[PV] Le poissard et le truand

Le poissard et le truand

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En ce début d’après-midi, l’ambiance était lourde et humide quand je sortis de ma maison, un paquet en main. Un peu plus tôt dans la journée, un des sbires de LeBlanc était venu frapper chez moi. Je devais ramener un paquet à une adresse précise et que je n’avais pas intérêt à me louper. Une mission des plus ordinaires mais je sentais qu’elle était importante pour ma survie. Après mon passage à tabac par ces mêmes mecs, je me doutais que j’allais devoir à nouveau faire mes preuves et que j’avais intérêt à pas me louper. Cela ne m’inquiétait pas, j’avais été dans ce cas de figure un certain nombre de fois par le passé. Je devais simplement faire gaffe à mon cul et surtout, livrer le paquet, sans poser de question, sans même chercher à savoir ce qu’il y avait dedans. C’était le plus dur à gérer : la curiosité. Mon instinct de flic me poussait à savoir ce que je devais transporter, au cas où que cela soit dangereux pour la population mais je ne pouvais pas. Si je le faisais, je mettais ma vie en danger. Or, j’avais une mission à mener à bien. La pluie qui tombait à verse me trempa rapidement mais je ne m’en préoccupais pas. « Tiens, salut Maconahey » saluais-je mon voisin et pote qui était pas loin de ma moto. « Toujours le bras en l’air ? » lui demandais-je tout en tapotant ma veste. « Merde où est-ce que j’ai foutu ça ! Tiens moi ça buddy » ajoutais-je rapidement en lui foutant le paquet dans les bras pour que je puisse chercher le papier avec l'adresse de livraison.

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« Le poissard et le truand »

Mercredi 18 juillet

L'épaule de Malone allait mieux. Cela faisait deux mois qu'il s'était fait opérer et cela faisait une quinzaine de jours qu'il n'était plus obligé de porter son atèle. Et pourtant, aujourd'hui, il avait le bras en écharpe. Ce n'était pas à cause d'une quelconque douleur mais c'était juste pour mieux draguer. Il était sorti en boite et cela l'avait bien aidé. Une demoiselle lui avait déjà proposé ses services comme masseuse et elle devait passer chez li le lendemain. Malone savait très bien comment le massage se terminerait. Pour son plus grand plaisir. Là, ce n'est que quand son voisin et ami l'interpella à cause de son bras qu'il se rendit compte qu'il avait oublier de l'enlever. « Mon épaule va mieux mais j'avoue que c'est un bon plan pour mettre une femme dans son lit » Même si Malone n'avait pas spécialement besoin de cela. C'était un charmeur et il était beau gosse. Il avait sortit ses clés de sa poche prêt à entrer chez lui mais Mac l'interpella pour qu'il tienne un paquet. Il attrapa le colis. Cela n'aurait du durer que quelques secondes. Et pourtant, c'était sans compter la poisse de Malone. Il voulu reculer, il marcha alors sur un journal mouillé qui semblait se diriger vers les égouts. Le jeune homme perdit quelques peu l'équilibre et en voulant rester sur ses pieds, il fit tomber le paquet. Avant même qu'il ne s'en rend compte, la paquet fut avalé par les égouts. « Merde, j'espère pour toi que ce paquet était pas important. » Il ne s'était pas rendu compte que ses clés avaient été embarqués par le paquet.

Le poissard et le truand

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Je venais de croiser Malone. Ce type, d’après ce qu’il m’avait raconté, était un véritable aimant à emmerdes. Ses aventures me faisaient toujours bien rire car je n’en avais jamais croisé des comme lui-même au cours de ma carrière de flic. Ce type était juste un phénomène. « T’es qu’un crevard, tu le sais au moins ? » rétorquais-je en me marrant. « Tu as jamais songé à te reconvertir en escroc ? Tu ferais fureur dans le milieu »  le taquinais-je de bon cœur car à force d’inventer des plans pour mettre des nanas dans son pieu, il pourrait arnaquer qui, il le souhaitait. Dans le fond, je ne le pensais pas suffisamment « méchant » pour être un truand et c’était beaucoup mieux ainsi. Malone serait un trop bon criminel et ça me ferait de la peine d’avoir participé à créer ce monstre. Je lui filais donc mon paquet pour chercher l’adresse quand je le vis reculer. Trop tard, je n’avais pas pu éviter ce qui arriva. Mes côtes m’empêchaient encore de faire des gestes de grandes ampleurs et c’est avec effroi que je voyais le paquet se faire avaler par l’égout. « PUTAIN !! Mais t’es le pire poissard de l’univers !! » m’écriais-je à la fois paniqué et agacé. « Tu viens simplement de foutre ma vie aux égouts ! Faut absolument que je retrouve ce coli et crois-moi, tu as intérêt à me filer un coup de main sinon je te pends avec ton atèle »

« Le poissard et le truand »

Cela faisait maintenant quelques temps que Jagger et Malone étaient voisins. Et le courant était plutôt bien passé entre eux. C'était souvent qu'ils allaient boire une bière ensemble ou manger une pizza tous les deux. Ce n'étaient pas les meilleurs amis du monde mais ils s'entendaient plutôt bien. Malone ne pu s'empêcher de sourire lorsque Mac le traita de crevard. ll haussa alors les épaules. « Je ne m'en suis jamais caché » Il aimait le sexe, il aimait les femmes et elles ne semblaient pas forcément mécontentes de venir faire un tour dans son lit alors pourquoi devrait-il arrêter ? Mais draguer, il aimait cela et il savait user de tous les moyens pour arriver à ses fins mais de là à devenir un escroc, il y avait de la marge. Même si Malone n'était pas un enfant de coeur. « Ne me tente pas ! » Il lui fit alors un cli d'oeil juste avant que son voisin ne s'agace par la chute du paquet. Malone prenait cela à la rigolade. En même temps, ce n'était pas la première fois. « C'est qu'aujourd'hui que tu t'en rends compte ? » Il se dirigea alors vers sa porte. « T'as craqué, j'vais pas dans les égouts. » Devant chez lui, il fouilla alors dans ses poches à la recherche de ses clés. « Merde, elles sont passées où ? »

Le poissard et le truand

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Malone avait raison de profiter de la vie et des charmes féminins. Je n’avais pas forcément envie de me caser non plus. Avec la vie que je menais, ce serait prendre un risque trop important. J’avais eu quelques histoires sérieuses mais toutes s’étaient terminées à cause de mon job. A cause de mes missions, je partais souvent plusieurs mois d’affilés ou quand je revenais, je n’étais pas forcément le même homme. Il me fallait toujours un peu de temps pour quitter la peau des personnages que j’incarnais. Jagger était une exception. Il était devenu au fil des années, plus qu’un personnage, un rôle. Il était devenu mon quotidien, ma vie. Des personnes comme Malone étaient donc des bouffées d’oxygène. « Va te faire exorciser ! » grommelais-je dans ma barbe tandis que je plaquais mes cheveux trempés, en arrière sur mon crâne. J’étais dans la merde jusqu’au cou et Malone ne m’aidait pas à garder mon calme. Ce crevard n’avait pas du tout l’intention de m’aider. « Si tu parles d’un objet métallique qui sert à ouvrir les portes, je crois qu’il était accroché au paquet » commençais-je avec un sourire sardonique. « Ramène tes fesses ma gazelle, on va aller jouer dans les égouts car compte pas sur moi pour te ramener tes clés »

« Le poissard et le truand »

Se faire exorciser, c'étai peut-être la solution mais il n'était pas sûr de trouver un gourou assez puissant pour le rendre normal, en tout cas, sur ce point là. Mais ça méritait reflexion vu tout ce que sa poisse lui avait fait subir. En tout cas, ce n'était pas la question pour l'instant, il voulait juste retrouver ses clés. Mac semblait avoir une idée d'où elles se trouvaient. « Tu te fous de moi ? » Apparemment non. Malone se baissa vers le trou pour peut-être récupérer le paquet et ses clés mais il avait beau tater, il n'y avait rien. Et merde. « Non mais sans déconner, j'suis bien sapé. » Malone regarda ses vêtements. « T'aura intérêt à payer le pressing » En tout cas, il n'avait pas le choix. Il soupira avant de demander à Jagg. « Va y passe devant. »

Le poissard et le truand

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]De toute ma vie, je n’avais jamais connu plus poissard que ce type. Malone était un véritable chat noir et je me demandais si sa poisse n’était pas en train de me tomber sur le coin de la figure. J’étais agacé parce que ce colis était une façon pour moi, de me racheter aux yeux des sbires de LeBlanc. « J’ai la tête d’un mec qui se foutrait de ta gueule ?! » rétorquais-je en le fusillant du regard. On perdait du temps, avec cette pluie, il pouvait être n’importe où dans les égouts et je n’avais pas forcément envie d’écumer la ville. « Mets toi à poil si ça te chante mais si tu veux tes clés, va falloir arrêter de jouer les pleurnicheuses buddy » lui dis-je avant d’hausser les épaules. Il pouvait toujours s’imaginer que je réglerais la note si ça lui faisait plaisir. « Ouais ben aide moi à soulever cette plaque car je suis pas certain de passer. Je dois avoir des pieds de biche chez moi. Je reviens » lui demandais-je patienter. Je revenais vers lui deux minutes après. « Allez au boulot »

« Le poissard et le truand »

Putain, il pensait pouvoir rentrer tranquillement chez lui, pouvoir prendre un douche, se commander des pizzas et certainement aller au bar un peu plus tard dans la soirée. Mais ses plans venaient d'être changé et tout cela à cause du paquet de Jagger. Merde, il n'avait pas trop le choix. Et il sentait vraiment que son voisin n'était pas des plus enchanté non plus. Malone se demandait bien ce qu'il pouvait se trouver dans ce paquet. « Franchement, ça doit être important ce qu'il y a dedans pour que tu veuille absolument aller dans les égouts. » Mac tourna alors les talons pour aller chercher un pied de biche chez lui. Ils étaient maintenant tout deux devant la plaque. « Tu fais levier avec le pied de biche et je la soulève. » Malone se baissa attendant que Mac fasse la première partie du boulot. Il attrapa alors la plaque avant de la déplacer. Voilà l'accès était ouvert.

Le poissard et le truand

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Il n’imaginait même pas à quel point ce paquet était important mais je n’allais pas lui dire. J’appréciais Malone, c’était un mec bien avec qui, je pouvais mater sans problème des matchs en mangeant une pizza mais je me voyais mal lui annoncer de but en blanc, mes activités illicites. J’avais besoin de cette soupape, de me dire au fond, que je pouvais encore fréquenter des personnes qui étaient à peu près normales et non des criminels qui n’hésiteraient pas à me planter dans le dos. « Aussi important que tes clés » rétorquais-je sans m’appesantir. J’aurais pu, si j’avais été cool, de lui dire qu’il n’avait qu’à se payer les services d’un serrurier mais c’était de sa faute si nous partions à la recherche du paquet perdu. Après être revenu avec le pied de biche, on soulevait la plaque d’égout. « Allez haut les cœurs » soupirais-je avant de descendre dans les égouts. Aussitôt je fus saisi par l’odeur nauséabonde qui y régnait. « Putain je vais gerber » lâchais-je en sortant mon portable pour le passer en lampe torche. « L’eau part dans ce coin, on ferait mieux de se grouiller » lui dis-je en pointant la direction en face de moi.

« Le poissard et le truand »

Et voilà, ils étaient dans une belle merde, au sens propre comme au sens figuré. Il ne pu s'empêcher de se boucher le nez. Cette odeur était juste insupportable. Il espérait que pour une fois, il allait avoir un peu de chance et tomber rapidement sur le paquet et sur les clés. Mais bon, depuis sa naissance, la chance l'a toujours fuit alors pourquoi cela changerait aujourd'hui. Il baissa les pieds sur ses pompes. « Bordel, elles sont foutues là. » Elles lui avaient coûté une blinde. Il aurait du les retirer avant de s'engager dans cette escapade. « En plus j'ai les pieds trempés » Malone râleur ? Non, à peine. Il suivit alors le regard de Mac sur l'eau. « Tu crois que les clés ont suivi le couran ou tu crois qu'elles se sont déposées au fond ? » Il ne savait pas laquelle des deux options était la meilleure.

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