Mettre les pieds dans le plat

« Et moi qui avait suffisamment confiance en toi pour te suivre sans poser de question. » Oleg sortait de la voiture de son ami tout en découvrant alors l'endroit "sympa qui mérite qu'on s'y attarde" qu'Aiden voulait semble-t-il absolument lui montrer. Oleg s'était attendu à tout sauf à cela. Et il ne savait pas trop quoi en penser. Alors pour la forme, il râlait sur Aiden. En même temps, dès qu'il était dans une situation compliquée, le russe avait tendance à se réfugier derrière des râleries. Au moins, cela lui permettait d'essayer de faire le point dans son esprit. Il écouta alors le discours d'Aiden. « T'es complètement barge » Et en même temps, Oleg était tellement content de voir que son avenir préoccupait Aiden et qu'il voulait juste rendre son ami heureux. Cela serait faux de dire qu'Oleg n'y avait jamais penser mais jamais il n'aurait franchi le pas sans Lanfair. Mais pas question de le lui avouer, cela lui ferait trop plaisir. « Maintenant qu'on est là, t'façon. » Il suivit alors Aiden jusqu'à l'entrée du bâtiment. « Mais je te préviens après tu paie le repas, pour te faire pardonner. »

C'était drôle comme ces deux là étaient toujours proches malgré les années d'éloignement. Et surtout Oleg était lui même étonnés d'avoir pu nouer des amitiés sincères avec une vie de nomade. Bonaventure était son confident, celui qui pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert, celui qui lui avait appris le parkour, celui à qui il devait beaucoup. Le métisse était calme, prévenant et il était capable de faire sourire Oleg en un tour de main. Avec Aiden c'était différent. Celui-ci avait toujours des idées loufoques et il entraînait souvent le russe dans des coups foireux. Mais ils s'en étaient toujours sorti et c'est cela qui avait renforcer leur amitié. Il ne savait jamais à quoi s'attendre avec Aiden. Oleg était plus du genre à préféré la routine, l'organisation, il n'était pas fan de l'imprévu et l'ancien militaire ajoutait cette touche de piquant, de piment dans sa vie. « Jusqu'ici je le croyais mais j'ai des doutes maintenant » Evidemment, il se contentait de le taquiner mais sincèrement, c'était fou d'être ici. Alors bien sûr, il essayait de lui soutirer quelque chose, de la bouffe, cela leur permettrait de passer un bon moment ensemble et de débriefer de cette situation gênante. « Ca je te le garantis pas ! » Ils pénétrèrent dans le bâtiment et c'est Aiden qui prit la parole. Faut dire qu'Oleg était trop mal à l'aise pour parler et pour fixer la bonne femme dans les yeux. Ils se dirigèrent vers la salle d'attente. « C'est moi ou elle est pas agréable pour deux sous ? » C'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Oleg pouvait se montrer très lunatique.

« T'as pensé à l'internement ? Cela pourrait être une bonne alternative ! » Il savait que le passé de militaire ne devait pas être quelque chose de facile tous les jours. Oleg ne savait pas ce que son ami avait vécu là bas, il n'avait jamais voulu lui en parler. Mais il était capable d'imaginer que cela devait dépassé largement son imagination. En tout cas, ils étaient là, assis dans la salle d'attente. « Un minimum quoi, c'est déjà pas simple de faire ce genre de démarches » Même si eux venaient déjà juste pour voir, pour avoir une idée. Il faudrait certainement plus qu'une visite pour décider Oleg à prendre ce genre de décisions. Les deux autres hommes présents se permirent alors de leurs adresser la parole. Oleg n'était pas le plus sociable mais ils avaient de la chance, il était avec Aiden et cela le rendait souvent plus jovial. « Oulala, attend rien n'est décidé encore. Dois-je te rappeler que tu m'a entraîné là de force ? » Oleg n'était pas le genre doué pour prendre des décisions. Si cela avait trait à ses numéros ou à Kenya alors, il pouvait décidé en quelques secondes. Pour tout le reste, c'était très compliqué.