, c’est cette histoire de séjour prolongé – en plus du fait que monsieur veut se vider et qu’il n’y met pas les formes, ce con ! – donc forcément quand il reste encore plus évasif et qu’il me demande de deviner, je grogne. Oui oui, je grogne ! « Je n’ai pas envie de jouer aux devinettes là Léo, tu me saoules quand tu fais ça… » soupirais-je en voyant bien que de toute façon je ne pourrais pas m’extirper de son étreinte…et puis, est-ce que j’en avais vraiment envie ? non, pas vraiment, ces baisers dans mon cou me donnaient envie de plus…
C’est au moment où il évoqua le rachat d’un hôtel que j’hésitais à nouveau à me dérober. « Achat » ? « Hôtel » ? « Etre là » ? c’était quoi cette histoire ? et comment se faisait-il que je n’étais pas courant ?? « Tu as fait quoi ??!! c’est quoi cette histoire au juste ? » demandais-je d’un ton aigu qui traduisait à la fois mon étonnement et aussi ma future colère d’avoir été laissée dans l’ignorance.

  Leonidas et Joan

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Leonidas pencha la tête sur le côté, pesant le pour et le contre. Etait-ce le genre de moment où Joan avait besoin qu’il se montre « tendre » à son égard ?! Cela lui arrivait de temps en temps, elle avait besoin qu’il lui dise des choses gentilles. Le grec n’était pas le plus à l’aise dans cet exercice de style. Il détestait se montrer gentil avec elle car à chaque instant, il redoutait de dire une connerie qui le dévoilerait bien plus que tout autre chose. « Tu sais bien que j’apprécie ta présence sinon je ne serais pas là » dit-il sur un ton sérieux. Il n’en dirait pas plus, elle allait devoir s’en contenter. Sinon, vous vous rappelez quand il avait souhaité la mettre en rogne suffisamment pour qu’elle râle mais juste assez pour qu’elle ne refuse pas une partie de sexe avec lui ? Bah plus ça allait et plus elle grognait et moins, il envisageait du sexe au final. Oh lui, ça ne le dérangerait pas de faire une petite réconciliation sur l’oreiller mais quelque chose le poussait à croire que Joan était en manque d’il ne savait quoi. « Toi tu vas te mettre en colère » commentait-il avant de ni plus ni moins, enlever son T-shirt pour être torse nu. Il valait mieux détourner légèrement son attention songea-t-il en reprenant ses baisers dans son cou. « J’ai acheté un hôtel ici, le Hilton » commençait-il son explication. « Il y a environ trois mois mais j’en suis devenu le propriétaire effectif il y a de cela un mois… A mon arrivée à la Nouvelle-Orléans… Je compte y installer mon bureau pour gérer le groupe d’ici » termine-t-il par dire en revenant vers ses lèvres pour l’embrasser.

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Le fait que le grec m’avoue qu’il tenait à moi – c’est pas vraiment ce qu’il a dit, je sais, mais c’est ce que ça veut dire dans sa bouche, croyez – cela aurait du suffire à effacer toute contrariété de l’avoir vu rappliquer si tard à mon appartement contrairement aux autres fois où il s’autorisait à faire un tour à la Nouvelle Orléans… Oui ça aurait du suffire, si monsieur n’avait pas lâché de bombe par la suite ! Il savait que quand je grognais de la sorte, ça n’annonçait rien de bon, mais le pire, c’est que j’avais l’impression que cela l’amusait !
Je le regardais avec des yeux écarquillés et lui, il ne trouvait rien de mieux que de retirer son t-shirt – bordel qu’il est canon ! – juste pour « m’adoucir » un peu ??? Nan mais il se fout royalement de ma gueule, là en fait ?! A ma demande, il m’expliquait pour ce rachat d’hotêl et plus ça allait, plus ça me mettait en colère. « UN MOIS ? » avais-je prononcé en haussant le ton. « Tu es dans le coin, depuis un putain de mois, et tu m’as rien dit ??! » Là c’est bon, c’en était trop : Torse-Nu ou Pas Torse-Nu, ce mec avait réussi à m’énerver ( à me frustrer aussi parce qu’il est clair que je vais devoir attendre avant de lui sauter dessus…je suis plus trop d’humeur, même si mon bas-ventre me hurle le contraire) Cette fois-ci je me redressais, et quittais ses cuisses parce que je n’allais pas rester là, à l’accueillir docilement pendant que Monsieur s’était foutu de moi. Il eut juste le temps de m’embrasser, que je me relevais et posais mes mains sur mes hanches, plantée devant lui « Donc en gros, quand on se parlait en vidéo sur Skype, tu t’es bien amusé à me mentir ?...Pendant que moi, j’étais en train de me dire que tu t’éclatais je ne sais où sur l’île de Rastapopoulos, toi tu étais en fait ici, à me la jouer « je suis trop occupé, et le décalage horaire, ça me fatigue » ??! Comment tu veux que je prenne la nouvelle maintenant, exactement ? » Je détestais ça…mon dieu que je détestais faire des crises comme celle-ci, parce qu’elle ne faisait que prouver que tout ce qui touchait à ma relation avec Leonidas était sensible…et bien trop proche de mon cœur…

  Leonidas et Joan

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Et voilà, il avait le droit à une crise. Venant d’une autre femme, Leonidas n’aurait même pas cherché à comprendre, il l’aurait envoyé chier, aurait repris ses affaires et se serait tiré mais c’était de Joan dont nous parlions. Joan, elle avait tous les droits et il adorait quand elle se mettait en colère. Elle était déjà foutrement sexy au naturel mais quand elle irradiait de colère, il ne pouvait pas s’empêcher de l’imaginer au lit, le chevauchant avec vigueur. Bon, visiblement, elle n’était pas dans le même délire que lui. « Je t’ai pas menti, j’ai simplement omis de te dire où j’étais. C’est toi qui a continué de m’imaginer en Grèce » haussa-t-il les épaules, le plus calmement du monde. Leonidas soupira en croisant les bras sur son torse musclé. « Je t’ai rien dit car je ne voulais pas te faire de faux espoirs. J’en avais assez de faire des aller-retour tous les mois pour venir te voir alors je me suis dit qu’il fallait que je trouve une solution et j’ai acheté l’hôtel. Cela fait deux mois que je bosse comme un dingue pour pouvoir m’installer à nouveau aux Etats-Unis, tu pourrais au moins, m’accorder cela » dit-il cette fois-ci avec un certain agacement. Leonidas ne mentait pas, il avait travaillé nuit et jour, dormant que très peu pour être certain de pouvoir boucler ses affaires le plus rapidement possible. « Je me suis pas éclaté durant ces deux derniers mois et quand je te disais que j’étais fatigué, je ne mentais pas. Tu as simplement mis ça sur le compte du décalage horaire » soupirait-il. « Je pensais que tu serais contente de l’apprendre mais visiblement c’est pas le cas » reprit-il en remettant son T-shirt pour mieux se relever et aller chercher cette foutue bouteille d’eau histoire de s’occuper. Il détestait rendre des comptes aux autres mais encore une fois, c’était Joan.

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Il ne m’a pas menti…il a omis de préciser. C’est marrant, mais ça, c’est typique des mecs ! Par contre quand nous, on a ce genre d’argument, c’est limite si on ne se ferait pas rire aux nez pour mieux nous dire par la suite qu’on joue avec les mots ! Rien de mieux pour m’énerver encore plus. Donc selon ses dires, il avait fait tout cela pour me préserver, et quand je l’ai entendu s’expliquer je n’ai pas pu faire autrement de ricaner nerveusement tout en secouant la tête. Léonidas ne prêta pas attention à mon comportement, vu qu’il savait pertinemment que lorsque je faisais cela, c’était parce que je manquais d’arguments…
Je pouvais bien comprendre qu’il n’ait pas souhaité me donner de faux-espoir, et dans un sens, je trouvais son argument valable, mais putain : « je suis qui, moi ??! hein ? Si tu ne peux pas dire à ta pote, ta coloc - et je ne sais quel autre statut encore – que tu cherches à trouver un moyen de poser un pied à terre, sur la Nouvelle-Orléans, alors à quoi je sers ?? » Je lui avais dit cela, non pas en hurlant comme un putois, mais plutôt en geignant de frustration parce que sincèrement, je le prenais mal. « Franchement, des fois je suis là à me dire qu’on peut tout se dire et…l’instant d’après, je réalise que tu ne me fais pas assez confiance sur certaines chose et… » je soupirais, lasse de devoir m’expliquer. Il connaissait la suite de toute façon : j’étais dégoûtée d’avoir été mise de côté, et lui, ne changerait pas d’avis : il avait fait cela en pensant à bien. Ni lui, ni moi n’avions tort donc…pourquoi s’époumoner à argumenter ??
Il se rhabilla et je le regardais faire, me passant une main dans les cheveux que je rejetais en arrière à défaut de pouvoir la glisser contre son torse, puis je le fixais pour mieux lui répondre « Si…si je suis contente de te savoir enfin là, détrompe toi… » mais, pour le moment, c’est la colère qui parlait plutôt que la raison. Du coup, il allait falloir attendre que je sois moins énervée…je n’allais pas être le genre de femme à ne lui plus adresser la parole, à lui dire de sortir de chez moi. Ce n’est pas mon truc…A la place, je cherchais tout de même à en savoir plus. Un peu hésitante, je tentais un fébrile « mais …à quel point c’est définitif, ton retour ? » ma question devait avoir l’air con. Mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir peur d’un revirement de situation du jour au lendemain avec les Vasilis…

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Leonidas avait failli l’ouvrir et lui dire : « est-ce qu’il faut vraiment que je réponde à cette question ? » mais il avait préféré se taire de peur qu’elle lui envoie son ordinateur en pleine tête. « Tu ne crois pas que tu dramatises un peu trop là ?! Je ne t’ai pas annoncé que j’allais devenir père ou que j’allais me marier avec une autre nana à ce que je sache ? Juste que je t’ai caché que j’essayais de délocaliser une partie de mes affaires ici » soupira-t-il en ayant conscience qu’elle était suffisamment en colère pour ne rien écouter de ses propos. « Imaginons que j’ai joué cartes sur table : Joan, je vais essayer de m’installer à la Nouvelle-Orléans. On aurait rigolé, imaginé le nombre de rapport sexuels que nous aurions eu en une semaine puis en un mois. On aurait parlé de tout et de rien : enfin tu aurais parlé et j’aurais fait mine de t’écouter. Puis, au final, les choses ne se passent pas et je dois tout annuler. Fin de la discussion, nous restons sur le même schéma à savoir : moi venant quelques heures chaque mois. On aurait été autant frustré l’un que l’autre » poursuivit-il d’une voix calme avec un zest d’agacement. Il détestait vraiment rendre des comptes et justifier ses choix. Il avait l’habitude qu’on lui obéisse sans poser de question. « Ce n’est pas une question de confiance juste de bon sens »

Leonidas se rhabilla pour aller boire un coup, supposant qu’au final, elle était peut-être plus contrariée par le fait qu’il allait être là à demeure et non occasionnellement. « C’est pas vraiment l’effet que tu me donnes » répliqua-t-il avant de se tourner vers elle. Joan lui posa alors une question qui lui fit arquer un sourcil. « Quel sens du mot définitif tu ne saisis pas correctement ? Je reste ici Joan. Je ne dis pas que je ne serais pas forcé de retourner en Grèce de temps en temps mais je pourrais rester la plupart du temps ici, à la Nouvelle-Orléans. »

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Je dramatise, maintenant ! Il enrobe clairement tous les clichés du mec en pleine dispute, ma parole ! Après le « j’ai pas menti, j’ai omis » on a le « arrête de dramatiser » … Bon sang, des fois je me dis que finalement, il doit bien être content qu’on ne soit pas en couple : ainsi il peut se permettre toutes les réflexions du monde parce que…il ne m’appartient pas. « Donc pour toi, je ne suis juste pas capable de faire preuve de discernement ? Oui, on aurait j’aurais peut-être été frustrée, mais au moins, on n’aurait pu en parler, on aurait pu échanger sur le sujet…à mon avis, j’aurais apprécier cela, bien plus que le fait de t’avoir 5/10 minutes sur Skype certains soirs avant d’aller me coucher en me demandant si un jour, j’allais pouvoir te revoir… » Deux mois. Deux mois, il ne comprenait pas ce que ça avait représenter pour moi, en fait. Finalement, je lâchais l’affaire en baissant les bras pour les faire claquer contre mes cuisses en signe d’abandon, tout en soupirant « Bon tu sais quoi, laisse tomber. Pour toi, c’est pas grave de m’avoir rien dit, et pour moi, ça l’est donc…On va pas s’en sortir. » Il voulait avoir raison ? Eh bien qu’il le croit. Moi, j’ai juste pas envie de céder en disant « oui pardon, excuse-moi, c’est toi qui a raison et qui a eu la meilleure idée du monde en me parlant pas de ton projet de venir vivre à la Nouvelle-Orléans »…Désolée de dire ça, mais : je suis pas Summer ! La seule chose sur laquelle je m’excusais cependant, c’est sur l’impression que je donnais à Leonidas sur mon enthousiasme à l’idée de le savoir enfin ici « Pardon…je t’assure que ça me fait plaisir. Mais là juste, me demande pas te sauter au cou….s’il te plait ? » je lui demandais cela gentiment parce que je voulais qu’il comprenne que j’étais vraiment pas encore remise de son « omission »… mon ton était calme et clément, mais apparemment ça ne suffisait pas au Grec qui, lorsque je voulais m’assurer de la réelle dimension du mot « définitif », siffla légèrement en me faisant comprendre qu’il fallait que je commence à percuter. « Hey, ca va ! Toi-même tu as dit tout à l’heure que parfois, il y a des chances pour que l’idée de se poser quelques part, tombe à l’eau pour toi. Donc c’est légitime de demander si il y a une condition quelques part, non ? » quoique je fasse ou dise de toute façon, c’était moi qui prenait mal les choses et qui ne les comprenait pas bien, et lui qui avait agit avec discernement…Je retournais donc devant mon écran, tentant de calmer ma colère tout en étant déçue que Leonidas ne comprenne pas plus que cela pourquoi cette cachotterie me prenait la tête, et je tâchais de reprendre des calculs qui ne m’intéressais pas plus que cela…

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Il détestait se prendre la tête avec cette femme. Joan ne lâchait jamais le morceau et cela pouvait durer des heures et des heures. Une fois, elle lui avait fait la gueule pendant toute une semaine jusqu’à ce qu’il lui sorte le grand jeu à savoir l’amener en Grèce avec lui, pendant quinze jours. C’était d’ailleurs la première fois qu’il l’amenait sur son île privée -autant dire qu’ils en avaient profité tous les deux pour baptiser un certain nombre de pièces et de recoin de l’île. Pour le moment, il devait apaiser la chose mais disons que ce n’était pas son point fort. Leonidas n’était pas diplomate avec les gens. Il avait tendance à être soit blanc, soit noir et ceux à qui cela ne plaisaient pas, connaissaient la sortie. « J’ai compris, pas de koala ce soir et encore moins de sexe » soupira le grec en se disant que finalement, venir en plein après midi n’était pas l’idée du siècle. Qu’est-ce qu’il était censé faire ? Rentrer à son penthouse ? Non. Il n’avait pas envie de la quitter car elle lui avait manqué durant ces deux derniers mois. « Y a pas de conditions, j’ai tout réglé pour que je puisse rester. Il faudra simplement que je me rende en Grèce quelques jours par mois pour les conseils d’administration et faire en sorte que les choses tournent correctement à distance » répondit-il avant de s’approcher d’elle pour mieux lui ôter l’ordinateur des genoux. Puis, il posa ses mains sur ses cuisses. « Tu sais que j’ai horreur de faire cela mais je te présente mes excuses pour t’avoir tenu à distance de mes projets. Je voulais être certain que cela fonctionnerait et t’en faire la surprise » dit-il avec une certaine raideur. Leonidas ne s’excusait jamais. Un Vasilis ne s’excusait jamais. « Est-ce qu’on peut faire la paix ma petite polly pocket ? j’aime pas quand tu boudes après moi et puis, ça fait deux longs mois que je t’ai pas vu, c’est long. Même pour moi » reprit-il alors que ses doigts caressaient ses cuisses remontant vers ses hanches. « Après si tu veux que je retourne à l’hôtel, j’y vais ! » termine-t-il par dire. Elle avait beau avoir des passes droits avec lui, Leonidas n’était pas le genre à rester avec une nana qui lui ferait la gueule.

  Leonidas et Joan

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J’étais en train d’expliquer à Leonidas que j’étais blessée qu’il ne m’ait pas mis dans la confidence par rapport à ces projets tout en comprenant que ni lui ni moi n’accepterions d’avoir tort sur le sujet, et lui, tout ce qu’il trouve à dire, c’est qu’il a bien compris qu’il n’aurait pas de sexe ce soir ? Okay, je sais que notre relation en ce moment, se base principalement sur ça, et qu’au bout de 2 mois cela puisse travailler – moi-même je suis peu frustrée de ce côté-là – mais quand même ! Mon ressenti est sérieux, et j’ai l’impression qu’il ne compte pas.
Je me fais violence pour ne pas en rajouter, parce que de toute façon, je n’ai clairement rien à dire sur le positionnement de Leo. Je ne suis pas sa petite-amie, il ne m’appartient pas et fait ce qu’il veut ! En tout cas, c’est bien le genre de remarques auxquelles je m’attends si jamais je lui en demande trop. Surtout qu’au vu de son ton qui ne fais pas de doute quant à son attitude blasé et agacé, autant que j’en reste là…je reprend mon ordi pour continuer ma comptabilité pour me calmer, en me disant que bien vite, il tâcherait de passer à autre chose pour ne pas avoir à affronter le sujet. Pour lui, apparemment, c’est 2 mois d’absence et CE mois, passé ici sans rien me dire, ce n’était pas si dramatique…

Je m’attendais donc à ce qu’il change le sujet, où m’agresse sur un autre de mes travers quand je le vis s’emparer de mon ordinateur. Je levais la tête, prête à lui dire que j’avais du travail quand il s’excusa. J’arquais un sourcil en l’écoutant, tout en reconnaissant intérieurement qu’il faisait un effort que je ne lui connaissais pas. Je pinçais les lèvres, admettant en silence que moi non plus je n’aimais pas le bouder ainsi. Mais…est-ce que cela suffisait à régler le tout ? Je veux dire, il dit « pardon » et je lui dis « Okay, maintenant saute moi dessus » ?? Non… Cependant c’est un peu dur de résister. J’inspirais profondément, puis déclarais « Merci de t’être excusé, j’apprécie le geste. » je posais mes mains sur les siennes qui caressaient mes cuisses, et d’une légère pression, je lui fis comprendre qu’il devait arrêter. « J’ai juste deux questions… » je lui souriais en coin montrant ainsi qu’une partie de ces questions seraient sans doute à prendre aux seconds degrés, et me lançais « Est-ce que par hasard, tes excuses ont à voir avec l’envie de passé à l’étape « sexe » ? » Ma deuxième question elle, était un peu plus sérieuse et avait à voir avec ce mois passé, caché de tous…enfin peut-être pas de tous ? Peut-être uniquement de moi, qui sait ? « Est-ce que quelqu’un était au courant de ta présence ici ?? » Après tout, avait-il vraiment passé à un mois, seul, à régler uniquement ces affaires, ou avait-il mis quelqu’un dans la confidence quant à son projet de rester dans le coin. Soudain, un nom me vint à l’esprit « Tu en as parlé à quelqu’un ? Summer ?? tu lui en as parlé à elle ? » pourquoi pensais-je à elle ? tout simplement parce que depuis 2 semaines, la blonde n’avait de cesse de me trouver des excuses bidonnes quant à nos soirées qu’on devait normalement passer ensemble. Si ça se trouve, elle annulait nos rendez-vous parce qu’elle savait qu’elle devait voir Léo ce jour-là et que je ne devais pas savoir que ce dernier était là !

Je ne dis pas cela parce que je suis jalouse ou quoi…Je connais Summer depuis autant de temps que je connais Léo, et ces deux là sont mes deux meilleurs amis. Je dis juste que Léo aurait pu lui en parler à elle, et pas à moi, tout simplement parce qu’il se sent moi angoissée par elle et ce que cela pourrait représenter pour elle…

Quant à mon envie de voir partir Léo à son hôtel ? il est clair que ce n'était pas ce que je voulais. Quelle que soit les réponses à ses questions, je savais déjà que je ne voulais pas qu'il passe sa soirée ailleurs qu'ici, et ce même si, normalement, j'avais des engagements à tenir pour ce soir. « Je n'ai jamais dit que je voulais que tu retournes à ton hôtel, Leo...ce n'est pas ce que je veux. »

  Leonidas et Joan

  TU POSES TES VALISES, OU TU NE FAIS QUE PASSER ?

Leonidas ne mentait que rarement du moins, avec ses proches amis. En dehors de son cercle privé, il mentait comme un arracheur de dent et cela sans scrupule d’aucune sorte. En affaire, tous les coups étaient permis et s’il n’utilisait pas les méthodes illégales comme son grand-père, il ne tournait pas le dos à la manipulation ni même au mensonge. Avec Joan, il aurait été aisé de répondre à ses attentes, de trouver les bons mots pour calmer ses colères ou ses angoisses mais par respect et amitié, il ne la manipulait pas. A quoi bon ? Au final, il obtiendrait très certainement la même chose, seul le temps passé à la convaincre changerait. « Deux questions ? Vas-y je t’écoute » répondit-il avec un peu de méfiance. Il s’attendait à tout avec cette femme surtout au pire. « Je te mentirais si je te disais que cela n’a rien à voir donc oui, une partie de mes excuses sont destinées à te mettre de meilleure humeur pour une partie de sexe. Une partie seulement, l’autre, est destinée à ma meilleure amie » admit-il sans honte. Joan était sa meilleure amie, celle qui le connaissait certainement le mieux à force de vivre avec lui, durant toutes ces années. Elle connaissait ses manies, son caractère, les moments où il vaut mieux le laisser seul et les autres où, clairement, il a besoin qu’elle écarte les cuisses. Dit comme cela, cela pouvait paraitre barbare mais Joan s’était rapidement rendu compte que Leonidas recherchait une certaine forme de tendresse dans le sexe. Une tendresse qui le rebutait en temps normal alors, certaine fois, elle se donnait à lui sans un mot, sans chercher à comprendre. Il en avait conscience, elle aussi et pourtant, ils n’en parlaient pas. Pour cela, il la remerciait silencieusement et lui offrait des instants « sérieux et honnêtes » comme à présent. « Tu crois vraiment que j’aurais parlé à Summer de mon projet ? Summer qui ne sait pas tenir sa langue ? Qui aurait largué mon secret rien que pour voir tes yeux pétiller de bonheur et de désir ? » s’esclaffa un grec. « J’en ai simplement parlé à Malone. Fallait bien que je sorte même si la dernière fois que je l’ai sorti, je me suis fait tirer mon portefeuille » marmonnait-il.

Quoiqu’il en soit, l’homme d’affaires se demandait s’il devait s’en aller pour la laisser tranquille ou rester. Il avait fait ses excuses mais maintenant quoi faire ?! « Ce que tu veux, c’est finir ta comptabilité, j’ai compris… Allez pousse toi un peu » râlait-il en s’installant sur le canapé, l’ordinateur sur les genoux. « Je suis assez magnanime pour te faire ta comptabilité cette fois-ci… disons que c’est ma façon de m’excuser sans te faire crier de plaisir » reprit-il en analysant rapidement les chiffres sur l’écran. « Tu as eu un gros client ou quoi ? C’est quoi cette rentrée d’argent ? » demandait-il étonné en lui pointant la ligne de compte.