Rendez la moi ( Makan)

“Quand la vie de notre enfant est plus importante que la notre”

J'avais beaucoup de mal à retenir mon calme surtout quand ça concernait ma fille, je voulais tellement aller la prendre dans mes bras et la mettre en sécurité surtout. Mais non c'était impossible et il était hors de question que je m'en prenne davantage à Makan, ce n'était pas de sa faute, il ne faisait que son travail et impossible de lui en vouloir plus que ça, il ne faisait que son travail de chef et pourtant depuis quelques minutes maintenant j'avais envie qu'il me prenne dans ses bras car même si je ne le montrais pas, j'avais tellement peur pour ma fille, je voulais la retrouver, elle devait être tellement tétanisée. Lors de mes entrainements en tant que policière jamais je n'avais eu à faire face à ce genre de situation et encore moins quand le chef que j'avais me plaisait, non je n'étais vraiment pas préparé et c'est à cause de cela que j'avais beaucoup de mal à être à ma place, car je me permettais des choses avec Makan qu'il ne fallait pas. Enfin il avait eu une bonne idée en m'envoyant m'occuper des parents, je devais m'éloigner de lui, mais voilà qu'une mère de famille en avait décidé autrement et je me retrouvais dans une très grosse mauvaise posture et en danger surtout. Je cherchais un moyen de revenir à travers les yeux de Makan, il n'y avaient qu'eux pour nous sortir de là. Et heureusement au bout de quelques ont été en sécurité, mais ça n'allait pas résoudre la situation, au contraire.

J'avais encore toute cette adrénaline en moi, surtout cette peur d'avoir failli être tué et cette Ilona se permettait de s'en prendre à Makan, non mais c'était une blague là. Je venais m'en prendre à elle en m'emportant un peu trop mais là je ne me contrôlais vraiment plus. Heureusement que Makan lui demandait de partir, je voyais bien dans ses yeux qu'à tout moment elle était capable de répondre autre chose encore. Mais maintenant je m'inquiétais encore plus pour Makan quand je le voyais blessé. " Tu dois te faire soigner. " Je devais vraiment arrêter de le tutoyer comme ça, je lui devais le respect, enfin je respectais Makan, mais le voir comme mon chef et pourtant je n'y arrivais plus. " QUOI? Non pas le SWATT, on sait comment ils s'y prennent. On ne sait même pas combien ils sont à l'intérieur, en tout cas ils sont armés. " Oui on pouvait bien entendre la panique dans ma voix. Et pourtant c'était la meilleure solution. Mais là il n'y avait pas que ma fille en danger, maintenant Makan voulait mener l'unité du SWATT donc lui aussi il était mis en danger. Je passais une main dans mes cheveux alors que les gars durent SWATT se mettait déjà en place, je tentais de reprendre mon souffle pour me calmer, mais c'était dur. "D'accord mais je veux rester en contact avec toi... Enfin avec vous. Je veux tout savoir, suivre nos vos faits et gestes. " Et pourtant je voudrais faire partie de leur équipe, mais jamais Makan ne voudrait.

“Quand la vie de notre enfant est plus importante que la notre”

La situation commençait sérieusement à m’échapper à cause de cette mère de famille. Dans un sens, je ne pouvais la blâmer car si cela avait été ma fille dans cette école, je crois que j’aurais tout détruis pour la retrouver. Depuis la mort de ma femme, elle était devenue mon unique raison de vivre, de me lever et d’avancer. Au fil des années, nous avions construit une relation fusionnelle et je ne me voyais pas la perdre. J’énonçais donc la suite des événements à Thalya qui, sans surprise, n’était vraiment pas très chaude pour une intervention du SWATT. « Ce n’est qu’une éraflure, je me soignerais plus tard. Pour le moment, nous avons plus urgent à faire » rétorquais-je dans un premier temps avant de poursuivre « Justement, une raison de plus pour que je prenne la tête de cette intervention ». Thalya devait certainement l’ignorer mais avant d’accepter le poste de capitaine à la Nouvelle-Orléans, j’avais dirigé une unité du SWATT. Je connaissais donc leurs méthodes mais également leur volonté de mener à bien chaque mission. « Fais moi confiance, tout ira bien ». Je ne sais pas pourquoi, je ressentais ce besoin de la rassurer mais également de la prendre dans mes bras. Nous étions en public, je ne pouvais pas. Je lui faisais donc signe de me suivre jusqu’au van où j’allais m’équiper. Au moins, nous serions à l’abri des oreilles indiscrètes mais également des regards un peu trop scrutateurs. Je détestais cette impression d’être surveillé comme du lait sur le feu mais c’était monnaie courante quand un officier supérieur s’adressait à un subordonné de sexe opposé. Avec tout le ramdam de la montée du féminisme, chaque homme de « pouvoir » était passé au scanner à la recherche de la moindre erreur de comportement. Cette chasse aux sorcières devenait ridicule et emmerdante surtout que j’allais devoir mettre en place, pour ma brigade, des stages concernant le harcèlement sexuel. Je fermais la porte du van derrière nous et tournais le dos à Thalya pour enlever ma chemise. « Merde » jurais-je en sentant le tissu coller un peu autour de ma blessure. « Est-ce que tu peux me donner la trousse de premier secours ? J’ai pas envie que ça s’infecte durant l’intervention » lui demandais-je en me tournant vers elle, jetant ma chemise dans un coin du van.

“Quand la vie de notre enfant est plus importante que la notre”

Je n'aimais pas du tout la tournure que prenait ce prix d'otage, on ne pouvait plus faire un seul mouvement sans se faire tirer dessus, enfin on ne pouvait pas s'approcher et je sentais mon sang bouillir en moi de plus en plus tellement inquiète pour ma fille. Je serais capable de donner ma vie pour elle, mais impossible de prendre son risque car de un Makan ne me laisserait pas faire et surtout ma fille serait encore en danger. Par contre j'allais devoir me contenir une fois qu'ils sortiront les preneurs d'otages, car une fois ma fille en sécurité je serais capable de m'en prendre à eux. Enfin il avait raison sur un point, il fallait intervenir mais le stress et la peur venaient m'envahir. " Tu as déjà fait ça? Diriger une unité du SWATT? " Est-ce que j'avais besoin d'être rassuré, oui totalement car cette intervention pouvait très vite mal tournée et c'était ma fille qui était là-bas, sa vie, mon sang. Je croisais les bras en continuant de regarder Makan, cherchant en lui de la confiance, enfin j'avais confiance en lui c'était en les autres hommes de son unité que je ne l'avais pas. " Je te fais confiance à toi, pas à eux. " C'était déjà arrivé qu'il y ait des personnes qui agissent trop vite et qui mettent en danger les otages. Je sentais bien dans sa voix qu'il tentait de me rassurer, mais c'était plus fort que moi, l'inquiétude beaucoup trop présence. Et je dois avouer qu'en cet instant ses bras m'appelaient alors que normalement je ne devais pas penser à ça, c'était interdit, il me l'avait bien fait comprendre. Je venais le suivre jusqu'au van alors qu'il allait se préparer, restant silencieuse. Je grimaçais en voyant sa blessure. Alors qu'il se tournait vers moi, je laissais mon regard s'aventurer sur son torse mais je me reprenais tout de suite en allant chercher la trousse de premier secours. " Assied toi où je désinfecte au moins ta blessure. " Bon ce n'était peut-être pas une bonne idée, mais je pouvais au moins faire ça. Me rapprochant de lui pour commencer à le soigner avec beaucoup de douceur, au moins ça occupait mon esprit. Je venais bander son bras avant de m'éloigner un peu de lui, cette distance entre nous était vitale avant que je ne craque. " Tu... Tu me la ramène hein, en bonne santé... Et toi aussi s'il te plaît. " Oui voilà c'était dit et je venais baisser le regard en croisant les bras mal à l'aise.

“Quand la vie de notre enfant est plus importante que la notre”

« Oui, j’ai fait partie du SWATT il y a quelques années. J’ai été à la tête d’une unité mais j’ai fait le choix d’accepter le poste de capitaine ici à la Nouvelle-Orléans pour éviter que ma fille ne se retrouve orpheline. Je connais donc les techniques d’approches du SWATT et je suis le plus à même de les conduire dans cette mission » lui répondis-je avec un bref sourire pour la rassurer. Je savais qu’elle avait besoin de bien plus de mots pour l’être mais c’était tout ce que j’avais actuellement en ma possession. Je n’avais pas le droit de la prendre dans mes bras, de l’embrasser voire même de réitérer la technique de l’ascenseur. Nous étions en public. « Ce sont des professionnels, tu peux leur faire confiance » lui assurais-je avant de lui faire signe de me suivre jusqu’au van où j’allais me changer pour enfiler la tenue. Une fois à l’abri des regards indiscrets, j’ôtais ma chemise sous son regard. C’était assez étrange de partager une nouvelle fois, une telle intimité. J’avais l’impression de marcher sur un fil invisible qui pouvait rompre à chaque instant. Néanmoins, j’avais besoin d’elle pour panser ma blessure et je m’installais sur un banc, bien sagement. Je grimaçais en sentant le produit piquer ma peau malgré toute la douceur qu’elle m’était dans ses gestes. « Je te promets que je te la ramènerai » lui dis-je avant de céder à une brusque envie, celle de la prendre dans mes bras. « Viens là » lui ordonnais-je  gentiment tout en l’attrapant par le poignet pour l’attirer dans mes bras. Je restais silencieux quelques instants avant de reprendre la parole. « Tout ira bien, ta fille sera bientôt là et cette foutue journée ne sera plus qu’un méchant cauchemar » murmurais-je contre ses cheveux avant de me reculer légèrement pour prendre son visage entre mes mains. « Garde espoir. Si tu veux, nous resterons en contact par oreillette si tu en as besoin. C’est pas vraiment protocolaire mais toi et moi, ça fait un moment que ça ne l’est plus »

“Quand la vie de notre enfant est plus importante que la notre”

J'en apprenais un peu plus sur Makan ce qui venait me rassurer. Déjà que j'avais confiance en lui mais encore plus maintenant qu'il me disait tout ça. De toute façon heureusement qu'il était là sinon c'est sûr j'aurais fini d'enfermer dans une voiture de flics. Croisant les bras venant l'écouter. Est-ce que j'étais rassuré, on va dire un tout petit peu, je sais que ça serait le seul à vouloir me ramener ma fille en vie. " Je n'ai confiance qu'en toi Makan. Ramène-moi ma fille s'il te plaît et en vie. " Mais tant que je n'aurais pas serré dans mes bras ma petite, je n'arriverais pas à être totalement sereine. Et donc non je n'arrivais pas à leur faire confiance quand ça concernait la vie de ma vie et je savais très bien comment certains gars du SWATT, beaucoup trop brusque et là hors de question de mettre la vie de ma fille en danger. Je n'arrêtais pas de m'inquiéter jusqu'à ce qu'il me demande de le suivre, au moins ça me permettrait de voir comment il se protégeait surtout. Je venais même l'aider à se soigner, il devait être en forme pour aller sauver ma fille et surtout je pouvais profiter pour être un peu proche de lui. Mais qu'est-ce qui me prenait de penser ça, je devais tout de suite arrêter. Hop je le soignais assez vite avant de m'éloigner de lui. Cette distance entre nous était devenue vitale. L'entendre me promettre qu'il allait ramener ma fille me rassurer, mais en cet instant je me sentais si mal, perdu et toute seule dans cette situation jusqu'à ce qu'il attrape mon bras pour m'attirer dans ces bras. Un geste auquel je ne m'y attendais pas du tout et pourtant ça soulageait. Ma tête contre son torse, j'entendais son coeur battre ce qui venait me soulager. Pourquoi je n'arrivais à me sentir mieux que dans ses bras. Fermant les yeux entendant ses paroles jusqu'à sentir ses mains entourré mon visage. Je venais même faire un petit sourire en l'entendant parler de protocole. " Oui je crois qu'entre nous le protocole est foutu en l'air depuis bien longtemps. Mais oui , je veux bien rester en contact avec toi et pour ne pas qu'on me voit, je reste dans ce camion d'accord? " Mon regard qui venait se plonger dans le sien, il avait cette manière de réussir à calmer toute panique en moi rien qu'avec ses bras autour de moi. Et là c'était trop pour moi, cette distance, ses bras autour de moi, ce stress, mes lèvres venaient franchir la seule distance qui nous séparait. Ses lèvres qui m'avaient manqué, oui encore une fois je ne devrais pas mais j'en avais besoin jusqu'à arrêter venant baisser mon regard. " Ramène ma fille s'il te plaît et revient entier. "